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Simponi
Le golimumab, commercialisé par MSD sous le nom de Simponi, est le cinquième anti-TNF-alpha. Comme ses prédécesseurs, il est indiqué dans la polyarthrite rhumatoïde, le rhumatisme psoriasique et la spondylarthrite ankylosante après échec des traitements conventionnels.
Indications
Simponi est indiqué dans le traitement des trois pathologies rhumatismales de l’adulte. D’abord dans la polyarthrite rhumatoïde active, modérée à sévère, en association au méthotrexate, chez des patients qui répondent mal aux traitements de fond y compris le méthotrexate ou chez les patients non précédemment traités par le méthotrexate (indication non remboursée). Simponi est ensuite indiqué en seconde intention dans le rhumatisme psoriasique actif et évolutif, seul ou associé au méthotrexate. Il est aussi indiqué en seconde intention dans la spondylarthrite ankylosante active sévère.
Les patients sous traitement détiennent une carte de « signalement patient ».
Mode d’action
Le golimumab est un anticorps monoclonal humain qui se fixe sur le récepteur transmembranaire du facteur nécrosant des tumeurs alpha (TNF-alpha), empêchant la fixation de ce dernier à son récepteur. Cette nouvelle molécule rejoint une classe pharmacothérapeutique comportant déjà le certolizumab pégol (Cimzia), l’étanercept (Enbrel), l’adalimumab (Humira) et l’infliximab (Remicade, à l’hôpital).
Posologie
Tous ces inhibiteurs du TNF-alpha s’administrent par voie cutanée à l’exception de Remicade (en intraveineuse).
• Quelle que soit l’indication, Simponi s’injecte à la dose de 50 mg une fois par mois, toujours à la même date. La réponse clinique apparaît en général après 3 à 4 doses.
• Chez les patients de plus de 100 kg, en l’absence de réponse clinique satisfaisante, il est possible d’augmenter la dose à 100 mg par injection, après avoir testé 3 ou 4 doses de 50 mg.
• En cas d’oubli d’une prise, le patient doit administrer la dose omise dès qu’il s’en rend compte. Si l’oubli est constaté moins de 2 semaines après la date habituelle d’injection, le patient poursuit les injections selon le calendrier habituel. Si le constat de l’oubli intervient plus de 2 semaines après le jour attendu d’injection, un nouveau calendrier doit être établi.
Contre-indications
• Simponi ne doit pas être administré à des patients souffrant d’une tuberculose active ou d’une autre infection sévère.
• Il est contre-indiqué chez les patients insuffisants cardiaques modérés à sévères.
• La solution injectable renfermant du sorbitol, elle ne peut pas être utilisée en cas d’intolérance au fructose.
Grossesse et allaitement
• L’administration de golimumab à une femme enceinte n’est pas recommandée.? Les femmes en âge de procréer doivent suivre une contraception pendant le traitement et jusqu’à six mois après la dernière injection.
• L’allaitement n’est pas compatible avec le traitement. Les femmes ne doivent pas allaiter jusqu’à 6 mois au moins après l’arrêt de Simponi.
Effets indésirables
• Des infections des voies respiratoires hautes apparaissent très fréquemment (≥ 10 %).
• Des réactions au site d’injection sont également fréquentes (1 à 10 %), de même que des effets psychiatriques (dépression, insomnie), des vertiges, des paresthésies, des céphalées, de l’hypertension, des symptômes gastro-intestinaux.
• Les patients doivent être informés du risque infectieux possible sous Simponi. Ils doivent rester vigilants jusqu’à 5 mois après l’arrêt du traitement. Une tuberculose est recherchée chez tous les patients avant la mise sous traitement (entretien médical, tests biologiques, radio thoracique). Les patients doivent consulter rapidement un médecin en cas d’apparition de symptômes de tuberculose.
• Vu le type de traitement (anti-TNF-alpha), un risque accru de lymphome, de leucémie ou d’autres tumeurs malignes ne peut être exclu.
Interactions médicamenteuses
• Les patients traités par Simponi ne doivent pas recevoir de vaccins vivants.
• L’emploi concomitant de l’anakinra (Kineret) ou de l’abatacept (Orencia, à l’hôpital) doit être évité.
Conservation
Les stylos préremplis se gardent au réfrigérateur entre 2 et 8° C et à l’abri de la lumière.
FICHE TECHNIQUE
Golimumab 50 mg pour 0,5 ml de solution injectable en stylo prérempli.
Boîte de 1 stylo prérempli, remb. SS à 65 % (sauf chez les patients naïfs de traitement par méthotrexate en cas de polyarthrite), 937,23 €, AMM : 397 307.4.
MSD France 01 80 46 40 40
LA POLYARTHRITE RHUMATOÏDE
Qu’est-ce que c’est ?
