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Le marché recule, mais les prix restent au firmament
Dans un marché des transactions d’entreprises dynamique, le nombre de cessions de pharmacies a reculé de 7 %, d’après le baromètre BODACC/Altares. Les prix, eux, restent toujours déconnectés de la réalité économique, représentant encore jusqu’à dix fois le montant moyen des ventes de fonds de commerce, tous secteurs confondus.
D’une manière générale, la crise semble profiter à la fois aux vendeurs et aux acheteurs. D’après le troisième baromètre BODACC/Altares*, la reprise des fonds de commerce – tous secteurs confondus – a connu une croissance de 7,8 % en 2012. Près de 49 000 fonds ont ainsi changé de main l’an dernier. « Après un ralentissement en 2009, le marché des transactions repart, en particulier dans les petites et moyennes entreprises », commente Thierry Millon, responsable des études chez Altares. Oui mais, du côté des officines, les cessions sont en léger recul. Après une hausse de 11 % en 2011 (1 179 cessions), elles ont diminué de 7 % en 2012, avec un nombre total de 1 096. Pourtant, le marché de la transaction des officines va bien. « Nous notons une bonne dynamique, avec une tendance de fond selon laquelle les officines matures sont reprises par des jeunes, parfois diplômés depuis moins de deux ans. »
Des prix qui flambent dans certaines zones rurales
Dynamique, le marché l’est, en effet, dans le niveau des prix constatés. L’an dernier, le montant moyen de la vente d’une officine s’établissait à 1 264 969 euros. Un niveau quasi stable par rapport à l’année précédente (+ 0,3 %). Depuis 2008, le montant moyen des transactions varie d’ailleurs peu et ne descend guère en dessous de 1,2 million d’euros.
En Ile-de-France, on note un marché francilien en recul, le montant des ventes cédant 5,1 %. Et le nombre de transactions (151) et lui aussi en baisse par rapport à 2011 (190), avec des prix de cession largement inférieurs à la moyenne (976 142 euros). Dans des zones plus rurales, comme la Lorraine, la Haute-Normandie et la Franche-Comté, la progression des prix est supérieure à 20 %. « Cette évolution est tirée par la vente de pharmacies anciennes et de taille très importante. Par exemple, en Franche-Comté, deux pharmacies se sont vendues à plus de 3,5 millions d’euros. » Globalement, la moitié des régions affiche une croissance du prix de vente des officines, avec de très fortes progressions comme dans les Pays de la Loire ou en Poitou-Charentes.
Une bulle déconnectée de la réalité
Il faut surtout mettre en perspective ce chiffre avec les transactions dans les autres secteurs d’activité. « Les prix des ventes d’officines sont dix fois supérieurs au prix moyen de la transaction tous secteurs confondus, qui s’établit à 199 466 euros », précise Thierry Millon. Pour l’analyste, on peut dès lors s’interroger sur l’existence de cette bulle. « Avec le jeu de l’offre et de la demande, et du fait que la profession est réglementée, les prix des officines sont déconnectés de la réalité économique. » Jusqu’à quand ? Pour Thierry Millon les prix baisseront inévitablement si une partie du monopole vient à être libéralisée. Mais pas seulement. « Le maintien de ce niveau de prix ne peut tenir que si la marge des pharmaciens ne baisse pas. Mais elle n’est pas garantie à vie et l’habitude qui consiste à faire des prévisions à partir des chiffres des années passées n’est plus, au vu de la conjoncture, valable. »
* Baromètre réalisé à partir des annonces de cessions et ventes de fonds de commerce publiées dans le « Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales » entre 2008 et 2012.
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