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Publié le 29 juin 2002
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Le marché des home-tests a vu éclore en 2001 une série d’innovations allant dans le sens d’un plus grand confort d’utilisation pour les patients et d’une extension de la démarche préventive. Un marché à forte croissance et à fort potentiel qui comble de bonheur utilisatrices, fournisseurs et officines.

Le premier marché officinal des home-tests avec 10,7 millions d’unités vendues en 2001, est représenté par les lecteurs de glycémie. Les fournisseurs travaillent actuellement sur la réduction de la douleur en offrant désormais la possibilité de se piquer sur le bras, sur une zone plus large et moins innervée que le bout du doigt. MediSense a sorti en janvier un de ces lecteurs nouvelle génération. Parallèlement, l’Optium (mesurant les corps cétoniques dans le sang) poursuit son développement en hôpital mais n’est pas encore en vente au public, en raison notamment de l’absence de remboursement des électrodes. Le One Touch Ultra, de Lifescan, permet également de pratiquer l’alternance des sites de test. Son temps de lecture est de 5 secondes et sa lancette plus fine.

merci au plan kouchner

Le marché de la surveillance glycémique, en croissance de 12 % en 2001, est quasiment monopolisé par deux intervenants qui détiennent à eux seuls plus de 75 % du marché des lecteurs comme des électrodes : à la première place Roche Diagnostics (40,38 % du marché des lecteurs, 42,02 % du marché des bandelettes), à la deuxième Lifescan (38,13 % et 36,51 %), suivi de Bayer Diagnostics (10,13 % et 10,84 %), MediSense (9,97 % et 9,37 %) et Ménarini.

Grâce notamment au plan Kouchner et en attendant la mise sur le marché d’un lecteur non invasif, la course à l’innovation est vive, et Roche Diagnostics commercialise un nouveau lecteur (Accu-Check Activ) permettant de lire les données en mémoire sur un Palm ou un ordinateur sans connexion filaire, grâce à un système infrarouge.

Bayer vient de lancer le Glucomatic Esprit 2 qui permet de réaliser dix glycémies de suite en toute discrétion. En 2002, Bayer a aussi commercialisé un nouveau Microlet à base réglable pour adapter la profondeur de piqûre en fonction du type de peau.

LES TESTS DE GROSSESSE TOUJOURS PROMETTEURS

Deuxième marché en volume (2,7 millions d’unités) et en valeur (27,63 MEuro(s)), celui des tests de grossesse est en hausse de 15 % en unités. Il se structure essentiellement autour de quatre produits : Clearblue de Polivé (27 à 30 % de parts de marché, PDM), Predictor de Chefaro-Ardeval (25 à 27 %), Primastick de Matara (12 à 15 %) et Elle Test. Barbara d’Arrigo, chef de produit Polivé, a constaté l’arrivée massive de petites marques bas de gamme, une vingtaine au total, qui se partagent 40 % du marché, les deux leaders, Clearblue et Predictor cumulant 60 % de PDM. « Le potentiel de ce marché est important – 6 millions de ventes – au regard du nombre de suspicions de grossesses annuel. L’état actuel du marché s’explique d’une part par le temps d’attente après le retard des règles avant l’achat d’un test, d’autre part par un manque de confiance des femmes dans les tests urinaires à domicile. Un phénomène très français lié à l’habitude de faire pratiquer des tests sanguins. » De bonnes raisons pour Polivé de multiplier les campagnes d’information TV qui ont porté leurs fruits puisque Clearblue a progressé de 25 % en 2001.

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Du côté des tests d’ovulation, le marché représente 45 000 unités annuelles et repose sur trois tests : Primatime de Matara (75 % de PDM), Clearplan de Polivé (12 %) et Bluetest. Le lancement récent d’un test de la ménopause par Matara mérite également d’être mentionné au nombre des tests de détection hormonale. Il permet la mise en place rapide d’un THS.

Sur le marché des thermomètres, peu concurrencé, Braun est le leader incontesté, surtout depuis que sa gamme Thermoscan (lecture infrarouge de la température auriculaire) a réussi à surmonter sa mauvaise réputation initiale. « Il n’y a plus de problème de fiabilité », confirme Eric Vernier, chef de groupe santé. Braun a lancé en 2001 un thermomètre infrarouge nouvelle génération à mémoire adapté aux bébés (60 % des destinataires) avec embouts plus petits. Un lancement soutenu par une importante campagne dans la presse parentale qui a remporté un certain succès puisque le marché est à nouveau à la hausse sur le premier semestre 2002 (+ 8 % en officine), après un recul de 6 à 11 points, soit 90 000 unités en officine pour un marché total (magasins d’électroménager, GMS et officines) de 160 000 unités

AUTOTENSIOMÈTRES SOUS CONTRÔLE

Le marché des tensiomètres (200 000 unités avec un potentiel de 400 000) est fortement dynamisé depuis quelques années par les autotensiomètres de poignet. Naïs reste leader sur le marché des tensiomontres (Standard, Diagnostec) dont les plus sophistiquées affichent systole, diastole et pouls. Une version professionnelle de Diagnostec, à large écran, lancée fin 2001, possède une fonction graphique embarquée (calcul des moyennes) évitant le recours à un PC.

