Pharmacienne, députée et… sereine

Finie la pharmacie ? Pour cinq ans au moins, Catherine Lemorton s’éloigne à nouveau de son officine toulousaine. Députée PS de la 1^ère circonscription de Haute-Garonne, elle vient d’être désignée par le groupe socialiste présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale. Une désignation qu’elle prend comme une reconnaissance de son travail opiniâtre mené sous son premier et précédent mandat, y compris par les députés de l’opposition qui composent la commission (Jean-Pierre Door, Henri Guaino, Bernard Accoyer, Hervé Morin…). Un moment pressentie comme outsider au ministère de la Santé, elle explique aujourd’hui que le poste de présidente de commission l’enchante bien davantage : « J’apprécie le travail sur les textes que nous faisons en commission et peux, grâce à mon mandat unique, m’investir pleinement sans être sur un siège éjectable. »

« Je ne ferai pas de corporatisme »

Fini également le franc parler aux accents un peu tonitruants qu’on lui connaît ? « La posture de président appelle la synthèse et l’écoute et je ne vais plus aboyer sans cesse comme dans l’opposition ! Je suis responsable de la sérénité des débats et veillerai à exercer mon rôle sans arrogance et dans le respect de l’opposition. » Son programme pour les premières semaines est chargé. Elle a rencontré Marisol Touraine le 3 juillet pour organiser le calendrier. L’objectif est d’auditionner tous les ministres concernés par le PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) avant début août. Le PLFSS pour 2013 sera en effet présenté fin octobre à la commission des Affaires sociales puis dans l’hémicycle. Et les pharmaciens ? « Je suis fière d’être une pharmacienne dans une assemblée où les médecins sont très représentés. Mais je ne ferai pas de corporatisme, ce serait comme subir un lobby et je me suis assez battue pour la transparence et l’indépendance ! »