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Edurant
La rilpivirine est un nouvel inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse du VIH. Au sein de cette classe d’antirétroviraux, elle s’ajoute à l’éfavirenz (Sustiva) et à la névirapine (Viramune). Elle a toutefois la particularité d’être réservée aux patients dont la charge virale est inférieure ou égale à 100 000 copies d’ARN viral/ml.
Indication
Edurant est indiqué dans le traitement du VIH de type 1 chez le patient adulte naïf de tout traitement et présentant une charge virale ≥ 100 000 copies d’ARN viral/ml. Il doit toujours être administré en association avec d’autres antirétroviraux.
Comme pour tout anti-rétroviral, un test génotypique de résistance doit orienter l’instauration du traitement.
Mode d’action
La rilpivirine est un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse du VIH de type 1. Elle appartient à la famille des diarylpyrimidines. L’inhibition qu’elle exerce est non compétitive.
Posologies
• Edurant doit être administré chaque jour à heure fixe à raison de un comprimé dosé à 25 mg de rilpivirine à avaler au cours d’un repas. Le comprimé ne doit être ni mâché ni écrasé.
• Le traitement doit être initié par un médecin expérimenté dans la prise en charge de l’infection par le VIH.
• Si une dose d’Edurant est oubliée et que le patient s’en aperçoit dans les 12 heures qui suivent, le comprimé doit être pris dès que possible, avec un repas. Si l’oubli date de plus de 12 heures, la dose ne doit pas être rattrapée. Dans tous les cas, le comprimé suivant doit être pris à l’heure habituelle.
• En cas de vomissement dans les 4 heures suivant l’administration d’Edurant, la prise du comprimé doit être renouvelée avec un repas.
Contre-indications
Aucune hormis l’hypersensibilité à la rilpivirine ou à un excipient d’Edurant.
Grossesse et allaitement
• Edurant ne doit pas être administré chez la femme enceinte à moins d’une stricte nécessité.
• L’allaitement est fortement déconseillé en toutes circonstances chez la femme infectée par le VIH afin de limiter le risque de transmission virale au nourrisson. Une femme traitée par Edurant doit donc être informée qu’elle ne doit pas allaiter.
Effets indésirables
• Les effets indésirables très fréquemment rapportés sous Edurant lors des essais cliniques ont été des nausées, des céphalées ainsi que des anomalies biologiques telles que des hausses du cholestérol total, du LDL-cholestérol, des transaminases ou de l’amylase pancréatique.
• Des rêves anormaux, des insomnies, une diminution de l’appétit, des dépressions, des sensations vertigineuses et des éruptions cutanées ont également été fréquents.
• Les lipodystrophies traditionnellement observées lors des traitements au long cours associant plusieurs antirétroviraux sont apparues moins fréquemment sous rilpivirine que sous éfavirenz au cours des essais.
Interactions médicamenteuses
• L’association d’Edurant avec les médicaments suivants est contre-indiquée car elle entraîne une diminution des concentrations plasmatiques de rilpivirine (par induction de l’enzyme CYP3A ou augmentation du pH gastrique) : certains anticonvulsivants (carbamazépine, oxcarbazépine, phénobarbital, phénytoïne), certains antimycobactériens (rifabutine, rifampicine), les inhibiteurs de la pompe à protons, la dexaméthasone (excepté en cas de dose unique) et le millepertuis.
• Une attention particulière est nécessaire à l’instauration ou à l’arrêt d’Edurant lorsqu’il est associé à la metformine.
• L’association de la rilpivirine avec la digoxine nécessite une surveillance des concentrations plasmatiques du digitalique.
• Edurant doit être utilisé avec précaution lorsqu’il est associé avec un médicament présentant un risque de torsades de pointes.
FICHE TECHNIQUE
Rilpivirine 25 mg pour un comprimé pelliculé blanc à blanc cassé, rond, biconvexe.
Boîte de 30 comprimés, remb. SS à 100 % dans l’indication de l’AMM uniquement pour les patients chez qui l’éfavirenz n’est pas approprié, 269,65 €, AMM : 219 472.9.
Janssen-Cilag 01 55 00 45 00
L’INFECTION PAR LE VIH
→ Qu’est-ce que c’est ?
