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Réseaux informatiques : Ne perdez pas le fil

Publié le 22 septembre 2001
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Les mises à jour logicielles réclament bien souvent un remplacement de votre matériel informatique vieillissant. Comment sera réorganisé le réseau informatique de votre officine ? A l’avenir, vous aurez le choix entre trois formules : l’organisation en « client léger » (organisation en étoile autour d’un serveur), le P2P (liaison entre tous les postes) ou en liaison avec des terminaux Internet (serveur avec applicatifs sur Internet).

Lors de la mise en place d’un réseau informatique, on avait souvent l’habitude d’installer, sur chaque ordinateur présent dans l’entreprise, le système d’exploitation permettant son fonctionnement et toutes les applications (logiciels) nécessaires au poste de travail. Chaque machine devant être configurée une par une, d’où la notion de « client lourd » pour dénommer cette organisation.

L’avènement du serveur vient alléger les postes de travail

Aujourd’hui, dans les réseaux de type « client léger », l’exécution de programmes et le stockage des données ne se font plus à partir du disque dur de votre poste de travail mais sur un poste dédié à toutes ces opérations de type serveur, auquel tous les postes de travail sont reliés. Chaque « client léger » exploite un noyau du système d’exploitation situé sur le serveur qui permet de démarrer la machine et de la connecter au réseau. L’installation est facile, puisque les postes de travail peuvent être dépourvus de disque dur. Il suffit de créer un compte sur le serveur pour chacun de ces postes. A la différence d’un « client lourd », il n’est pas nécessaire, par exemple, d’effectuer la mise à jour des applications, qui n’est réalisée que sur le serveur. En clair, l’utilisateur a l’impression que tous les traitements sont effectués sur son poste. En fait, ses frappes clavier et les mouvements de sa souris sont envoyés au serveur qui les interprète. Il effectue les traitements et lui retourne l’affichage résultant de ces opérations sur son écran.

Cette tendance à produire des machines de moins en moins complexes et de plus en plus dépendantes du réseau aboutit logiquement au principe de l’intranet, où les postes constituent de simples points d’accès au réseau. Dépourvus de disque dur, ils disposent désormais de processeurs puissants, d’une confortable dose de mémoire vive, et surtout d’un certain nombre d’aménagements logiciels propres à chaque constructeur, qui font réellement la différence.

Pour réaliser une structure en « client léger », on peut ainsi envisager de récupérer une bonne partie du vieux parc de PC, basé sur des anciens processeurs 486 ou des Pentium (déjà plus récents). Seuls les 286, antédiluviens (!), et 386 ne sont pas conservés, du fait de leur faible mémoire vive et de l’insuffisance de leur dispositif d’affichage.

Les technologies « client léger » s’améliorent, avec ICA de Citrix, Windows Terminal Server et le monde Unix, les SSII disposent d’applications et de systèmes de plus en plus nombreux pour déployer des « clients légers ».

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Mise en place simple et rapide, meilleurs temps de réponse, amélioration de l’autonomie, le tableau semble parfait, mais le client léger n’a pas encore totalement convaincu les utilisateurs potentiels. Lancées avec éclat il y a plus de deux ans, ces machines peinent à s’imposer, hormis lors du renouvellement des parcs de terminaux passifs hérités de l’ère des grands systèmes. Leurs prix sont assez élevés et ils sont loin d’égaler les PC en place. Ils n’ont pas leur ergonomie, ils ne disposent pas des options permettant la personnalisation de l’environnement, la souplesse de l’exécution en local, l’indépendance au moins partielle de chaque machine. Ils offrent pourtant une architecture idéale qui permet de gérer son informatique sur un mode centralisé, avec un minimum d’entretien direct sur chaque poste, quelques serveurs puissants et sécurisés assurant l’essentiel des fonctions critiques.

Une alternative au client/serveur : le « peer to peer » (P2P)

Le système « peer to peer » caractérise la liaison poste à poste, par opposition au modèle client/serveur qui se structure en étoile. Il permet la mise en commun des ressources et des contenus entre ordinateurs. Les ressources peuvent tour à tour être clientes et serveur vis-à-vis des autres. Il n’y a donc plus ni clients ni serveurs, mais des peers ou « noeuds ».

