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La vaccination reproduit en toute innocuité l’état immunitaire qui suit une maladie, sans exposition au risque infectieux. Les substances introduites sont des antigènes.
Le mécanisme
Les macrophages et les lymphocytes sont impliqués dans la réponse immunologique.
– Les macrophages interviennent vite en dehors de toute spécificité antigénique. Par phagocytose, ils capturent les antigènes vaccinaux et les rendent reconnaissables par les lymphocytes.
– Les lymphocytes T sont responsables de l’immunité à médiation cellulaire à l’origine des réactions d’hypersensibilité retardée. Les lymphocytes T cytotoxiques agissent par contact direct en détruisant les antigènes étrangers.
– Les lymphocytes B, d’origine médullaire, se différencient en plasmocytes et sécrètent les différents types d’anticorps (réponse humorale).
La chronologie de la réponse immunitaire
Deux étapes sont à distinguer : la primovaccination et les rappels.
– La primovaccination
Après une période de latence variant de 24 heures à deux semaines en fonction du sujet et de l’antigène utilisé, la primovaccination entraîne une sécrétion d’anticorps à taux faible. La production d’IgM précède en général celle des IgG. La concentration maximale est atteinte en 2 à 3 semaines puis décroît ensuite.
– Les rappels
La réintroduction de l’antigène déclenche une réponse rapide et intense marquée par la sécrétion d’IgG. Ces anticorps vont persister longtemps, parfois indéfiniment.
L’importance de cette réponse secondaire est due à une population de lymphocytes (T et B) ayant conservé une mémoire antigénique.
Les vaccins
Atténué ou inactivé ? Pour un vaccin, la nuance a son importance.
Les vaccins vivants atténués
Ce sont les vaccins contre la fièvre jaune, la rubéole, la rougeole, les oreillons, la varicelle et la tuberculose.
L’agent infectieux est affaibli par passage sur un hôte non naturel (lapins pour le virus de la rage inoculé par Pasteur) ou sur un milieu peu favorable (pomme de terre biliée glycérinée pour le bacille tuberculeux). Les virus ou bactéries doivent conserver leur capacité à se multiplier mais perdre leur pouvoir pathogène. Le risque théorique essentiel de ce type de vaccin réside dans la possibilité de réversion vers des formes virulentes.
Les vaccins tués ou inactivés
– Pour les vaccins complets (vaccins antigrippal, antirabique, anticoquelucheux à germe entier, antileptospirose, antipoliomyélitique et contre l’hépatite A), les virus infectieux sont cultivés en masse puis inactivés par des traitements spécifiques : formol, phénol, propiolactone, rayons UV ou chaleur.
– Les sous-unités vaccinantes comprennent les toxines naturelles détoxifiées (anatoxine diphtérique et tétanique), les polysaccharides capsulaires (méningocoque, pneumocoque, typhoïde, Hæmophilus influenzæ b).
Les vaccins issus du génie génétique font intervenir des protéines et des acides nucléiques produits artificiellement (hépatite B).
Les adjuvants de l’immunité
Certains composants, du fait de leur inactivation, n’ont qu’un faible pouvoir immunogène. Les substances adjuvantes renforcent l’effet vaccinal.
– Des protéines porteuses sont couplées aux vaccins polyosidiques ou polysaccharidiques de façon à les rendre actifs chez les enfants de moins de deux ans.
– L’hydroxyde d’aluminium, utilisé dans de nombreux vaccins (contre la diphtérie, le tétanos, la polio, la coqueluche et les hépatites…), forme un précipité minéral pouvant fixer à sa surface des protéines ou des virus qui se trouvent alors adsorbés. Après l’injection, le complexe antigène-alumine libère lentement les fractions antigéniques, d’où l’effet retard optimisant l’immunisation.
Les voies d’injection
En théorie, presque tous les vaccins peuvent être injectés par voie SC ou IM. La voie intravasculaire ne doit pas être utilisée.
– La voie intradermique
Elle est réservée au vaccin contre la tuberculose.
– La voie intramusculaire
L’injection au niveau du deltoïde, de la face antérolatérale de la cuisse, du quadrant supéroexterne de la fesse est préférable :
– pour les vaccins adsorbés en raison des granulomes et nodules pouvant apparaître, d’autant plus qu’ils sont injectés superficiellement, et ou ;
– pour les vaccins contre l’hépatite B, la grippe et la rage afin d’obtenir un meilleur pouvoir immunogène.
– L’injection sous-cutanée profonde
Elle se fait dans la fosse sous-épineuse ou dans la région du deltoïde. Elle est recommandée pour les vaccins viraux et optionnelle pour les vaccins polysaccharidiques.
Les associations vaccinales
L’injection de différents vaccins peut être réalisée simultanément mais dans des sites différents.
– Un vaccin inactivé peut être associé à tout vaccin, en même temps ou à n’importe quel intervalle.
– Un vaccin vivant atténué peut être administré au même moment qu’un autre vaccin vivant atténué.
– Si les vaccins vivants atténués ne sont pas administrés simultanément, un laps de temps de un mois doit être respecté entre deux injections.
Si la seconde injection est trop rapprochée de la première, les anticorps sériques encore présents risquent d’éliminer l’antigène réintroduit. Ainsi, le rappel devient inefficace.
Les vaccins adsorbés sur hydroxyde d’alumine exposent plus fréquemment que les autres à des réactions locales au point d’injection (indurations, nodules). L’accumulation d’alumine au niveau des muscles serait incriminée dans le développement du syndrome de la guerre du Golfe (douleurs musculaires, fatigue…).
La vaccination dans la fesse doit être évitée pour l’hépatite B (plus faible réponse) même chez le nourrisson.
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