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Les vaccinations

Publié le 22 septembre 2001
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La vaccination du chien vise classiquement quatre maladies virales – maladie de Carré, hépatite de Rubarth, parvovirose et rage (qui relève d’une réglementation spécifique car c’est une zoonose majeure) – et une maladie bactérienne : la leptospirose. Deux pathologies plus spécifiques peuvent pour certains chiens faire l’objet d’une vaccination : la toux de chenil et la piroplasmose.

La maladie de Carré

Elle est due, comme la rougeole, à un Paramyxovirus. Elle sévit en France sous forme de vagues épidémiques. Fièvre et atteinte de toutes les muqueuses la caractérisent, entraînant diarrhée, trachéobronchite, bronchopneumonie, catarrhe oculonasal. Des symptômes nerveux sont également observés. Le décès est fréquent, et, si le chien survit, il peut garder des séquelles notamment nerveuses (épilepsie par exemple). L’essentiel du traitement est symptomatique, complété par une sérothérapie.

La vaccination régulière est la principale arme pour maîtriser l’extension de cette maladie.

L’hépatite de Rubarth

Egalement appelée hépatite contagieuse canine, cette infection due à un Adénovirus est très répandue et le plus souvent reste inapparente. Elle est grave chez le jeune chiot. L’hépatite s’accompagne d’une gastroentérite et d’une inflammation des noeuds lymphatiques. Après guérison, le virus peut être excrété très longtemps dans les urines et contaminer ainsi d’autres chiens.

La vaccination, insérée dans le protocole de vaccination contre la maladie de Carré, permet de limiter l’impact clinique de cette maladie.

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La parvovirose

Elle doit être placée sur le même plan de gravité que la maladie de Carré. Cette infection par un Parvovirus se traduit par une gastroentérite sévère avec décollement de fragments de muqueuse intestinale. La déshydratation est d’autant plus rapide et sévère que le chien est jeune. Le décès est fréquent. Les chiots sont les victimes de choix de cette maladie. Le traitement doit être énergique ; il vise à réduire les fuites en eau et électrolytes et à restaurer l’hydratation et l’équilibre électrolytique.

La contagiosité est forte : le Parvovirus est très résistant dans le milieu extérieur. La vaccination est donc primordiale.

La leptospirose

Elle touche surtout les chiens vivant à la campagne. Les rats sont un réservoir du germe ; leurs urines contaminent les eaux stagnantes. Il faut donc être vigilant en face d’un chien qui chasse dans une région de marais, mares, étangs infestée de rats. Leptospira icterohemorragiae et Leptospira canicola (leptospires le plus souvent incriminées) provoquent une grave insuffisance rénale accompagnée de gastroentérite, myocardite et encéphalite. La leptospirose laisse, si le sujet malade en réchappe, des lésions au niveau des néphrons. Une antibiothérapie associée au traitement de l’insuffisance rénale améliore le pronostic vital toujours sombre.

La leptospirose est une zoonose : l’homme y est sensible. La prophylaxie est donc importante. Elle est sanitaire pour éviter la circulation des germes (destruction des rongeurs, désinfection des locaux avec de l’eau de Javel) et médicale par la vaccination. Les rappels peuvent être rapprochés de 6 mois en 6 mois en cas d’exposition particulière au risque (chien de chasse).

La toux de chenil

C’est essentiellement une maladie de collectivité. Elevages et chenils sont les lieux où s’observe classiquement cette trachéobronchite due à différents germes dont Bordetella bronchiseptica, l’Adénovirus de type I ou II, l’Herpèsvirus… Elle est souvent associée à une inflammation de la sphère ORL. Son traitement repose sur l’antibiothérapie. Pour prévenir cette affection, l’hygiène des locaux (respect d’une certaine densité pour les animaux, désinfection, qualité de l’air) est primordiale. La vaccination est possible mais elle est moins systématique que pour les maladies précédemment citées.

La piroplasmose

Cette parasitose du sang due à Babesia canis est transmise par les tiques. Elle se traduit par une fatigue importante et brutale de l’animal, avec de la fièvre, une anémie et un ictère. Son issue est fatale sans une prise en charge rapide du chien malade. Cette pathologie est encore localisée à certaines régions (Sud-Ouest, Sud-Est) mais tend à sortir de ces frontières historiques. La vaccination n’est pas toujours efficace. Les rappels sont annuels ou semestriels selon le risque épidémiologique.

La rage est toujours d’actualité

La vaccination est obligatoire dans les départements déclarés infestés par l’Etat ; les animaux doivent être tatoués avant la vaccination pour permettre leur identification.

Le protocole de vaccination consiste en une injection unique, avec rappel tous les ans. Le certificat officiel n’est valable qu’un mois après l’injection, ce qui correspond à la durée du développement de la réponse immunitaire.

Tout animal mordeur peut être soumis à une surveillance spéciale auprès d’un vétérinaire pendant trois semaines. Si des signes de rage sont détectés chez l’animal (modification du comportement), la personne mordue recevra immédiatement une sérothérapie préventive (avant migration du virus jusqu’aux fibres nerveuses) pour éviter une mort inéluctable.

Calendrier de vaccination

A partir de quel âge ?

Les chiots peuvent être vaccinés à partir de deux mois contre la maladie de Carré, l’hépatite de Rubarth et la parvovirose, et à partir de trois mois contre la rage, la leptospirose et la piroplasmose. Plus tôt, la persistance des anticorps maternels fournis par le colostrum rend la vaccination inefficace. Toutefois, dans un contexte d’épidémie, des vaccinations plus précoces peuvent s’avérer nécessaires. Il existe également un vaccin contre la toux de chenil administrable par voie intranasale dès l’âge de deux semaines.

En combien d’injections ?

La plupart des vaccinations nécessitent deux injections pratiquées à un mois d’intervalle.

Y a-t-il des rappels ?

Les rappels sont annuels tout au long de la vie de l’animal, éventuellement tous les 6 mois pour la leptospirose et la piroplasmose.

Y a-t-il des précautions particulières à prendre avant la vaccination ?

Le chien doit être en bonne santé et correctement vermifugé avant d’être vacciné, le parasitisme intestinal entraînant un état d’immunodépression qui diminue la production d’anticorps. La vaccination contre la piroplasmose doit s’effectuer en dehors de toutes les autres.