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GRANDE COALITION ANTIDIABÈTE
L’Association française des diabétiques organise du 4 au 10 juin la première Semaine de prévention du diabète. Le thème en est l’hérédité. Associations de patients et professionnels de santé s’unissent pour que le plus large public soit approché.
On compte aujourd’hui près de 3 millions de personnes diabétiques traitées en France quand, en 2000, elles étaient 1,6 million… On estime également que 700 000 Français sont des diabétiques qui s’ignorent. C’est le message fort que souhaite faire passer l’Association française des diabétiques (AFD) auprès du grand public à l’occasion de sa première Semaine nationale de prévention du diabète qui se déroule du 4 au 10 juin. Les bénévoles des 108 associations locales et régionales de l’AFD iront à la rencontre du public dans les lieux de vie (mairies, postes, voies publiques…) pour informer sur la maladie et proposer un court « test de risque de diabète » en cinq questions afin d’évaluer les prédispositions de la personne au diabète de type?2. En fonction des résultats (risque faible, modéré ou élevé), des conseils préventifs adaptés seront proposés. Le bénévole incitera la personne présentant un risque élevé de diabète à se rendre chez son pharmacien pour effectuer un test de glycémie capillaire.
C’est la première fois qu’une campagne de cette envergure est menée, l’objectif majeur, selon l’Association française des diabétiques, étant de sensibiliser le plus grand nombre à la gravité du diabète de type 2, « un diabète qui vit caché », forme la plus répandue (90 % des diabétiques) et la plus insidieuse de la maladie. Cette première édition de la Semaine de prévention du diabète est consacrée à l’hérédité, facteur de risque majeur mais méconnu (voir encadré ci-dessous).
Coordination des professionnels de santé
Tous les pharmaciens du territoire sont impliqués dans l’opération. Les représentants de la profession (USPO, FSPF, Ordre) ont conclu un accord de partenariat avec l’AFD. L’USPO a financé l’impression de l’affiche de la campagne, diffusée auprès de toutes les officines de France par la FSPF et l’USPO. « Nous trouvons naturel et important d’accompagner l’AFD dans cette démarche, estime Philippe Gaertner, et nous avons lancé l’appel à tous les membres de notre réseau afin qu’ils proposent largement le test de glycémie capillaire gratuitement. »
Les biologistes sont également partenaires, réalisant une mesure gratuite de la glycémie à jeun en cas de résultat positif du test de glycémie capillaire. « Ce qui est intéressant, commente Brigitte Bouzige, vice-présidente de l’USPO, c’est d’une part que nous ayons l’opportunité de toucher toute la population, malade ou non, et, d’autre part, qu’une véritable coordination des soins s’effectue autour du patient via les associations, le pharmacien, le biologiste et le médecin. » D’autres partenaires comme la DGS ou des industriels ont également apporté leur soutien financier à l’opération, dont l’originalité est cependant d’être née d’une association de patients. « Le fait qu’une association de patients donne le ton et agisse n’était pas forcément du goût du ministère et des sociétés savantes, révèle Gérard Raymond, président de l’AFD. Cela va pourtant dans le sens du développement de l’éducation thérapeutique du patient ! Et, au fond, peu importe, nous nous sentions légitimes pour impulser et coordonner le mouvement. Au final, tout le monde sera gagnant : les patients qui s’ignorent, incités à se surveiller, et l’assurance maladie, qui réalisera des économies. » Car les complications du diabète représentent la majorité de ses coûts, lesquels ont doublé en 10 ans pour atteindre, en 2009, 14 milliards d’euros, soit 10 % des dépenses de santé.
Tester sa glycémie en officine n’est plus incongru
Gérard Raymond estime également que la chaîne de prévention mise en place autour du patient contribue à lever « l’hostilité des médecins à l’égard du suivi des patients chroniques par les pharmaciens », et salue l’attitude de ces derniers qui, « ces derniers temps, s’engagent dans le suivi des pathologies chroniques dans l’esprit de la loi HPST ». « Nous désirons que le travail des pharmaciens soit reconnu », mentionne Jean-Charles Tellier, président de la section A de l’Ordre des pharmaciens, se référant à la remontée des données obtenues. Les pharmaciens et biologistes procédant à des tests de dépistage consigneront des données anonymes (sexe, âge, résultat du test…) qu’ils transmettront en fin de campagne à l’AFD afin qu’elle procède à une évaluation nationale de cette première Semaine de prévention. Mesurant le chemin parcouru par les pharmaciens, Jean-Charles Tellier remarque qu’il y a 25 ans, aucun patient n’aurait eu « l’idée d’entrer dans une officine pour se faire dépister sa tension ou sa glycémie ».
L’ESSENTIEL
• Du 4 au 10 juin se déroulera la première Semaine de prévention du diabète organisée par l’Association française des diabétiques (AFD).
• Biologistes, pharmaciens et médecins sont associés à cette opération d’envergure, dans une démarche de coordination des soins.
• Les représentants de la profession (USPO, FSPF, Ordre) ont conclu un accord de partenariat avec l’AFD.
• Toutes les officines de France ont reçu une affiche invitant les personnes à s’y faire dépister.
• L’AFD révèle les résultats d’une étude : 700 000 diabétiques s’ignorent en France et seules 39 % des personnes sondées associent le diabète à l’hérédité, thème de cette première campagne.
• Les pharmaciens et biologistes consigneront des données anonymes (sexe, âge, résultat du test…) qu’ils transmettront en fin de campagne à l’AFD pour une évaluation nationale.
Mise en place d’un baromètre
Dans le cadre de la campagne, l’AFD a conduit une étude sur la perception du diabète par la population qu’elle souhaite répéter chaque année. Les résultats de ce premier « baromètre » sont éloquents : 45 % des non-diabétiques pensent un jour avoir du diabète, 86 % que l’on peut en mourir et 79 % citent spontanément une complication grave liée à la pathologie. L’étude montre également que le diabète est une maladie connue, seuls 7 % des sondés n’étant pas capables de le définir (mais la majorité des personnes interrogées en ont une idée confuse).
Autre élément ignoré, le facteur héréditaire. A cet égard, Gérard Raymond, président de l’AFD, ne se dit pas étonné par les résultats du sondage et par l’idée la plus communément répandue que le diabète est la maladie des gens qui ont bien bu et bien mangé et que c’est donc de leur faute s’ils sont diabétiques… « Seuls 39 % des Français associent spontanément le diabète à l’hérédité, un pourcentage qui baisse encore au sein même de la population diabétique ! »
C’est sur la composante génétique de la maladie que l’AFD a choisi de centrer sa première Semaine nationale de prévention, rappelant qu’un dépistage précoce permet de freiner voire d’empêcher son développement en contrôlant son hygiène de vie : « Or, en moyenne, souligne l’AFD, un diabétique de type 2 est diagnostiqué cinq à dix ans après être atteint, et bien souvent lors de complications, au moment où les processus pathogènes sont déjà à l’œuvre de longue date et irréversibles. »
REPÈRES
La première Semaine nationale de prévention du diabète, c’est aussi :
• www.contrele diabete.fr : un site de prévention où les Français pourront tester leur risque de diabète, s’informer et connaître les initiatives locales, et où les professionnels trouveront les documents pour informer les patients.
• Une campagne d’affichage, presse, radio et web.
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