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Comment les reconnaître ?

Publié le 18 janvier 2003
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Les produits pharmaceutiques ne sont pas des biens comme les autres et ce d’autant moins que les consommateurs sont incapables de vérifier leur qualité, innocuité et efficacité note l’OMS. « Il est très difficile de reconnaître des produits contrefaits, le packaging étant strictement identique », confirme-t-on à l’Union des fabricants comme au LEEM. D’où des cas de plus en plus fréquents dans les pays développés.

En 2001 et 2002, des contrefaçons de Serostim (Serono), indiqué dans la cachexie chez des malades du sida, ont ainsi été introduites dans des pharmacies américaines – un traitement à 1700 $ par semaine ! (voir encadré p. 30). Le moindre doute d’un pharmacien ou d’un consommateur vis-à-vis d’un conditionnement peut donc tout même de s’avérer précieux, comme le soulignent d’ailleurs les douanes.

Pour l’OMS aussi, toute différence de conditionnement doit être considérée comme suspecte. Mais c’est hélas souvent l’échec thérapeutique ou les réactions indésirables qui permettent de déceler des produits contrefaits.

L’OMS préconise donc d’analyser prioritairement dans les pays les plus menacés des produits de la liste des médicaments essentiels, mais aussi des produits figurant parmi les plus utilisés (notamment pédiatriques). Les points de vente où les échantillons sont prélevés doivent être représentatifs du marché mais sélectionnés au hasard (pharmacies hospitalières, privées ou bien tenues par des ONG). Un tiers des produits recueillis par les inspecteurs des autorités de régulation sont envoyés au laboratoire d’analyse (collaborateur de l’OMS), un tiers au fabricant pour enquête et le troisième tiers est gardé comme témoin.

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Quant aux méthodes de criblage utilisées par les laboratoires, censées détecter la présence de principe actif, il s’agit soit de réactions chimiques colorées en tube, soit de chromatographie en couche mince (préférée car les contrefacteurs intègrent souvent une très faible dose de principe actif pour contrer les contrôles). La limite à ces méthodes : l’absence de détection de tout autre composé potentiellement nocif souvent utilisé comme additif. De plus, face à des contrefaçons sophistiquées, seules la spectrométrie de masse ou la résonance magnétique nucléaire sont susceptibles de détecter les faux produits, avec un gros problème lié à leur utilisation : leur coût. C’est également sur le coût que Gerry Norris, de la PhRMA, appelle l’attention des acheteurs du réseau pharmaceutique, leur demandant « d’être particulièrement vigilants lorsqu’ils se voient proposer des produits à des prix défiant toute concurrence ou en provenance de distributeurs inconnus », deux éléments qui doivent constituer des alertes de base.