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La boulimie
La boulimie est un trouble du comportement alimentaire caractérisé par des accès d’ingestion calorique compulsifs. Le principal traitement est une psychothérapie.
Qu’est-ce que la boulimie ?
• La boulimie est un trouble du comportement alimentaire figurant dans les classifications psychiatriques, comme l’anorexie mentale.
• Elle se traduit par la récurrence de crises d’ingestion compulsive dissimulée de nourriture hypercalorique, indépendantes de la sensation de faim, et par des comportements compensatoires prévenant la prise de poids : prise de laxatifs, exercice physique intense, etc.
• Anorexie et boulimie sont souvent associées, simultanément ou successivement.
Est-ce une maladie fréquente ?
• La boulimie est une maladie essentiellement féminine. 1 % à 1,5 % au moins de la population féminine des pays occidentalisés serait concernée par une boulimie.
• La boulimie concerne des femmes de 16-35 ans, contre 13-25 ans pour l’anorexie.
Quelle est l’origine de la boulimie ?
• D’origine multifactorielle, la boulimie est associée, comme l’anorexie, à un trouble de la représentation de l’image corporelle.
• L’existence de facteurs de vulnérabilité génétique est suggérée par diverses études.
• Répondant à une « peur du vide », l’incorporation boulimique d’aliments s’apparente à une addiction au sentiment de perte de contrôle sur le corps.
Qu’est-ce qu’ un accès boulimique ?
• L’accès boulimique survient au moins une fois par semaine (parfois une dizaine de fois !) sur une période d’au moins 3 mois ; il dure moins de 2 heures.
• Il est précédé d’une sensation de malaise psychique intense (excitation, angoisse, irritabilité).
• L’accès se traduit par l’ingurgitation clandestine (hors des heures des repas : souvent le soir ou la nuit), frénétique et compulsive d’une quantité inadaptée d’aliments sélectionnés pour leur richesse calorique et souvent sucrés. Le sujet a alors conscience de ne pouvoir contrôler son comportement.
• L’accès boulimique peut être anticipé avec stockage de grandes quantités de nourriture.
• L’accès est suivi de vomissements auto-induits (parfois spontanés lorsque la maladie est évoluée). L’estomac vidé, le sujet boulimique réingère des aliments jusqu’à épuisement du stock et résolution de la crise.
• Suit un sentiment de culpabilité et, souvent, de malaise physique (céphalées, signes digestifs).
Comment traiter une boulimie ?
• Le traitement d’un trouble du comportement alimentaire, difficile en raison du déni de la pathologie, relève souvent du psychiatre.
• Généralement ambulatoire, il repose sur une thérapie cognitivocomportementale, d’inspiration analytique ou familiale. L’appui de groupes de parole est important.
• La boulimie, souvent associée à des troubles de la personnalité, à des troubles de l’humeur, à des conduites addictives (alcoolisme, toxicomanie) ou de mutilation, peut justifier la prescription d’un antidépresseur (seule la fluoxétine bénéficie d’une AMM dans la boulimie en France).
• Anticonvulsivants normothymiques ou sétrons sont utilisés par des spécialistes, hors AMM, dans le traitement des boulimies sévères.
• Le taux de guérison à 5 ans est d’environ 55 %.
EN PRATIQUE
• Le pharmacien doit rester sensibilisé aux troubles du comportement alimentaire. Des préoccupations excessives liées au corps peuvent attirer l’attention : interrogation ou discours sur les amaigrissants ou laxatifs (achats récurrents), exercice physique excessif…
• Certains signes sont évocateurs : signe de Russell (callosités ou dermabrasion du dos de la main et des phalanges, liée aux frottements répétés contre les incisives lors des vomissements auto-induits), caries ou érosion de l’émail dentaire liées aux vomissements acides.
• Déculpabiliser les proches, qui ne doivent pas se sentir responsables de ce qui est une maladie, et les orienter vers des associations de patients.
Sources : Aigner M. et al. (2011), « WFSBP Guidelines for the pharmacological treatment of eating disorders », World J. Biol. Psy., 12, pp. 400-43 ; Sim La et al. (2010), « Identification and treatment of eating disorders in the primary care setting », Mayo Clin. Proc., 85(8), pp. 746-751 ; www.fna-tca.com.
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