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Prévenir et traiter le paludisme
Entre 300 et 500 millions de cas de paludisme sont dénombrés dans le monde chaque année (90 % en Afrique tropicale). Ils provoquent de 1,5 à 2,7 millions de décès dont 1 million d’enfants de moins de 5 ans.
En France, le Centre national de référence pour les maladies d’importation, en 1999, a estimé à 7 127 le nombre de cas de paludisme d’importation dont 95 % venaient d’Afrique subsahélienne (à 80 % dus à Plasmodium falciparum). Tous les ans entre quinze et vingt décès sont à déplorer.
La lutte contre le paludisme repose sur la prévention (protection contre les piqûres de moustiques associée à la chimioprophylaxie) et sur le traitement précoce de l’accès palustre.
Prophylaxie
Prévention antivectorielle
En l’absence de piqûre d’anophèle, il n’y a pas de paludisme. Il est recommandé en zone d’endémie de s’enduire de répulsif cutané le soir, de porter des vêtements traités et de dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticides.
Chimioprophylaxie
Elle est choisie en fonction du lieu, des conditions et de la durée du séjour ainsi que des particularités du voyageur. Cinq principes actifs sont utilisés (tableau : « Molécules disponibles en prévention »).
Classification des pays
Les pays sont classés en fonction de la chloroquinorésistance de Plasmodium falciparum. Leur liste est publiée chaque année dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (voir n° 28, 2001), également accessible sur l’Internet (http://www.invs.sante.fr/beh/2001/28/index.htm).
La chimioprophylaxie varie d’une zone à l’autre (tableau : « Chimioprophylaxie selon la zone »).
Trois groupes sont définis :
– groupe 1 : pas de chloroquinorésistance ;
– groupe 2 : chloroquinorésistance présente ;
– groupe 3 : prévalence élevée de chloroquinorésistance ou multirésistance.
Traitement
Signes d’appel
Face à une fièvre, au retour d’un pays impaludé, il est nécessaire d’orienter vers le médecin. Penser au paludisme pendant un délai de trois mois, même avec la prise d’une chimioprophylaxie.
Médicaments utilisés
La plupart des molécules utilisées en chimioprophylaxie le sont aussi pour le traitement : Nivaquine, Lariam, Malarone, doxycycline.
D’autres sont réservés au traitement curatif (tableau : « Traitements du paludisme »).
Indications
– Paludisme simple à P. falciparum
Traitement oral ambulatoire par un de ces quatre protocoles.
-> Quinine 8 mg/kg trois fois par jour, 7 jours.
-> Lariam (adulte et enfant de plus de 15 kg) : doses curatives 25 mg/kg en 2 à 3 prises espacées de 6 à 12 h.
-> Malarone (adulte et enfant après 12 ans) : 4 comprimés en une prise unique par jour, 3 jours.
-> Halfan (adulte et enfant de plus de 10 kg) : 24 mg/kg en trois prises espacées de 6 heures et nouvelle cure à demi-dose sept jours plus tard.
– Paludisme grave
Neuropaludisme, accès pernicieux.
Traitement en urgence, en hospitalisation, éventuellement en réanimation, avec quinine en intraveineuse ou Paluther.
– Paludisme à Plasmodium vivax, P. ovale ou P. malariae
Nivaquine adultes et enfants : 10 mg/kg/j les 1er et 2e jours puis 5 mg/kg/j les 3e, 4e et 5e jours.
– Cas particuliers
-> Pour la femme enceinte : seulement traitement par quinine.
-> En cas de paludisme provenant d’Asie du Sud-Est, il faut associer à la quinine un traitement par doxycycline (200 mg/j pendant 7 jours).
Traitement de réserve
Le principe est celui d’un autotraitement à prescrire au voyageur et qu’il pourra utiliser en cas de fièvre survenant plus de sept jours après l’arrivée en zone d’endémie si un recours médical dans un délai de 12 heures paraît impossible.
Les traitements possibles : quinine, Lariam, Fansidar ou Malarone.
* Service des maladies tropicales du CHU de Clermont-Ferrand.
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