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Le patient acteur de la pharmacovigilance ?
Chaque mois, cet expert du monde médical réagit à un sujet d’actualité sur les médicaments.
Pas forcément moins efficaces, les médicaments anciens ont, sur les « innovations », l’avantage d’un bon recul de pharmacovigilance. Avec les produits récents, on est frappé par le taux de retraits précipités pour raison de tolérance, au terme de situations humainement dramatiques et financièrement lamentables : quitte à abandonner une molécule, autant le faire avant qu’elle n’ait coûté trop cher.
Par rapport à ce qui se passait voici encore vingt ans, le poste « surveillance » de la tolérance est sans doute celui qui, relativement, a le plus augmenté en recherche clinique. Dans une sorte de fuite en avant, la pharmacovigilance n’a cessé d’élargir son champ d’action, passant des traditionnels effets secondaires à ce qu’il est convenu d’appeler les « événements indésirables » – c’est-à-dire tout et n’importe quoi -, allant même jusqu’à s’intéresser aux défauts d’efficacité, avant de prétendre aujourd’hui recruter les patients comme « notificateurs ».
L’expérience américaine où cette participation est admise depuis longtemps ne laisse augurer rien de bon. Dans la mesure où le marasme actuel signe l’échec objectif des professionnels dans la surveillance des médicaments, en quoi le recrutement d’amateurs pourrait-il se révéler bénéfique ? La santé publique est-elle moins sérieuse que le football ?
Et si, au lieu de courir la tête dans le sac, les responsables voulaient bien s’interroger sur les causes profondes du mal et considérer, enfin, la pharmacovigilance avec sérieux ?
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