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« L’opinion pharmaceutique exige des outils informatiques de qualité »
La simple facturation d’un produit est implicitement et nécessairement le résultat d’une analyse pharmaceutique concluante. Elle ne rend pas compte des réflexions et décisions qui ont précédé l’acte de dispensation. L’introduction par l’Ordre du concept d’opinion pharmaceutique a pour but de rendre l’acte pharmaceutique intelligible et quantifiable, dans une démarche d’assurance qualité. La réalité et la mise en oeuvre d’une telle opinion dépendent étroitement de la qualité des moyens techniques – logiciels et banques de données – qui lui serviront de support.
Le pharmacien d’officine est régulièrement confronté dans sa pratique aux problèmes posés par l’adéquation entre le médicament qu’il doit délivrer et le malade auquel il est destiné. L’acte de dispensation s’effectue à l’issue d’une analyse pharmaceutique, qui vise à s’assurer d’une part de la compatibilité des produits entre eux, d’autre part de leur adéquation au patient.
Ce processus d’analyse ne laisse généralement aucune trace dans l’officine. Seule marque de la dispensation, la facturation des produits, qui signe nécessairement une analyse concluante de la prescription. Un produit non délivré (s’agit-il d’un refus, d’un oubli, d’un manque ?) ne laisse aucune empreinte. Quant aux réflexions ayant amené une délivrance après levée de doute thérapeutique ou réglementaire, une délivrance en situation d’urgence ou encore une modification de traitement, il n’en reste non plus pas de trace.
C’est là qu’intervient l’opinion pharmaceutique qui a pour objectif de permettre une transcription fidèle et lisible de ces informations. Quelle que soit la décision du pharmacien (doit-il arrêter, suspendre ou poursuivre le traitement ?), celle-ci doit être rigoureusement et explicitement motivée. Afin qu’une l’opinion soit facilement et rapidement établie, il est indispensable qu’elle s’appuie sur des outils appropriés : des banques de données fiables, avec des données facilement exploitables, intégrées dans des logiciels simples, dotés d’interfaces conviviales, sachant exploiter simultanément des informations nominatives (fiche thérapeutique) et des données pharmacologiques.
Mais « les logiciels utilisés par les officinaux ont été conçus dans un objectif comptable pour lequel la facture, qui signe une délivrance effective, représente l’élément exploitable (mémorisation, traçabilité et opposabilité) », précise Henri Lepage, vice-président du Conseil central des pharmaciens d’officine, qui a mis en place la commission sur l’assurance qualité à l’officine. « La délivrance est toutefois subordonnée à la conclusion de l’analyse du pharmacien, dont aujourd’hui aucun support ne rend compte, poursuit-il. L’insertion de bases de données plus ou moins bien converties pour être adaptées à ces logiciels n’a qu’un intérêt relatif parce que l’absence de ce support ne permet pas d’utiliser toutes leurs informations. L’introduction de l’opinion pharmaceutique en amont de la facturation préfigure une nouvelle méthode de travail. Cette réflexion s’inscrit dans une évolution de la culture pharmaceutique (naissance de la pharmacie clinique, réforme des études…) entreprise depuis plusieurs années. »
Face à une prescription, le pharmacien doit être en mesure de réagir efficacement dans les meilleurs délais. Pour cela, il est indispensable que les outils informatiques dont il dispose s’affinent et s’améliorent. Ce n’est qu’à ce prix que l’opinion pharmaceutique permettra l’identification et la valorisation du travail de fond du pharmacien d’officine.
Qu’est-ce que l’opinion pharmaceutique ?
L’opinion pharmaceutique est « un avis motivé, dressé sous l’autorité d’un pharmacien, portant sur la pertinence pharmaceutique d’une ordonnance, d’un test ou d’une demande du patient, consigné dans l’officine, et impérativement communiqué sur un document normalisé au prescripteur lorsqu’il invite à la révision ou lorsqu’il justifie le refus ou la modification d’office de sa prescription ».
L’introduction du concept d’opinion pharmaceutique dans la pratique officinale répond à plusieurs préoccupations : rendre l’acte pharmaceutique intelligible et lui assurer une lisibilité (préciser la réflexion, évaluer les actes, alerter sur des cas particuliers…), une mémoire (assurer le témoignage de l’acte, le suivi du patient, la gestion de l’officine…), une traçabilité (retrouver l’auteur d’une dispensation, d’une prescription, retrouver un produit…) et une opposabilité (justifier d’un acte face au patient, au médecin, aux juridictions…).
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