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Ramadan et traitements
Le jeûne du ramadan peut être un facteur déclenchant ou aggravant de nombreuses pathologies. Le pharmacien doit accompagner les patients musulmans pratiquant le jeûne en adaptant leur traitement.
Qu’est-ce que le ramadan ?
• Le ramadan, 9e mois du calendrier lunaire adopté par l’Islam aura lieu en 2012 du 20 juillet au 19 août. Il comprend un jeûne rituel du lever au coucher du soleil chez les musulmans. Ce jeûne consiste à s’abstenir de manger, de boire, de fumer et d’avoir des relations sexuelles. Seuls les médicaments par voies orale et intraveineuse à visée de nutrition parentérale sont interdits pendant cette période de jeûne. Les voies locales (oculaire, auriculaire, nasale, rectale, vaginale, pulmonaire, intramusculaire) sont donc autorisées.
• Après le coucher du soleil, la rupture du jeûne est réalisée au cours d’un premier repas festif (Iftar) et d’un second repas (Ichâa), 3 à 4 h après le premier. Un dernier repas, appelé Sahoor, est pris avant le lever du soleil.
Qui observe le jeûne ?
Tous les musulmans en bonne santé observent le jeûne du ramadan dès la puberté. Le Coran exonère cette pratique en cas de maladie chronique instable ou compliquée ou aiguë, de voyage, de grossesse ou d’allaitement, en période de menstruation et chez les personnes âgées. Chaque jour de jeûne manqué doit être rattrapé par un nombre de jour égal. Cependant, de nombreux patients s’astreignent à pratiquer le jeûne malgré des contextes thérapeutiques défavorables.
Comment les accompagner ?
• Diabète : le jeûne est permis chez les diabétiques de type II obèses, sous diététique et/ou sous traitement, indemnes de complications dégénératives et de toutes affections intercurrentes. Il est proscrit chez le sujet âgé, le patient sous insuline et le patient polymédiqué.
Une surveillance glycémique pluriquotidienne intensifiée doit être réalisée (risque d’hypo– pendant le jeûne et d’hyperglycémie après les repas du soir). Pratiquer un jeûne de 1 ou 2 jours le mois précédent permet de préparer l’organisme. Contrôler la prise alimentaire (goûter à tout mais en petites quantités). Privilégier des sucres rapides en début de soirée et des sucres lents pour le dernier repas avant le lever du jour. Rompre le jeûne en cas d’hypoglycémie.
Les sulfamides et glinides doivent être pris impérativement au cours d’un repas. La prise des antidiabétiques oraux est inversée (voir avec le médecin : par exemple, Metformine 3 / j = 1 matin, 0 midi et 2 le soir).
• Pathologie cardiovasculaire : le traitement peut être remplacé par un médicament à demi-vie longue susceptible d’être pris en une prise. Les diurétiques peuvent réveiller le patient la nuit pour uriner. Une autre thérapeutique (IEC ou inhibiteur calcique) doit être envisagée pendant cette période.
• Asthme : seuls les patients équilibrés peuvent jeûner. Les sprays inhalés sont autorisés.
• Troubles du sommeil : les hypnotiques doivent être réévalués durant cette période où le coucher et le lever sont modifiés.
• Ulcère gastroduodénal : les patients atteints d’un ulcère évolutif ou cicatrisé depuis moins de 6 mois ne doivent pas jeûner. Les autres patients peuvent jeûner mais sous traitement protecteur.
• Epilepsie : seuls les patients équilibrés par une seule prise par jour (LP) peuvent jeûner.
• Pathologies rénales : les patients dont la clairance de la créatinine est < 70 ml/min ne doivent pas jeûner. Attention à la privation de boisson chez l’insuffisant rénal. Bien s’hydrater la nuit.
En pratique
• Conseiller au patient de consulter son médecin avant le début du ramadan.
• A chaque délivrance de traitement, demander aux patients musulmans s’ils suivent le ramadan. Le traitement peut être modifié pendant cette période pour s’adapter aux exigences du jeûne.
• Si les prises ne peuvent être modifiées en fonction du jeûne, ce dernier ne peut être réalisé : contacter le médecin voire se mettre en relation avec l’autorité religieuse si besoin.
• Expliquer les risques en cas de rattrapage de toutes les prises médicamenteuses au moment de la rupture du jeûne.
• Ne pas réaliser d’analyses biologiques pendant le mois du ramadan, sauf urgence et ne pas débuter un traitement suite à ces analyses.
Sources : REVEDIAB, Information traitement n° 45 – « Diabète et ramadan, septembre 2006 » ; « Conséquences médicales du jeûne du ramadan », La revue Prescrire, juillet/aout 1995, Tome 25, n° 153 ; www.repere-medical.com, « Ramadan et santé ».
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