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La vigilance ne doit pas être abandonnée à l’Administration

Publié le 14 décembre 2002
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La presse internationale dénonce de plus en plus souvent l’influence de l’industrie pharmaceutique sur l’information ou la pratique médicales.

En septembre 2001, onze revues de haut niveau – dont le New England Journal of Medicine, The Lancet, The British Medical Journal (BMJ) – ont annoncé, dans un éditorial commun, le resserrement de leur politique sur la publication des essais financés par les firmes.

Le 14 septembre dernier, le BMJ publie pas moins de trois articles sur la réintroduction aux Etats-Unis d’une « innovation thérapeutique » à visée digestive, fort onéreuse, légèrement plus efficace que le placebo mais chez les femmes seulement, et qui a déjà tué cinq personnes en deux temps trois mouvements : l’administration américaine, qui ne nous fait pas l’honneur de lire nos tribunes (voir « Le retour du patient » dans Le Moniteur n° 2436 du 16.03.02), dément avoir cédé aux pressions de l’industriel concerné et maintient sans rire qu’elle n’a fait qu’accéder à la demande des associations de patients (Scrip du 27.11.02, p. 19)…

Après s’être interrogé à plusieurs reprises quant à l’intégrité de la recherche clinique actuelle, The Lancet publie une série de quatre articles fort peu complaisants sur les relations problématiques entre l’industrie pharmaceutique et la société.

Pour parodier une citation célèbre, la vigilance par rapport à l’éthique pharmaceutique est une chose trop sérieuse pour qu’on l’abandonne aux seules instances de la pharmacovigilance.

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Moins porté sur la litote, le BMJ (16.11.02) n’hésite pas à écrire carrément à sa une que « l’industrie pharmaceutique a fait main basse » sur les administrations sanitaires de nos pays…