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Répulsifs antimoustiques

Publié le 16 juin 2012
Par Denis Richard
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Les moustiques transmettent plusieurs maladies infectieuses virales ou parasitaires responsables d’une morbidité et d’une mortalité importantes sous les tropiques : paludisme, chikungunya (y compris Europe du Sud et France), dengue (y compris France), fièvre jaune et diverses viroses.

Quel répulsif utiliser ?

• Les répulsifs constituent une stratégie essentielle de prévention des maladies à transmission vectorielle.

• Il est recommandé d’utiliser les seuls répulsifs (sprays, lotions, émulsions, sticks) visés par la réglementation européenne (directive 98/8/CE) et ce, à une concentration assurant une protection supérieure à 4 h vis-à-vis des anophèles (et encore plus supérieure pour les autres moustiques) : DEET = diéthyltoluamide (20-50 %), picaridine = icaridine = KBR ? 3023 (20-25 %), IR3535 = EBAAP (20-35 %), citriodiol (20-25 %).

• DEET et picaridine peuvent provoquer des irritations oculaires ou cutanées. La picaridine a l’avantage d’être inodore, non huileuse et de ne pas abîmer les tissus synthétiques ou les plastiques (lunettes, montres, etc.). L’IR3535 est moins irritant mais moins efficace : il est bien adapté aux situations où l’on craint le désagrément des piqûres sans risque de transmission de maladies.

• Les huiles essentielles ne sont pas exemptes d’effets indésirables (irritation cutanée pour le citral, action carcinogène pour l’eugénol, etc.) et ne protègent pas plus de 20 minutes : leur usage n’est pas recommandé.

• La vitamine B1 (levure de bière), modifiant l’odeur de la sueur, n’est pas répulsive. L’ail ne l’est pas non plus.

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• La perméthrine, une pyréthrine de synthèse, est réservée à l’imprégnation des tissus et des moustiquaires.

Comment appliquer un répulsif ?

• Adapter le rythme des applications à l’insectifuge, à l’activité des personnes et à celle des moustiques.

• Appliquer sur une peau saine et découverte (pas d’intérêt sous les vêtements).

• Ne pas pulvériser directement sur le visage (risque oculaire) mais sur la main, puis appliquer sur le visage en respectant les zones périmuqueuses et oculaires.

• Ne pas appliquer en association avec un produit antisolaire : commencer par la protection antisolaire puis, 20 minutes plus tard, appliquer le répulsif.

• Renouveler l’application après chaque baignade.

Quelle place pour une moustiquaire ?

• Une moustiquaire imprégnée d’une substance insecticide et insectifuge (deltaméthrine, perméthrine, bifenthrine) est fortement recommandée.

• Préférer une moustiquaire imprégnée industriellement de type « ? longue durée ».

• Déballer la moustiquaire (ou l’imprégner) dans un endroit aéré. Vérifier l’intégrité de son maillage.

Quid des tissus imprégnés ?

• Le port de vêtements amples et couvrants est fortement recommandé.

• Les vêtements préimprégnés (bifenthrine, perméthrine…) complètent l’usage d’un répulsif cutané sur les zones découvertes. Pendant le sommeil, ils ne peuvent remplacer une moustiquaire imprégnée.

Quelles sont les autres techniques ?

• Les insecticides pulvérisés ou diffusés par un appareil ne satisfont pas à des normes internationales précises. Leur innocuité est parfois aléatoire. Ils ne peuvent constituer que des moyens d’appoint et doivent être évités au voisinage des nourrissons et des nouveau-nés et en cas de maladie respiratoire.

• Il est recommandé de ne pas utiliser de bracelets anti-insectes, de dispositifs à ultrasons ou des rubans de papiers enduits de glu mais sans insecticide.

EN PRATIQUE

• Limiter l’exposition aux moustiques, notamment en fin de journée ou la nuit.

• Privilégier les mesures de protection physique (vêtements, moustiquaires).

• Chez l’enfant, faire toujours appliquer le répulsif par un adulte et ne pas appliquer sur ses mains.

• Pendant l’allaitement, utiliser comme chez l’adulte, sans appliquer sur les seins et en se lavant les mains avant la tétée.

• Le prurit induit par les piqûres peut être à l’origine d’une surinfection par grattage : utiliser si besoin un antihistaminique et/ou un dermocorticoïde.

Sources : « Recommandations sanitaires pour les voyageurs, Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 29.5.2012 ; Société de médecine des voyages (2010), Protection personnelle antivectorielle ; « Mieux se protéger des infections liées aux moustiques », Prescrire, 2008, 28(296), pp. 436-445.