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Onde de peur à Toulouse après l’explosion de l’usine AZF

Publié le 3 novembre 2001
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A la pharmacie de la Faourette, située à 600 mètres de l’usine AZF dans une cité « sensible », le travail, qui n’était déjà pas facile, est devenu encore plus délicat. « Nous avons subi une forte baisse du chiffre d’affaires car beaucoup de gens sont relogés ailleurs, explique Jean-Alex Pellegrin, l’un des trois pharmaciens. On peut estimer les dégâts à 300 000 francs. Et surtout, depuis cette catastrophe le climat est très tendu. Nous avons retrouvé des inscriptions comme « Vive Ben Laden » sur les panneaux en contre-plaqué qui ont remplacé les vitrines. » Avant le sinistre, provocations, insultes et dégradations faisaient déjà partie du quotidien. « Regardez, la seule vitre qui reste est cassée et la porte a été maintes fois forcée. Nous travaillons dans la crainte et ne pouvons pas réagir sous peine de violences plus directes, c’est très dur. »

Excédé, Jean-Alex Pellegrin a écrit au procureur pour lui demander d’intervenir, les patients ayant maintenant peur d’affronter les jeunes et les chiens agressifs qui stationnent devant l’officine. « Je sais qu’il n’y a pas de solution. Même si un délinquant est pris sur le fait, il est vite relâché. La situation dans la cité se dégrade, même le SAMU hésite à venir. Nous ne pourrons pas continuer dans ces conditions, d’ailleurs nous avons l’intention de vendre, mais qui voudra acheter ici ? »

Le procureur n’a pas encore répondu. Le maire et le commissaire principal, destinataires de la lettre, non plus.

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