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Investir et convaincre

Publié le 17 novembre 2001
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Les syndicats sont la proie de critiques internes véhémentes allant jusqu’à provoquer la création de nouvelles entités cherchant la représentativité officielle. Il faut s’en réjouir car la profession a un besoin urgent de se remettre en cause, de balayer ses tabous et définir les nouvelles bases du pharmacien du 3e millénaire.

C’est facile de « taper » sur eux mais les présidents ne sont pas les plus fautifs. Ils n’ont fait que représenter la majorité des pharmaciens, léthargique depuis des années, et qui ne leur donne un mandat que pour conserver l’existant. Aucune prospective, aucune ambition, le pharmacien toujours le même à travers les siècles, éternel prescrit, vulgaire exécutant plus ou moins fonctionnarisé, dans une boutique pas trop lumineuse pour faire sérieux et surtout ne pas faire concurrence au médecin ni surtout à son cher confrère. Maintenir à tout prix 23 000 pharmacies […], voilà leur seule mission officielle. Elles ont donc raison ces voix qui s’élèvent avec force réclamant un changement de méthode, de logique, plus de hargne de nos représentants pour réclamer un nouveau rôle plus engagé, plus efficace. D’autant plus que les pouvoirs publics ont une écoute plus favorable que jamais eu égard notamment à notre capacité de développer les génériques (même si, ce qui est particulièrement symbolique et consternant, presque 50 % d’entre nous n’ont pas voulu s’investir par faiblesse ou, pire n’ont pas compris l’importance de ce nouveau rôle !), notre implication dans SESAM-Vitale…

Nous sommes en position de réclamer non pas une nouvelle arithmétique complexe nous conduisant quand même à une érosion de nos marges, mais bien une rémunération supérieure, nouvelle, supplémentaire assortie à un rôle plus important dans le suivi thérapeutique du patient et à notre capacité à générer des économies de santé. Mais ce n’est pas en créant un nouveau syndicat qu’on y arrivera. Cela risque surtout d’affaiblir notre défense. Au contraire, investissez-les, investissez-vous. Pourquoi les voix de ces « dissidents » n’ont-elles pas été entendues à l’intérieur de leurs syndicats ? Simplement parce que la majorité des confrères ne s’est toujours pas réveillée et qu’elle préfère ne pas les écouter par peur du changement ! C’est eux qu’il faut convaincre.

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