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Deux pharmaciens lyonnais accusés d’exercice illégal de la pharmacie

Publié le 9 mars 2013
Par Marie Luginsland
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Dung Dinh, titulaire à Lyon, et Michel Riou, pharmacien et dirigeant de la société Pharm’aide, ont comparu la semaine dernière devant le pôle santé publique du TGI de Marseille aux côtés de deux responsables de l’association Choisis la vie et d’un homéopathe. Un an de prison avec sursis et deux ans d’interdiction professionnelle ont été requis à l’encontre des deux pharmaciens pour avoir fabriqué dans le laboratoire clandestin de l’association, jusqu’en 2008, des physiatrons synthétiques Solomidès commercialisés sous la marque Vita. Ils sont accusés d’« exercice illégal de la pharmacie, de complicité d’exercice illégal de la pharmacie par aide ou assistance dans la mesure où ces produits sont interdits depuis 1997, fabrication et commercialisation de médicaments sans AMM ». Prescrits par 150 médecins, lesdits produits ont été expédiés à plus de 600 patients souffrant de cancers ou de scléroses en plaque par l’association, qui enregistrait grâce à ce commerce un chiffre d’affaires annuel de 150 000 euros.

Des matières premières non vérifiées

Pour Olivier Saumon, avocat de l’Ordre national des pharmaciens, qui s’est porté partie civile, « il s’agit d’une affaire incomparable dans son ampleur et avec un abandon des règles essentielles de l’exercice de la pharmacie ». De son côté, Emmanuel Ludot, qui défendait l’un des deux pharmaciens, parle « d’un procès en sorcellerie car on n’est pas parvenu à prouver la toxicité de l’uréthane dans les Solomidès ».

Mais, hormis le fait que ces produits très controversés ne bénéficiaient pas d’AMM, l’avocat de l’Ordre des pharmaciens rappelle que « le laboratoire était aseptisé à l’eau de Javel, les matières premières non vérifiées et les produits élaborés sous une fausse préparation magistrale, dont plus de la moitié destinés à une administration injectable ». Verdict le 15 mai.

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