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Xgeva
Xgeva (dénosumab) est le premier représentant d’une nouvelle classe thérapeutique utilisée pour prévenir les complications des métastases osseuses. Il constitue une alternative aux bisphosphonates ayant déjà cette indication : acide zolédronique, acide pamidronique (hôpital) et acide ibandronique.
Indications
Xgeva est un médicament injectable indiqué dans la prévention des complications osseuses (fractures pathologiques, irradiation osseuse, compression médullaire ou chirurgie osseuse telle que cimentoplastie, consolidation…) chez des patients adultes atteints de tumeurs solides présentant des métastases osseuses.
Mode d’action
Le dénosumab est un anticorps monoclonal humain de type IgG2 produit par la technique de l’ADN recombinant. Il a pour cible RANKL, une protéine transmembranaire qui est essentielle pour la formation, la fonction et la survie des ostéoclastes. En se liant spécifiquement et fortement à RANKL, Xgeva réduit le nombre et la fonction des ostéoclastes. Il diminue ainsi la résorption et la destruction induites par le cancer dans l’os cortical et trabéculaire.
Posologie
La dose recommandée est de une injection de 120 mg de dénosumab toutes les quatre semaines. L’administration se fait par voie sous-cutanée dans la cuisse, l’abdomen ou le bras, sous la responsabilité d’un professionnel de santé (infirmière, médecin).
Il est conseillé d’attendre que le flacon soit à température ambiante (25°C au maximum) avant de procéder à une injection lente avec une aiguille de 27G.
Contre-indications
Xgeva ne doit pas être administré aux personnes atteintes d’hypocalcémie sévère non traitée. Il est également contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à l’un des composants.
Grossesse et allaitement
• Xgeva n’est pas recommandé chez la femme enceinte ni chez la femme en âge de procréer et qui n’utilise pas de moyen de contraception.
• Le passage du dénosumab dans le lait maternel n’a pas été étudié. La décision de traiter ou d’allaiter doit prendre en compte les bénéfices attendus de l’allaitement pour le nouveau-né et du traitement pour la mère.
• Les femmes qui débutent une grossesse ou qui allaitent pendant un traitement par Xgeva sont incitées à s’inscrire dans les programmes de surveillance mis en place par le laboratoire.
Effets indésirables
• Diarrhée et dyspnée représentent les effets secondaires les plus fréquents du traitement. Une hyperhidrose, une hypocalcémie ou une hypophosphatémie sont aussi souvent observées.
• Autre effet indésirable fréquent, l’ostéonécrose de la mâchoire a été rapportée surtout chez des patients présentant des facteurs de risque tels qu’une intervention dentaire invasive, une mauvaise hygiène buccale, une affection dentaire préexistante, une affection maligne avancée, une infection ou un traitement simultané (corticothérapie, chimiothérapie, radiothérapie de la tête…). Un examen dentaire préalable et des soins préventifs sont à envisager avant l’instauration du traitement par Xgeva chez ces patients à risque. Une bonne hygiène buccodentaire doit être maintenue tout au long du traitement.
• Des infections cutanées pouvant rendre nécessaire une hospitalisation sont peu fréquentes, mais possibles. Il s’agit principalement de cellulites, et les patients doivent être incités à consulter rapidement un médecin en cas de symptômes significatifs : œdème, rougeur, chaleur et douleur autour d’une plaie même minime.
Interactions médicamenteuses
Les paramètres pharmacocinétiques et pharmacologiques de Xgeva ne sont pas modifiés lors d’un traitement concomitant d’une chimiothérapie et/ou d’une hormonothérapie. Un traitement précédent par biphosphonate intraveineux n’a pas non plus d’incidence, mais les patients prenant Xgeva ne doivent pas recevoir simultanément de bisphosphonates.
Conservation
A conserver au réfrigérateur entre + 2 et + 8°C.
Une fois sorti du réfrigérateur, Xgeva peut être conservé jusqu’à 30 jours à température ambiante (ne dépassant pas 25 °C) dans son emballage extérieur d’origine.
FICHE TECHNIQUE
Dénosumab 120 mg par flacon de 1,7 ml de solution injectable SC.
Remb. à 100 %, 351,61 €.
Boîte de 1 flacon à usage unique, AMM : 34009 217 253 8 4.
Amgen 01 40 88 27 00
LES MÉTASTASES OSSEUSES
Qu’est-ce que c’est ?
On parle de métastases lorsqu’une tumeur primitive se propage par voie sanguine ou lymphatique à distance de la tumeur primitive. Dans le cas des métastases osseuses, la localisation secondaire de la tumeur est l’os.
