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Sans queue ni tête

Publié le 1 décembre 2001
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Faire la queue, où que ce soit, n’a rien de bien passionnant, y compris dans une pharmacie. A plus forte raison lorsqu’un malade nous attend à la maison. L’autre jour, j’entre dans mon officine habituelle. C’est bondé. Quatre, cinq… dix minutes, je commence à taper nerveusement du pied. Ne tenant plus, je décide d’aller faire d’autres courses, puis de revenir un peu plus tard.

Je remets en rayon mon flacon de shampooing préféré et range mon ordonnance dans mon sac. Et là, oh surprise, le pharmacien m’interpelle, tout sourire, abandonnant pour quelques secondes le client qu’il est en train de servir : « Attendez Madame, on va s’occuper de vous, qu’est-ce qu’il vous faut ? »

Désarçonnée par tant de prévenance, je ne sais trop quoi dire. Après tout, on n’est pas dans une boutique de prêt-à-porter où les vendeuses font tout pour que l’on reparte avec un vêtement. En général, ce genre d’attitude a plutôt tendance à me faire fuir. Mais dans ce cas, c’est différent et, tout compte fait, j’apprécie cette délicate attention.

De toute façon, j’avais besoin de mes produits de soins et de quelques médicaments. Que mon pharmacien se rassure, il n’aurait pas manqué sa vente.

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Mais cette petite anecdote m’aura fait prendre conscience que mon pharmacien est aussi un homme d’affaires, qui cherche à fidéliser sa clientèle. Il faut simplement que je me fasse à cette idée (ça ne sera pas trop difficile !) sans pour autant oublier qu’il sait très bien jouer les conseillers et les confidents pour corps et âmes en peine. Ce n’est donc pas un hasard si son officine ne désemplit pas. Il me faudra simplement accepter de devoir faire encore la… queue !