• La polyarthrite rhumatoïde est un rhumatisme inflammatoire chronique atteignant au moins trois articulations. Elle peut également s’accompagner de manifestations extra-articulaires.
• Même si elle peut survenir à tout âge, la polyarthrite rhumatoïde débute le plus souvent entre 40 et 60 ans. Elle touche préférentiellement les femmes, surtout quand elle débute avant 60 ans. En France, le nombre de personnes atteintes serait compris entre 200 000 et 300 000.
• La polyarthrite rhumatoïde est une maladie d’apparition multifactorielle : prédisposition génétique, facteurs environnementaux (tabagisme, infection virale…), hormonaux, psychologiques et immunologiques.
Quels sont les signes cliniques ?
• Les articulations sont touchées de manière symétrique : elles sont douloureuses et gonflées, le patient se plaint d’une raideur matinale d’au moins trois quarts d’heure.
• Au fur et à mesure de l’évolution de la maladie, les articulations se déforment. La polyarthrite rhumatoïde atteint les mains, les poignets, les pieds et/ou les chevilles, mais également les grosses articulations (épaules, coudes, hanches et genoux). Dans les formes sévères, le rachis cervical peut être touché. L’atteinte articulaire entraîne une ténosynovite (inflammation du tendon et de la gaine synoviale).
• Les manifestations extra-articulaires se caractérisent par l’apparition de nodules rhumatoïdes, d’un syndrome de Gougerot-Sjögren, d’un phénomène de Raynaud, de troubles pulmonaires, cardiaques…
Quelle est l’évolution de la maladie ?
La polyarthrite rhumatoïde évolue par poussées de durée et d’intensité variables selon la sévérité de la maladie. La mise en place précoce d’un traitement permet d’observer des rémissions plus fréquentes et plus longues. La guérison est possible mais peu fréquente. L’augmentation de la mortalité chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde est le plus souvent liée à une atteinte cardiovasculaire. Delphine Guilloux
DÉLIVRANCE
→ Liste I.
→ Médicament d’exception.
→ Médicament à prescription initiale hospitalière annuelle.
→ Prescription initiale et renouvellement réservés aux spécialistes en rhumatologie et en médecine interne.
L’AVIS DE LA HAS
→ Service médical rendu important dans les trois indications sauf chez les patients naïfs de traitement par le méthotrexate dans la polyarthrite (SMR insuffisant).
→ Pas d’amélioration du service médical rendu.
→ Population cible : 16 000 à 20 000 patients atteints de polyarthrite rhumatoïde ; 7 000 à 12 000 patients souffrant de rhumatisme psoriasique ; environ 10 700 patients atteints de spondylarthrite ankylosante.
L’AVIS DU PHARMACOLOGUE Denis Richard, hôpital Laborit (Poitiers)
Golimumab : une tolérance comparable aux autres anti-TNF-alpha
De nombreuses études sont versées au dossier de transparence du golimumab (Simponi), compte tenu de la multiplicité et de l’importance des indications de cet anticorps monoclonal. Dans la polyarthrite rhumatoïde, deux études de phase III ont permis d’évaluer son efficacité et sa tolérance versus placebo en monothérapie et en association au méthotrexate chez des patients naïfs ou insuffisamment répondeurs à ce dernier : elles se sont révélées en faveur du golimumab. Une méta-analyse de comparaison indirecte ne met pas en évidence de différences statistiques entre le golimumab et les autres anti-TNF chez des patients en échec des traitements de fond classiques de la polyarthrite rhumatoïde.
Dans le rhumatisme psoriasique, la supériorité du golimumab a été démontrée en monothérapie dans une étude contrôlée versus placebo. Dans cette indication, il n’existe pas d’étude ou de méta-analyse comparant le golimumab au méthotrexate et aux autres anti-TNF.
Pour la spondylarthrite ankylosante, une étude randomisée versus placebo montre la supériorité du golimumab à la 14e semaine de traitement. Une méta-analyse de comparaison indirecte ne met pas en évidence de différence entre le golimumab et les autres anti-TNF.
L’ensemble des études, ayant inclus plus de 3 300 patients, suggère que la tolérance du golimumab est comparable à celle des autres anti-TNF. Les données de tolérance à long terme restent limitées : selon un rapport de pharmacovigilance mondial, 43 décès ont été enregistrés sur environ 61 000 patients traités par golimumab, mais leur imputabilité reste difficile. De plus, on ne dispose pas de données permettant de comparer directement le golimumab à ses concurrents.
Dites-le au patient
• Sortir le stylo prérempli du réfrigérateur 30 minutes avant de pratiquer l’injection de Simponi.
• Vérifier que la solution est limpide voire légèrement opalescente, incolore voire légèrement jaune.
• Ne pas agiter le stylo avant d’injecter.
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