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Trois questions à… Henri Joseph

Publié le 20 octobre 2001
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Henri Joseph, docteur en pharmacognosie, coprésident du Syndicat des pharmaciens de Guadeloupe, créateur du conservatoire des plantes de Gourbeyre

Qu’attendez-vous du deuxième Colloque sur les plantes médicinales et aromatiques de l’outre-mer qui se tiendra du 22 au 25 octobre en Guadeloupe ?

Ce colloque va montrer que les plantes médicinales de nos régions, absentes des officines, appartiennent à un écosystème où vivent les pharmaciens des DOM, et surtout qu’elles ont un usage populaire et une histoire. Par ailleurs, des études pharmacotoxicologiques ont mis en évidence leur efficacité et leur innocuité dans les soins de santé primaires. L’ensemble de ces données, dans le contexte de nos régions ultrapériphériques, peut même permettre, à court et à moyen terme, une diversification de la production agricole et créer des phytomédicaments.

Qui seront les spécialistes présents à ce colloque ?

Il y a tout d’abord des chercheurs d’Amérique Centrale et des Caraïbes qui ont initié le programme Tramil (Traditional Medicine in the Islands) et mis en place dans leurs pays des mécanismes de production, de transformation et de dispensation des plantes médicinales. Sont aussi attendus des universitaires de Lille, Strasbourg, Poitiers, Besançon et Paris ainsi que des responsables de l’Afssaps.

Quelles sont les perspectives d’avenir ?

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Nous voulons absolument faire entrer les plantes médicinales des DOM aux Pharmacopées française et européenne pour les dispenser légalement. Six d’entre elles doivent d’ailleurs intégrer prochainement la Pharmacopée française. En effet, je trouve insupportable qu’il me soit interdit de vendre les plantes médicinales des DOM dans mon officine et que je ne sois autorisé à délivrer que celles de Nice, de Marseille ou de Dijon qui poussent à 8 000 kilomètres de ma pharmacie ! Mais nous gardons bon espoir : l’Europe a débloqué 330 000 francs pour ce colloque et les collectivités territoriales 205 000 francs. Il ne faut pas oublier que la culture de ces plantes et leur transformation sont porteuses d’emplois et respectueuses de l’environnement.