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Un risque de démence accru de moitié

Publié le 6 octobre 2012
Par Véronique Pungier
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L’étude avait fait grand bruit il y a tout juste un an : Sciences et Avenir annonçait en une la possibilité que la prise au long cours de benzodiazépines (BZD) augmente le risque d’entrée dans la maladie d’Alzheimer. L’hypothèse est aujourd’hui confirmée : dans les 15 ans suivant le début d’une exposition régulière à ces molécules anxiolytiques, hypnotiques et/ou myorelaxantes, le risque de démence de type Alzheimer augmente de 50 % environ. Les BZD seraient à l’origine de 16 000 à 31 000 malades supplémentaires en France chaque année, selon Bernard Bégaud, professeur de pharmacologie à l’université de Bordeaux, un des principaux investigateurs de la problématique.

Pour affiner leur conclusion, les chercheurs ont mené une nouvelle analyse à partir de la cohorte Paquid*, en respectant une phase de 5 ans pendant laquelle aucun patient n’était traité par une BZD. Après 15 ans de suivi, 253 cas de démences ont été identifiés sur un peu plus d’un millier de patients retenus, dont 32 % de démence parmi les patients exposés aux BZD contre 23 % parmi les témoins. Cette nouvelle étude publiée dans le British Medical Journal, tombe à point nommé : la HAS relance une campagne pour lutter contre les mésusages des BZD et plus largement des hypnotiques chez les plus de 65 ans.

* Recrutée entre 1987 et 1989 parmi des personnes âgées de 65 ans et plus, habitant la Dordogne et la Gironde, suivies pendant 20 ans

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