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AUTRICHE : Ticket modérateur sans effet

Publié le 10 novembre 2001
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La levée de l’interdiction de substituer est impensable tant la pression exercée par les médecins autrichiens est forte. Il n’existe aucun dispositif incitant les médecins à prescrire les génériques, bien que des pressions politiques soient exercées auprès des praticiens pour qu’ils réalisent des économies dans leurs prescriptions.Les génériques dorment donc bien souvent au fond des tiroirs des officines. La faible place qui leur est accordée dans le système de soins (ils détenaient une part de marché de 9 % à la fin des années 90) tient à la politique de prix. Le niveau des prix des princeps, l’un des plus bas du monde, ne dégage guère de possibilités économiques pour développer un marché du générique

Selon Martin Traxler, porte-parole de l’ordre des pharmaciens, aucune évolution à court terme n’est à prévoir sur le marché autrichien. Et ceci d’autant plus que le ticket modérateur est basé sur une somme forfaitaire de 4 euros par médicament, qu’il soit générique ou princeps. « Ce système n’incite donc pas les patients à réclamer des médicaments moins chers, en l’occurrence de génériques », conclut-il.

Comparatif de prix :

Clamoxyl 500 mg (30 cp) : 14,17 Euro(s) ;

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Gonoform : 13,73 Euro(s).

Herbert Cabanna, Vienne : « Les génériques nous laissent indifférents »

Herbert Cabanna, officinal et président de l’Ordre à Vienne, l’avoue : « Les génériques nous laissent relativement indifférents. Si les caisses venaient à exercer une pression plus importante en faveur d’une prescription des génériques, les conséquences ne seront pas dramatiques pour les officines. Nous fonctionnons avec un système de marge dégressive. »

Neutres, les pharmaciens autrichiens sont pourtant prêts à se plier à toutes injonctions des politiques ou des caisses en cas de levée de l’interdiction de substitution. « Nous n’irons cependant pas jusqu’à la réclamer ! », ironise Herbert Cabanna.