Groupements Réservé aux abonnés

PUBLICITÉ : Plus Pharmacie fait la preuve par trois… euros

Publié le 11 janvier 2003
Mettre en favori

Promotions, publicité…, des principes à manier avec précaution à l’officine et pour lesquels l’avant-gardisme peut soit payer, soit coûter cher.

Un bon d’achat de trois euros pour 35 euros d’achats en parapharmacie. Depuis le 1er décembre et jusqu’au 30 mars prochain, le groupement Plus Pharmacie, en association avec des laboratoires partenaires, distribue des bons d’achat à ses clients. Une initiative qui n’attire pas que la sympathie puisque certains y voient une technique de sollicitation de clientèle.

Or que dit l’article R. 5053-3 du Code de la santé publique, et plus particulièrement les titres III et IV ? Qu’« il est interdit aux pharmaciens d’officine d’octroyer à leur clientèle des primes ou des avantages matériels directs ou indirects, de leur donner des objets ou des produits quelconques à moins que ceux-ci ne soient de valeur négligeable, et d’avoir recours à des moyens de fidélisation pour une officine donnée » (titre III) ; et qu’« un groupement ou un réseau constitué entre pharmacies ne peut faire de la publicité en faveur des officines qui le constituent. Aucune publicité ne peut être faite auprès du public pour un groupement ou un réseau constitué entre officines »(titre IV).

A la lumière de ces textes, Michel Duneau, professeur de droit et d’économie pharmaceutique, commente l’initiative de Plus Pharmacie : « Cette pratique ne semble pas, en elle-même, contraire à la dignité de la profession, au plan déontologique. En revanche, elle ne paraît pas conforme à l’article R. 5053-3 du CSP en ce qu’il vise les primes et avantages, encore que cette interdiction ne concerne, stricto sensu, que les médicaments, alors que le système a été mis en place pour les produits de parapharmacie. En revanche, les autorités ordinales pourraient s’arrêter sur le point IV de ce même article, aux termes duquel, d’une part, un groupement ne peut faire de publicité en faveur des officines qui le constituent, et, d’autre part, aucune publicité ne peut être faite auprès du public pour un groupement constitué entre officines, dispositions qui ne paraissent pas respectées en l’occurrence. »

« Défendre la pharmacie ». Face à un tel constat, le président de Plus Pharmacie, Joseph-Philippe Benwaïche, explique sa position. « Depuis plus de vingt ans, l’objectif de notre groupement est de défendre la pharmacie française. Notre cible n’est pas les confrères mais bel et bien les hypers et les magasins de parapharmacie. Les grandes et moyennes surfaces et les circuits sélectifs gagnent des parts de marché à notre encontre. Les grandes surfaces regardent de très près les médicaments frontière. Nous n’entendons pas rester inactifs face à de telles attaques et demeurer dans l’esprit de tout un chacun le point de vente le plus cher. L’objectif est de se battre à armes égales avec les autres circuits de distribution. Tout en démontrant le dynamisme de la pharmacie, nous avons respecté les règles de la profession. Je suis un chef d’entreprise qui tient à la santé à double titre et qui souhaite ardemment rester un créateur d’emplois. Enfin, je ne pense pas que ce soit à l’Ordre de statuer sur les prix, comme le lui a déjà rappelé la DGCCRF. »

Publicité

Un plaidoyer qui n’aurait pas eu lieu d’être si, tout comme Directlabo et ses chéquiers de réduction, Plus Pharmacie avait veillé à la validité de son offre hors des officines du groupement.