Covid-19, DTP : une levée de l’obligation vaccinale pour les soignants ?

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Covid-19, DTP : une levée de l’obligation vaccinale pour les soignants ?

Publié le 20 février 2023
Par Anne-Hélène Collin
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Une consultation publique est ouverte du 20 février au 3 mars pour donner son avis sur les vaccinations obligatoires pour les soignants. La Haute Autorité de santé semble déjà avoir le sien.

La Haute Autorité de santé (HAS) actualise ses recommandations relatives aux obligations et recommandations vaccinales des professionnels de santé et étudiants, des professionnels qui exercent en établissements de santé, structures sociales et médicosociales et de ceux qui sont en contact étroit et répété avec des jeunes enfants. Premier volet de la réflexion : les obligations vaccinales en vigueur contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite et l’hépatite B, ainsi que la vaccination contre le Covid-19, obligatoire depuis 2021

Et c’est vers la suspension d’une majorité des obligations vaccinales que la HAS se dirige. Dans son projet de recommandation mis en ligne ce 20 février, la HAS recommande, « dans le contexte actuel », la levée de l’obligation vaccinale contre le Covid-19 pour tous les professionnels. « Cette vaccination devrait toutefois rester fortement recommandée, en particulier pour les professions pour lesquelles une recommandation de vaccination est actuellement en vigueur pour la grippe », dont les officinaux, précise l’autorité.

Miser sur l’accessibilité et l’information

De même, les obligations vaccinales contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite « pourraient être levées pour tous les professionnels et étudiants, mais restent recommandées, au même titre que dans la population générale adulte », sauf à Mayotte, où ces obligations devraient être maintenues. Une obligation de rappel pourrait cependant « être justifiée en cas de modification inattendue de l’épidémiologie de ces infections (circulation autochtone de l’agent pathogène par exemple) », précise la HAS.

Finalement, seule l’obligation vaccinale contre l’hépatite B doit être maintenue pour les professionnels exerçant dans un établissement ou organisme public ou privé de prévention ou de soin et qui sont exposés à un risque de contamination par le virus de l’hépatite B, juge la HAS. Car, « même si elle est devenue exceptionnelle en raison d’une couverture vaccinale très élevée chez les professionnels de santé, la transmission du virus lors de soins reste possible, d’autant que plus de 80 % des personnes porteuses du VHB n’ont pas connaissance de leur statut ». En pratique, les pharmaciens et étudiants sont concernés (contact avec du matériel piquant ou tranchant souillé et risque d’accident d’exposition au sang).

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Pour toutes ces obligations, la HAS ajoute expressément que « la levée d’une obligation vaccinale en milieu professionnel ne doit pas être considérée comme une remise en question de l’intérêt de cette vaccination, que ce soit en milieu professionnel ou en population générale. »

Enfin, pour la HAS, « tous les efforts doivent être faits pour maintenir une couverture vaccinale élevée chez les professionnels en dehors d’une obligation vaccinale ». Pour cela, elle préconise la vaccination gratuite au sein des services, par des équipes mobiles, et encourage la promotion avec information sur les vaccins, par exemple.

Pour donner son avis, c’est ici

Une consultation publique est ouverte depuis ce 20 février et jusqu’au 3 mars prochain. « Les retours de cette consultation seront analysés pour enrichir, compléter et finaliser la recommandation définitive de la HAS qui sera publiée à la fin du mois de mars », précise l’autorité.

Pour participer, seuls peuvent répondre les organismes ayant la personnalité morale (associations de patients et d’usagers du système de santé et des secteurs social et médicosocial, sociétés savantes, collèges nationaux professionnels, ordres professionnels, syndicats de professionnels de santé, institutions ou organismes public, établissements de santé ou médicosociaux, entreprises, etc. Les pharmaciens et leur équipe ne peuvent contribuer à titre personnel).