Anticiper les ruptures et bien gérer les stocks est une préoccupation chez tout répartiteur, car toute erreur de passation de commande peut accélérer dramatiquement la non-disponibilité d’un produit. Phoenix Pharma s’est ainsi doté de systèmes informatiques puissants qui permettent de suivre les variations de stocks et génèrent automatiquement des alertes permettant de réagir en quelques heures.
Alliance Santé, comme ses concurrents, dispose d’une batterie d’outils de gestion, fait appel aux statistiques, analyse les tendances, surveille à l’approche des épidémies de grippe ou de gastroentérites les données du marché transmises par le GERS et les indicateurs des « organismes sentinelles ». « Tous les jours, nos responsables de stocks travaillent sur des états d’alerte en vue de créer des stocks de sécurité, ce qui nous amène à passer régulièrement des commandes en urgence par rapport à ce que l’on estime être le besoin, signale Jean-Christophe Audousset. De telles commandes, pour lesquelles nous demandons à être livrés plus rapidement (le délai moyen de livraison du grossiste est de cinq à sept jours), ne sont pas toujours appréciées des laboratoires, surtout si d’autres répartiteurs font la même démarche au même moment. D’ailleurs, certains refusent de les honorer au motif que cela perturbe leurs flux logistiques. »
Prévisionnels et relations étroites avec les clients
L’OCP s’appuie sur la puissance de ses moyens et son organisation décentralisée (55 sites s’articulant autour de 8 plates-formes régionales) pour prévenir et gérer du mieux possible le problème. « La largeur et la profondeur de nos stocks sont notre point fort et notre cheval de bataille, explique Serge Carrier. Notre établissement central parisien détient plus de 35 000 références et approvisionne quotidiennement nos huit centrales régionales qui elles-mêmes livrent deux fois par jour les établissements qui leur sont rattachés. Ainsi nos clients, qu’ils soient installés à Paris ou au fin fond du Larzac, ont accès aux mêmes produits et sont assurés de la même qualité de service. »
A l’OCP, tout produit qui est commandé au moins six fois par an est référencé. Ce principe est valable tant pour sa centrale parisienne que pour les plates-formes régionales et les établissements associés. « Notre leadership en France nous oblige à toujours plus de rigueur et de qualité, souligne Serge Carrier. Face au risque de rupture d’approvisionnement, nous devons nous montrer plus réactifs que nos concurrents. Par exemple, pour éviter les risques de rupture en prévision du bug de l’an 2000, nous avions prévu un stock de précaution de trois mois sur 800 produits importants, se souvient-il. Nous établissons également des prévisionnels de commandes et planifions suffisamment à l’avance nos achats en fonction des fluctuations saisonnières de certains produits. Pour cela, nous travaillons sur un historique de trois ans d’approvisionnement. Enfin, les relations privilégiées que nous entretenons avec les fabricants nous aident à anticiper les problèmes. »
Avec ses vingt-huit agences de proximité et ses trois magasins régionaux détenant chacun l’intégralité de la collection, soit quelque 27 500 références, la CERP Rouen s’efforce également de garantir la mise à disposition optimale des produits à ses clients sociétaires. « Nos équipes sont pluriquotidiennement en relation avec les grands laboratoires pharmaceutiques, ce qui nous permet d’ajuster en permanence nos achats et nos stocks, fait remarquer Alain Roudergues. Si un problème se profile à l’horizon, on l’anticipe en avançant la commande et en faisant acheminer de plus grosses quantités. »
Maudite trêve des confiseurs !
A l’approche des fêtes de fin d’année, certains manquants reviennent comme un mauvais cadeau de Noël. Pour des raisons politiques (dépassements de l’objectif de CA fixé avec les pouvoirs publics), certains laboratoires n’honorent plus les commandes passées à la mi-décembre, pénalisant ainsi l’ensemble de la chaîne de distribution du médicament. Sans gaieté de coeur. Car, outre la perte financière, les manquants font du tort à leur image.
Il est bien difficile de distinguer les « fausses » des « vraies » ruptures, même si certains laboratoires annoncent clairement que tel ou tel produit est contingenté (exemple : Zocor, Tahor…). Mais dans la majorité des cas, « on ne nous gratifie d’aucune explication », regrette Serge Carrier. Une pratique, sur le principe, jugée inacceptable par les répartiteurs et contraire à l’intérêt de la santé publique.
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