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… de la création de holdings de pharmacie

Publié le 15 septembre 2001
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Le fait de ne pas pouvoir déduire des impôts les intérêts des emprunts rendait l’acquisition de parts sociales de SEL peu intéressante. Grâce aux holdings, cet obstacle ne sera plus. Cela me fait un peu drôle qu’un non-pharmacien puisse éventuellement entrer dans le capital d’une officine. Pour ma part, je n’envisagerais cette ouverture qu’avec un membre de la famille médecin ou un ami proche biologiste, par exemple. Mais faut-il être inquiet si ce nouveau dispositif n’aliène pas l’indépendance du professionnel libéral ? Le regroupement comme la constitution de réseaux de pharmacies restent de belles théories. La pratique montre que les pharmaciens ne sont pas solidaires et se réfugient de plus en plus dans l’isolement.

Pierre Millet, Sevran (93)

L’autorisation en France de faire des holdings de pharmacie s’inscrit dans un processus d’uniformisation européenne des conditions d’exercice professionnel. Je ne crois pas qu’elle ait été décidée dans le but de favoriser les grands groupes financiers. Un partenaire financier qui met des billes dans une affaire attend, bien sûr, un retour sur investissement, ce qui oblige le titulaire à tenir lui-même un raisonnement économique et à regarder de plus près la rentabilité financière de son exploitation. Mais l’uniformisation peut avoir aussi un côté négatif. Il est évident que les holdings sont un moyen de construire des chaînes de pharmacies.

Claude Dick, Montivilliers (76)

L’ouverture du capital et la dissociation des revenus du travail et des revenus du capital sont les meilleurs moyens pour aider les jeunes diplômés à s’installer sans qu’ils s’endettent jusqu’au cou. Toutefois, comme pour les SEL, il ne faut pas que les laboratoires pharmaceutiques, les grossistes-répartiteurs, les banques et autres grands groupes financiers puissent prendre part au capital des officines. De même, il faut en exclure les professionnels médicaux et paramédicaux afin que l’indépendance du pharmacien, la déontologie pharmaceutique et les dispositions du Code de la santé publique soit respectées, en particulier pour éviter tout risque de compérage.

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Louis Claeys, Lille (59)