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Le rhamnose

Publié le 13 octobre 2012
Par Delphine Jonas
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Qu’est-ce que c’est ?

• Le rhamnose est un monosaccharide. Il se présente sous la forme d’une poudre cristalline blanche facilement soluble dans l’eau.

• A l’état naturel, il est largement répandu chez les bactéries (dans les membranes externes des mycobactéries) et dans les plantes, sous forme d’hétérosides ou de polyosides.

• En cosmétique, le rhamnose est issu de la biotechnologie végétale : à partir de la fermentation de substrats végétaux par des bactéries spécifiques, par exemple du bouleau argenté (Betula pendula), des polysaccharides riches en rhamnose sont produits. Différentes opérations de filtration, de cristallisation et d’hydrolyse sont ensuite réalisées pour obtenir le sucre.

• Dénomination INCI : Rhamnose.

Quelles sont ses propriétés en cosmétique ?

• Le rhamnose possède des propriétés apaisantes et antiinflammatoires.

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• Il peut stimuler la prolifération des fibroblastes, diminuer l’activité des élastases (qui détruisent l’élastine sécrétée par les fibroblastes) et protéger l’acide hyaluronique contre sa dégradation par des radicaux libres.

Quels sont ses usages en cosmétique ?

Le rhamnose est utilisé pour :

– inhiber l’hyperréactivité du système immunitaire entraînant inflammation et irritation ;

– renforcer le rôle barrière de la peau ;

– lutter contre le vieillissement cutané (activité anti-âge).

On le retrouve dans des soins anti-âge, des produits destinés à minimiser les rougeurs et les irritations cutanées (solaires, soins des peaux sensibles ou des cuirs chevelus irrités).

Quelles sont les concentrations usuelles ?

Les concentrations usuelles retrouvées en cosmétique varient de 1 à 10 %.

A 1 %, le rhamnose possède des propriétés apaisantes et antiinflammatoires. L’action anti-âge est obtenue à partir d’une concentration de 5 %.

Quel est son mode d’action ?

• D’une part, ce sucre agirait comme un leurre biologique empêchant la fixation de bactéries au niveau des kératinocytes. Cela limiterait le développement de réactions inflammatoires et irritatives (par inhibition de la libération de médiateurs de l’inflammation).

• D’autre part, il agirait par l’intermédiaire d’une lectine (protéine non immunologique sans activité enzymatique pouvant se lier rapidement), possédant un récepteur des monosaccharides et située au niveau de la membrane des kératinocytes et des fibroblastes (entre autres). Ce récepteur membranaire reconnaîtrait le rhamnose spécifiquement. Des signaux seraient alors transmis à l’intérieur de la cellule (augmentation du calcium libre intracellulaire), entraînant la prolifération cellulaire et la synthèse du collagène pour une activité anti-âge.

Quels sont ses atouts ?

Le rhamnose est un sucre bien toléré. Ses propriétés expliquent son utilisation grandissante en dermocosmétique et l’intérêt que la recherche scientifique lui porte.

Quels sont ses inconvénients ?

Le rhamnose ne possède pas d’inconvénients particuliers d’utilisation. Cependant, comme pour d’autres mono– ou oligosaccharides, l’intérêt du rhamnose en dermocosmétique est récent et son utilisation encore trop limitée.

L’ESSENTIEL À RETENIR

• Le rhamnose est un monosaccharide retrouvé dans de nombreuses plantes et bactéries.

• Il possède des propriétés intéressantes en dermocosmétique :

– apaisantes et antiinflammatoires par inhibition de la libération de médiateurs de l’inflammation ;

– anti-âge par stimulation de la synthèse de collagène.

• Son activité antiinflammatoire est obtenue à une concentration de 1 % ; à partir de 5 %, le rhamnose aurait des propriétés anti-âge.

Sources : E. Andrès, J. Molinari, G. Péterszegi, B. Mariko, E. Ruszova, V. Velebny, G. Faury, L. Robert, « Pharmalogical properties of rhamnose-rich polysaccharides, potential interest in age-dependent alterations of connectives tissues », Pathologie Biologie, vol. 54, pp. 420-425, 2006 ; M.-C. Martini, M. Seiller, Actifs et additifs en cosmétologie, éditions Tec & Doc, EM Inter, 3e édition ; laboratoire Vichy ; L. Robert, J. Labat-Robert, A.-M. Robert, « Physiology of skin aging », Pathologie Biologie, vol. 57, pp. 336-341, 2009 ; M.-F. Giraud, J.H Naismith, « The rhamnose pathway », Current Opinion in Structural Biology, vol. 10, issue 6, pp. 687-696, 2000 ; Pharmacopée européenne, laboratoire Filorga.