Si le P2P (prononcer « pi tou pi ») a d’abord pris une connotation ludique avec Napster (qui permettait de télécharger des programmes musicaux), les logiciels destinés aux entreprises se multiplient. A la clé, l’entreprise fait des économies liées à la suppression partielle des serveurs, à la mise à profit de ressources sous-exploitées et à la simplification du déploiement (mise à jour massive de parcs de PC). On peut mettre en oeuvre très simplement ce système entre des PC et on peut l’utiliser sur un réseau local en entreprise ou sur Internet. Le P2P permet de créer des groupes de travail dont les membres se rencontrent dans des espaces virtuels où ils peuvent partager des documents, accéder à un agenda, et dialoguer par écrit ou de vive voix. Communication et synchronisation de documents sont réalisées grâce à des échanges de PC à PC.

L’intérêt du P2P est de supprimer les frontières entre clients et serveur tout en promettant une baisse des coûts. Cependant, parce qu’il sous-tend une dispersion des données sur de nombreux PC, le peer to peer suscite quelques craintes. Mais, à l’inverse, la multiplicité de ces PC offre de facto une tolérance aux pannes, tandis qu’une réplication maîtrisée des données peut faire office de sauvegarde.

Vers l’externalisation des logiciels

Au même titre qu’une PME confie la gestion de ses impayés à une société d’affacturage ou la gestion de ses véhicules à un loueur professionnel, elle peut faire appel à une société de services pour la prise en charge de son système d’information. Le principe consiste à externaliser l’hébergement d’une application auprès d’une société, qui loue l’accès à l’officine. Les serveurs sont en général mutualisés et les pharmacies ne possèdent pas les applications. Les applicatifs hébergés sur les deux types de réseaux client léger et P2P peuvent être gérés par infogérance. Donc, souscrire à une offre ASP (application service provider ou hébergement d’applications) revient à louer des applicatifs chez un hébergeur. Ainsi, une pharmacie pourra jouir de l’utilisation d’un progiciel via le web, moyennant un paiement mensuel dépendant du nombre de postes utilisant cette application dans l’officine.

Les raisons qui pousseront les pharmaciens à s’intéresser à l’infogérance et l’ASP sont la réduction des coûts de mise à jour des logiciels, l’utilisation d’une nouvelle application sans investir de sommes colossales pour l’acquérir, le gain de place par l’utilisation de clients légers ou par les PC en P2P aux dimensions réduites, l’affranchissement des problèmes de sécurité…

Réseau client/serveur

« Le client léger » est une installation facile qui permet de récupérer une bonne partie du vieux parc PC, et une mise à jour simplifiée qui n’est réalisée que sur le poste de type serveur.

Réseau Peer to Peer

Le système caractérise la liaison poste à poste, par opposition au modèle client/serveur qui se structure en étoile. Il permet la mise en commun des ressources et des contenus entre ordinateurs. Son intérêt est de supprimer les frontières entre clients et serveur tout en permettant une baisse des coûts.

Les terminaux Internet arrivent

Il y a une dizaine d’années, une SSII proposait un logiciel qui fonctionnait sur des Minitel avec un serveur dédié. L’arrivée de l’Internet rapide permet d’envisager une solution où l’officine s’équiperait de terminaux, le serveur et l’application étant externalisés comme nous venons de le voir. On remplace le Minitel par un terminal multimédia mieux adapté et l’on multiplie leur nombre. Tous les constructeurs disposent d’un modèle. L’@max de Com One, Alcatel et son Web Touch, Compaq et son clipper. Simple d’emploi, peu encombrant, il a tout pour séduire. Mais il faut bien admettre que leur prix de commercialisation est trop proche de celui d’un PC d’entrée de gamme plus polyvalent. Pour que les terminaux Internet séduisent les pharmaciens, il faudrait qu’ils adoptent le modèle du Minitel : un faible coût de location et un accès à une multitude de services payants.