Quels cancers primitifs sont à l’origine des métastases osseuses ?
Certains cancers sont davantage susceptibles d’être à l’origine de métastases osseuses. Les tumeurs primitives à leur origine sont, par ordre décroissant : le cancer de la prostate, celui du sein, le cancer du poumon, celui du rein et celui de la thyroïde. Dans le cancer de la prostate, les métastases osseuses concernent environ 63 à 79 % des patients au stade métastatique (20 % des cancers de la prostate). Des métastases sont découvertes d’emblée dans 5 à 15 % des cancers du sein et dans 28 % des cas après évolution locale, la localisation osseuse touchant 41 à 57 % des patients au stade métastatique.
Quelles sont les caractéristiques des métastases osseuses ?
Les métastases osseuses peuvent être symptomatiques ou non. Le symptôme le plus fréquent est la douleur, devenant de plus en plus intense et invalidante. Les autres manifestations sont les fractures, les compressions médullaires (à l’origine de douleurs neurologiques) et l’hypercalcémie, qui représente une urgence. Les métastases osseuses, qui peuvent être uniques ou multiples, peuvent toucher tous les os mais les plus fréquemment atteints sont le rachis lombaire et thoracique, le bassin, les côtes, le sternum, le fémur, l’humérus et le crâne. L’atteinte des extrémités des membres est rare. Le diagnostic repose sur la réalisation de radiographies et d’une scintigraphie osseuse. Le pronostic vital est toujours réservé.
Delphine Guilloux
DÉLIVRANCE
→ Liste I
→ Prescription réservée aux spécialistes en oncologie ou en rhumatologie ou aux médecins compétents en cancérologie.
L’AVIS DE LA HAS
→ Service médical rendu important.
→ Amélioration du service médical rendu mineure (ASMR IV) par rapport à l’acide zolédronique sur les complications osseuses des métastases chez les patients ayant un cancer du sein ou un cancer de la prostate.
→ Pas d’amélioration du service médical rendu (ASMR V) par rapport à l’acide zolédronique dans la prévention des complications osseuses chez les patients ayant d’autres types de tumeurs solides.
→ Population cible estimée entre 30 000 et 36 000 patients.
L’AVIS DU PHARMACOLOGUE Denis Richard, hôpital Laborit (Poitiers)
Un petit plus dans certaines métastases osseuses
La Commission de la transparence a évalué l’intérêt du dénosumab grâce à trois études de phase III réalisées respectivement chez des patients atteints d’au moins une métastase osseuse compliquant : 1) un cancer du sein, 2) un cancer de la prostate, 3) une tumeur solide ou un myélome multiple. Ces études randomisées ont été conduites en double insu versus comparateur actif (acide zolédronique), chaque patient recevant l’un ou l’autre des traitements suivants : dénosumab 120 mg SC et placebo IV toutes les 4 semaines, ou acide zolédronique 4 mg IV et placebo SC toutes les 4 semaines. Les patients ont tous bénéficié d’une supplémentation en calcium et en vitamine D.
Ces trois études ont inclus au total 5 723 patients. Leur analyse groupée montre que le dénosumab a une efficacité supérieure à celle de l’acide zolédronique : le délai médian de survenue du premier événement osseux a été de 27,7 mois dans le groupe dénosumab versus 19,4 mois dans le groupe acide zolédronique. Le risque du « premier événement osseux et des événements ultérieurs » a été plus faible dans le bras dénosumab, qui s’est avéré plus efficace pour prévenir le risque de fracture pathologique et le recours à la radiothérapie osseuse. Toutefois, dans une étude (tumeurs autres que sein et prostate), seule la non-infériorité du dénosumab a été montrée. La survie globale et la durée de progression de la maladie sont similaires dans les deux groupes de patients.
Des événements indésirables ont été rapportés chez 29,1 % des patients du bras dénosumab et 33,1 % du bras acide zolédronique. Une analyse suggérant une surmortalité chez les patients atteints d’un myélome multiple traités par dénosumab, la prévention des complications osseuses dans cette sous-population ne fait pas partie du périmètre d’indication du médicament.
Dites-le au patient
Une hypocalcémie peut survenir à tout instant, le plus souvent au cours des 6 premiers mois de traitement. C’est pourquoi tous les patients doivent recevoir une supplémentation quotidienne apportant au moins 500 mg de calcium et 400 UI de vitamine D, sauf en cas d’hypercalcémie.
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