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Sauveterre, désert médical malgré lui

Publié le 9 février 2013
Par Myriem Lahidely
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Depuis début janvier, Sauveterre, une commune de 2 000 habitants située au nord d’Avignon, a vu partir du jour au lendemain son unique médecin. Arrivé en 2007 pour prendre la succession d’un confrère, il s’en va au moment où son cabinet écope d’un plan de redressement judiciaire. Jacques Demanse, le maire de Sauveterre, se désole : « Nos administrés sont reçus entre deux rendez-vous chez des médecins des alentours déjà saturés. » Depuis un mois les personnes âgées qui ne peuvent se déplacer doivent faire appel au 15. « C’est un gros souci, nous ne pouvons pas rester sans médecin. »

Les patients captés par les officines de la région

La pharmacie de Sauveterre, privée de prescripteur, a pris les devants en diffusant des annonces sur Internet. Des trois candidatures reçues, aucune n’a abouti. « Je commence à m’inquiéter car, si nous faisons toujours de l’automédication, nos patients sont logiquement captés par les officines proches des cabinets où ils consultent, observe Gilles Barbe, cotitulaire, qui ne voit pas de solution avant trois à quatre mois. L’Ordre des médecins affirme qu’il reste suspendu à une décision de justice malgré une situation d’urgence. »

Pourtant, le cabinet médical est libre et peut être occupé par un autre médecin, même dans l’attente de la fin de la procédure de redressement. Mais, pour le maire, il n’est pas question de voter une aide financière. « Nous ne sommes pas dans un désert médical, le problème, c’est le manque de jeunes médecins désireux de venir dans des communes comme les nôtres. » Sauveterre n’est pourtant qu’à 10 km d’Avignon, du TGV et des centres hospitaliers. Ce qui la prive de facto de l’aide financière conventionnelle attribuée aux médecins des zones rurales reculée (voir Le Moniteur n° 2967, p. 67)…

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