• Le VIH ou virus de l’immunodéficience humaine est un virus à ARN double brin affectant les lymphocytes T CD4 +, « piliers » de notre système immunitaire. Il entraîne une altération fonctionnelle et une diminution du nombre de ces cellules. Un déficit immunitaire s’ensuit avec une immunodéficience s’installant progressivement chez les personnes infectées.
• En 2011, 34,2 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde dont plus de 60 % en Afrique subsaharienne.
→ Comment se transmet le VIH ?
• Par voie sexuelle : contact des muqueuses (vaginale, anale, buccale) avec les sécrétions sexuelles contenant du VIH (sperme, liquide séminal, secrétions vaginales).
• Par voie sanguine : toxicomanie, transfusion, blessure avec un objet souillé par du sang contaminé, matériel d’acupuncture, de tatouage ou de piercing contaminé, etc.
• De la mère à l’enfant au cours de la grossesse, de l’accouchement ou de l’allaitement.
→ Comment évolue la maladie ?
• La phase de primo-infection dure de 2 à 6 semaines. Après la contamination, le virus atteint les organes lymphoïdes, se multiplie dans les lymphocytes T CD4 + puis diffuse dans le sang. Les signes cliniques sont essentiellement de la fièvre, de la fatigue et des éruptions cutanées.
• L’infection chronique débute environ 3 semaines après la contamination. Il y a fabrication d’anticorps : le patient est dit séropositif. Les lymphocytes T CD4 + sont détruits progressivement et le virus se dissémine dans le corps. La séropositivité comprend une phase de latence clinique qui peut durer plus de 10 ans.
• La phase « sida », ou syndrome de l’immunodéficience acquise : le virus se multiplie activement, le système immunitaire est débordé, des infections opportunistes (à cryptocoque ou CMV par exemple) et des cancers tel que le sarcome de Kaposi apparaissent.
Delphine Jonas
DÉLIVRANCE
→ Liste I.
→ Prescription initiale hospitalière annuelle.
→ Renouvellement non restreint.
L’AVIS DE LA HAS
→ Service médical rendu important en association à d’autres antirétroviraux chez les patients ciblés par l’AMM pour qui l’utilisation de l’éfavirenz n’est pas appropriée.
Ce service médical rendu est insuffisant dans les autres populations.
→ Pas d’amélioration du service médical rendu par rapport à l’éfavirenz (ASMR V).
→ Population cible très inférieure à 1 000 patients par an.
L’AVIS DU PHARMACOLOGUE Denis Richard, hôpital laborit (poitiers)
Rilpivirine : moins d’effets indésirables mais plus de résistances que l’éfavirenz
Deux études de phase III randomisées en double aveugle versus éfavirenz sont versées au dossier de transparence de la rilpivirine, nouvel inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse (INNTI). Menées sur plus de 1 300 patients pendant 48 semaines, ces études (Echo avec ténofovir/emtricitabine et Thrive avec zidovudine/lamivudine) montrent la non-infériorité de la réponse virologique de la rilpivirine (25 mg/j) versus éfavirenz (Sustiva), un autre INNTI. Les causes de non-réponse virologique ont toutefois différé selon la molécule : événements indésirables pour l’éfavirenz et échecs virologiques pour la rilpivirine (principalement lorsque la charge virale est > 100 000 copies/ml, d’où la restriction de l’AMM).
Les sujets en échec virologique sous rilpivirine développent généralement une résistance croisée avec les autres INNTI. De plus, l’émergence d’une résistance aux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse est plus fréquente chez les patients en échec sous rilpivirine que sous éfavirenz. Des études sont poursuivies afin de déterminer si la barrière génétique de résistance à la rilpivirine est plus forte que celle de l’éfavirenz.
S’agissant de la tolérance versus éfavirenz en population générale, la fréquence des événements indésirables possiblement liés au traitement est inférieure dans le bras « rilpivirine », notamment en ce qui concerne les troubles du système nerveux central (17,2 % vs 36,7 %) et les rashs cutanés (2,5 % vs 8,9 %). La fréquence des événements de grades 2 à 4 a été inférieure pour la rilpivirine (15,9 % vs 31,1 %). Compte tenu de leur importance dans un traitement au long cours, il est intéressant de noter que la fréquence des anomalies lipidiques est inférieure sous rilpivirine.
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