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Des patients déboussolés
Chantal va à la pharmacie centrale de Paris tous les mois, et parfois tous les quinze jours faute de stock suffisant. Son pharmacien de ville refuse de faire venir l’Atrovent et le Bricanyl en soluté pour son mari insuffisant respiratoire. Le lieu est sinistre, bâtiment préfabriqué où l’on prend son ticket pour attendre… une heure. « Mon mari ne pourrait pas tenir. L’accueil s’est amélioré avec quelques sourires en plus mais je ne sais toujours pas qui me délivre l’ordonnance. »
Nathalie qualifie de privilégié l’accueil de la pharmacie hospitalière de Clermont-Ferrand qui accepte de commander puis de stocker tous les nutriments spéciaux pour l’alimentation de Léo, son fils de 11 ans atteint d’acidémie propionique, une intolérance aux protéines. Elle y retire les caisses d’aliments et de Duocal liquide, une boisson hypercalorique conservée en zone froide. Le volume mensuel est conséquent et elle ne pourrait le stocker chez elle. La plupart des pharmacies hospitalières n’assurent pas l’« épicerie » et les familles doivent parcourir de longues distances vers un hôpital qui assure le relais ou se faire livrer par la poste avec des frais élevés.
Depuis que Nathalie a relevé une erreur de la pharmacie centrale de Paris dans une délivrance de préparation hyperprotéique (« avec coma assuré ! »), elle vérifie tout. C’est un prestataire (Orkyn’) qui lui livre le matériel et les produits de nutrition entérale de Léo à domicile. « Ce serait bien si toute la nutrition, orale et entérale, était regroupée sur la même voie d’approvisionnement. »
Sylvie, médecin et greffée rénale depuis 15 ans, n’en peut plus de son parcours du combattant avec la pharmacie hospitalière de Chambéry qui lui délivre le Cellcept (immunosuppresseur) mais refuse de lui commander l’EPO NeoRecormon pour stylo RecoPen… car l’hôpital se fournit en Eprex. « Il faut parvenir à la pharmacie située en sous-sol puis attendre très longtemps debout avant de recevoir ses médicaments des mains d’un personnel dont j’ignore la qualification. Et pour mon EPO, je dois aller à Grenoble. Je n’ai pas pu rencontrer le pharmacien responsable dans ces deux pharmacies. J’ai reçu des indications sur l’utilisation du stylo deux mois plus tard en néphrologie. » A l’avenir, l’hôpital de Grenoble va lui expédier l’EPO en Colissimo…
Sylvie s’inquiète que personne ne contrôle la compatibilité du médicament délivré avec les traitements obtenus en ville, faute de les connaître, et rêve que tous les médicaments seraient délivrables par l’officine. « Pourquoi la cyclosporine, connue depuis vingt ans, n’est en ville que depuis deux ans ? Est-ce parce que le groupe de pression des malades du sida est plus puissant que celui des insuffisants rénaux ? »
Nathalie, atteinte de mucoviscidose : « Dernièrement, j’ai voulu savoir comment obtenir la Tobi et on m’a renvoyée vers les pharmacies de ville qui ne peuvent l’obtenir. C’est décourageant ! Il n’y a jamais de responsable et j’ignore les compétences de ceux qui délivrent au guichet. Alors, faute de conseil, je me réfère aux notices des antibiotiques pour préparer mes perfusions moi-même. »
Service : Un numéro pour tout savoir sur le médicament hospitalier
Le médicament hospitalier possède son centre de renseignement… Le service médico-hospitalier, dit « Questions-réponses », est destiné à renseigner professionnels de santé comme particuliers.
Dans la perspective d’un grand nombre de sorties de la réserve hospitalière et d’évolution de la réglementation, le contact peut s’avérer utile : 01 46 69 12 12.
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