Sélim Fiani, gérant de la société Omron (80 000 unités vendues chaque année), a également contribué au courant d’innovation sur ce marché avec le Rx-i (lancé en janvier 2002), équipé d’un système régulateur du niveau de gonflage et qui recherche la tension pendant la phase de gonflage, ce qui induit un gain de temps intéressant. Une version haut de gamme à mémoire horodatée, le R5-i, a également été mise sur le marché. Un marché qui aura à se plier aux rigueurs de la validation suite à une initiative de l’Afssaps qui procède actuellement à un contrôle de performances des autotensiomètres. En parallèle, une commission d’experts, présidée par le Dr Guillaume Bobrie, va procéder à une évaluation clinique. L’objectif : rendre publique fin 2002 la liste des tensiomètres agréés (quoique cette donnée soit non nécessaire à la mise sur le marché !).

De nombreux micromarchés existent encore, comme celui des débitmètres de pointe. Le total du marché des peak-flows se situe à 80 000 unités, avec un nombre d’acteurs réduit. Ce qui ne l’empêche pas d’être dynamique, comme l’indique Jean-Marc Lescure, gérant de Médiflux (80 % de PDM), annonçant un doublement des prescriptions sur 2001 (20 % du marché total, le reste relevant des achats laboratoires) grâce à un effort marketing important et aux initiatives de l’association Asthme qui ouvre de nouvelles Ecoles de l’asthme. Le débitmètre électronique n’est pas encore d’actualité auprès du public, compte tenu de son prix élevé (152 Euro(s)).

UN ÉTHYLOTEST POUR CHAQUE CONDUCTEUR ?

Après le retrait du test de dosage du cholestérol à domicile, non réglementaire, lancé en 2001 par Radiatex, Matara vient de lancer Cholescreen. Ce test s’adresse à une cible large (toute personne de plus de 30 ans, diabétiques hypertendus, femmes sous contraceptifs, patients sous hypolipidémiants). Matara annonce par ailleurs le lancement en septembre 2002 d’un test de dépistage du cancer du côlon – Hémo Check – par détection du sang dans les selles.

A mentionner également, le test d’autodépistage de l’infection urinaire de Bayer, recommandé aux femmes enceintes. Un petit marché, stable, représentant 20 000 ventes annuelles.

Le marché étroit des éthylotests chimiques (dépistage de l’imprégnation alcoolique dans l’air) a peu bougé en 2001, comme le confirme Philippe Monblanc, directeur adjoint de la société Contralco. Les ventes annuelles ne dépassent guère les 150 000 unités. « Seule solution pour booster enfin ce marché : rendre obligatoire l’achat d’un test pour tout conducteur. Une loi de 1990 proposait l’obligation d’avoir un éthylotest par véhicule. Le décret d’application n’a jamais été voté ! »

+15,7 %

L’officine a réalisé un CA de 78 MEuro(s) en 2001

(+ 15,7 % par rapport à 2001), correspondant à 18,6 millions d’unités vendues (+ 6,8 %). Source IMS Health.

PAROLES DE CLIENTS…

Geneviève, 35 ans, mère au foyer :« J’ai un enfant de 5 ans qui déteste les thermomètres et un autre de 12 mois qui remue beaucoup quand je tente de lui prendre la température. Le thermomètre d’oreille a été une véritable révolution pour moi. Par acquis de conscience, j’ai fait quelques vérifications sur moi, pour voir si la température indiquée était la même sur mon thermomètre usuel et sur mon nouveau thermomètre électronique. ça marche ! J’ai trouvé un modèle au supermarché mais, pour une question de garantie, j’ai préféré l’acheter à la pharmacie. »

Sylvie, 61 ans, retraitée : « Je trouve essentiel de surveiller ma tension. Mon pharmacien, qui connaît mon problème, m’a parlé du tensiomètre de poignet et m’en a prêté un pour que j’essaie. C’est très pratique. J’en ai acheté un dans la foulée… »