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L’avenir est à vous
Que doit-on retenir de ce tour d’Europe de la substitution ? Tout d’abord que cette pratique n’est pas si courante au sein de l’Union. Seuls les Danois et les Néerlandais ont, tout comme les Français, un véritable « droit » de substitution. Dans ces deux pays, le marché des génériques est florissant. Mais les incitations financières concédées aux pharmaciens français sont incontestablement les plus avantageuses.
Ce sont aussi les seuls pour lesquels on a cru bon d’agiter le chiffon rouge des excipients à effet notoire. Une exception française dont les officinaux se passeraient bien. Les quatorze autres pays de l’Union, eux, s’en passent…
Nous constatons également que le générique peut croître sans droit de substitution, comme le prouvent les Allemands et les Britanniques. Outre-manche, c’est en effet sur les médecins que les pouvoirs publics s’appuient en les incitant fermement à prescrire en DCI. Cela sera obligatoire en 2002.
On le voit, deux approches différentes peuvent conduire à des résultats comparables. Mais dans un seul des cas de figure, le pharmacien a un vrai rôle à jouer, un vraie responsabilité. Et d’ailleurs, les officinaux allemands et britanniques réclament le droit de substitution.
En France, nous manquons de recul pour juger de l’investissement des officinaux, mais aux Pays-Bas et au Danemark les pharmaciens assument les nouvelles responsabilités qui leur ont été confiées. Ils l’assument tellement bien qu’ils veulent aller encore plus loin en demandant le droit de substitution élargie à la classe thérapeutique. Les médecins et les industriels ne céderont pas facilement, c’est certain, mais le jour où les pharmaciens libéraux auront cette possibilité, qui pourra venir contester leur utilité ? Ne serait-ce pas là une assurance pour l’avenir ? D’ailleurs, les pharmaciens hospitaliers français le font déjà quotidiennement sans que cela pose de problèmes.
Mais un autre facteur clé de réussite en matière de génériques saute aux yeux en comparant la situation des différents pays de l’Union. Il s’agit du tarif de référence et donc de la franchise à la charge de l’assuré. Il existait déjà au Danemark et aux Pays-Bas par exemple, où il a conforté l’action des pharmaciens. Et il vient d’être mis en place en Belgique et en Italie, deux pays sans culture générique. Même si les chiffres sont encore partiels, il semble pourtant que cette mesure ait eu un impact immédiat sur le comportement des assurés. Alors à quand un tarif de référence en France ? Dans l’interview qu’il nous accordé en exclusivité (voir Le Moniteur n° 2417 du 27.10.01), Bernard Kouchner déclarait « croire beaucoup à un tarif de référence appliqué aux génériques ». Mais il faudra vraisemblablement attendre que les élections livrent leur verdict pour qu’une décision aussi impopulaire voie le jour…
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