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Coup de tonnerre sur le médicament vétérinaire

Publié le 15 juin 2002
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La révélation par « Le Parisien » du 5 juin d’extraits du rapport jusqu’ici très confidentiel de la mission interministérielle IGAS/IGA*, a fait l’effet d’une bombe. Il étale en effet sur la place publique les dérapages de la pharmacie vétérinaire,.

Dénonçant « une pétaudière » et l’affairisme sur la distribution du médicament vétérinaire, « Le Parisien » fait état d’un rapport accablant pour tous les ayants droit en infraction avec la loi de 1975. Celui-ci estime qu’à travers la vente sans ordonnance, les pharmaciens ne valent pas mieux que les vétérinaires et les groupements d’éleveurs dans cette accusation publique sur fond d’insécurité alimentaire. Mais le rapport épingle aussi les ministères de la Santé et de l’Agriculture pour leur laxisme, les ordres des pharmaciens et des vétérinaires pour leur faible implication et les juridictions pénales pour leur manque de sévérité. En outre, le quotidien rapporte l’existence « d’un marché gris d’importations frauduleuses de médicaments de pays de l’Est ou asiatiques. » Face à ce piètre constat, le rapport préconise « de durcir les contrôles et les sanctions, voire de retirer les aides européennes aux éleveurs pris la main dans le sac et d’assouplir la délivrance des médicaments dans un cadre mieux réglementé. »

Entre les ordres des vétérinaires et des pharmaciens, les concertations se poursuivent à propos du code de déontologie des vétérinaires. « Ils veulent mettre leur code en conformité avec les recommandations européennes et se repositionner dans la chaîne du médicament en se fixant des missions clairement identifiées en matière de contrôle, de traçabilité et au sein des plans sanitaires d’élevage », indique-t-on à l’ordre des pharmaciens. Mais il ne faut pas se leurrer. Ces adaptations visent à « légaliser » le fait que les vétérinaires se rémunèrent sur leurs dispensations et non sur leurs actes libéraux, à condition de ne pas tenir officine ouverte. Ainsi, l’évolution de leur code reste confrontée à l’ambiguïté qui consiste à établir une ordonnance sans avoir forcément examiné l’animal, contrairement au Code de la santé, surtout dans le cadre de gros élevages. Il est vrai que le médicament vétérinaire est plus que jamais un enjeu économique pour l’éleveur.

* Inspection Générale des Affaires Sociales et Inspection Générale de l’Agriculture.

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