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Les occasions perdues
A l’heure où nous nous réveillons d’une léthargie estivale, force est de voir que nous ne nous sommes pas montrés sous notre meilleur jour pendant ces derniers mois. En juillet, négociation sur la marge […] : se basant sur le protocole d’accord Etat-Officine dont le Conseil d’Etat a dit qu’il était sans valeur [NdlR : c’est la présence d’un objectif de substitution conditionnant l’application de la nouvelle marge qui était contestée], le gouvernement veut baisser de façon drastique la marge des officines. Or la FSPF a tous les chiffres pour répondre que la pharmacie ne s’est pas enrichie pendant cette période : l’activité de l’officine (nombre d’ordonnances traitées) a augmenté dans la même proportion que nos chiffres d’affaires, donc plus que notre rémunération. Si dérapage il y a, il est en amont de l’officine. De plus les charges ont augmenté : 35 h (imposé par l’Etat) et SESAM-Vitale (imposé par la Sécurité sociale).
Au mois d’août, l’affaire de la cérivastatine : qui est au premier rang pour répondre à l’angoisse des malades ? Nous. Qui aurait pu dire que grâce entre autres au réseau pharmaceutique, et au travail des pharmaciens, le pire a été évité en France : respect des RCP, détection des interactions, etc. ? Personne ne l’a dit et c’est bien dommage.
La DGCCRF et ses contrôles sur les remises accordées aux pharmaciens : est-il question de santé publique dans ses rapports ? De quoi se mêle cette administration qui prône la concurrence dans un marché qui est totalement encadré ? […] Est-ce bien sérieux ou est-ce un travail de sape pour déstabiliser le réseau ? La der des ders, le document du Medef qui ne l’engage pas paraît-il, et qui propose la disparition pure et simple des officines de pharmacie… Comme quoi dans leurs réflexions, même des patrons de grandes entreprises peuvent réinventer le communisme ! Le même jour, publication dans Le Moniteur du courrier de deux pharmaciens demandant leur fonctionnarisation. Hasard ou action concertée ? Il serait beau le service rendu par des guichets de Sécurité sociale délivrant des médicaments avec les horaires que l’on connaît. L’utopie selon laquelle, si nous sommes dégagés des tâches financières, nous aurons plus de temps à consacrer à notre métier, est séduisante, mais nous y perdrions toute notre liberté. La réflexion vaut également pour l’ouverture du capital, autre lapin sorti du chapeau pendant cet été.
Chers confrères, réagissez, groupez-vous, syndicalisez-vous et faites un maximum de bruit pour montrer que vous existez, que nous existons toujours. Il faut investir tous les forums de discussion pour faire entendre nos idées : à force de nous entendre, on finira bien par nous écouter.
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