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Trois questions à… François Denis

Publié le 6 octobre 2001
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Peut-on conseiller sans risque la vaccination contre l’hépatite B chez les nourrissons ?

Absolument ! Le lien entre la sclérose en plaques et la vaccination contre l’hépatite B n’est pas démontré. Les dernières études publiées dans le New England Journal of Medicine ont innocenté le vaccin. Les mamans peuvent faire vacciner leurs bébés sans souci puisqu’il n’y a pas de risque de pathologie neurodégénérative chez le nourrisson. Indiscutablement, aucun cas de sclérose en plaques liée au vaccin n’a été rapporté chez le nourrisson. Les enfants représentent une cible privilégiée du vaccin contre l’hépatite B. Plus on est jeune, plus la probabilité de devenir porteur chronique augmente. D’ailleurs, nous étudions actuellement, de façon à l’intégrer dans le calendrier vaccinal, le vaccin hexavalent (pentavalent + hépatite B) qui dispose déjà d’une AMM.

Pourquoi ne pas généraliser la vaccination antipneumococcique à toutes les personnes âgées ?

A cause d’une analyse imparfaite de l’efficacité de cette vaccination. L’attitude du Comité technique est donc pour le moment de recommander le vaccin uniquement aux groupes à risque. Au Canada et aux Etats-Unis, la vaccination antipneumococcique est pratiquée au même titre que celle contre la grippe. En France, nous avons pris le parti de promouvoir le vaccin grippal car il a fait preuve de son efficacité pour prévenir la mortalité incombée à la grippe.

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Afin d’éviter toute contamination, nous recommandons la vaccination au personnel soignant en contact avec des sujets âgés.

A court terme, quelles sont les perspectives vaccinales ?

L’inclusion de la valence varicelle dans le vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole est envisageable. La vaccination contre la varicelle est d’ailleurs systématique aux Etats-Unis. On parle également beaucoup d’un prochain vaccin contre la maladie de Lyme. En outre, la vaccination antiméningococcique va d’ici peu s’enrichir d’un vaccin polyosidique conjugué contre le méningocoque C (responsable récemment d’une épidémie importante en Angleterre). Ce vaccin sera efficace chez les nourrissons, contrairement au vaccin antiméningocoques A et C actuellement disponible.

La liste des vaccins à l’étude est très longue. Nous fondons notamment beaucoup d’espoir sur les vaccins anti-Cytomégalovirus, anti-Helicobacter pylori et anti-Papillomavirus.