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Une nouvelle source d’emplois

Publié le 22 mars 2003
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Les organismes chargés de la protection de l’environnement foisonnent tandis que les laboratoires se préoccupent de plus en plus de l’impact de leurs activités sur la nature. Ce secteur représente un véritable potentiel d’emplois pour des pharmaciens passionnés.

Le lien entre la pharmacie et l’environnement ? Il est évident pour David Garon. « Les deux sont complémentaires. L’environnement, en tant que professionnel de santé, consiste en une évaluation et une réduction des risques avec pour optique la santé humaine », explique ce pharmacien titulaire d’un DEA sur les méthodes de recherche en environnement et santé. Après une thèse de sciences sur la dépollution des sols, il est actuellement attaché provisoire d’enseignement et de recherche sur les résidus des médicaments dans les eaux potables à Châtenay-Malabry.

La protection de l’environnement est devenue une préoccupation constante dans notre société. Symbole de son ampleur : la mise en place en 2001 de l’Agence française de sécurité de l’environnement, qui complète le dispositif de sécurité sanitaire mis en place avec l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé puis l’Institut de veille sanitaire.

Le secteur public s’est étoffé avec la mise en place d’organismes de prévention et de contrôle au niveau régional et départemental. Les postes sont variés : de l’élaboration d’études économiques pour déterminer l’impact d’industries potentiellement polluantes, à des postes de recherche sur la valorisation des déchets. Le secteur privé offre également des débouchés dans les industries chimiques, agroalimentaires, pharmaceutiques et cosmétiques qui se préoccupent du rejet de leurs déchets. Mais la concurrence est rude du côté des chimistes, des scientifiques de formation et des ingénieurs comme les ingénieurs des mines qui sont parfois privilégiés.

Public : prévention et contrôle.

Au sein du ministère, une direction D4, Direction des études économiques et de l’évaluation environnementale, évalue les effets sur l’environnement de la mise en oeuvre des décisions publiques. Elle veille à l’application des textes relatifs aux études d’impact sur l’environnement et assure le suivi et la prise en compte de l’environnement dans les contrats de plan Etat-Région.

Les directions régionales de l’environnement (DIREN) et les directions régionales de l’industrie, de la recherche et de l’environnement (DRIRE) sont chargées du contrôle des activités industrielles susceptibles d’avoir un impact sur l’environnement. « Nous donnons un avis sur les études d’impact sur l’air, le sol, les sous-sols pour l’installation d’usines ou d’élevages, explique une chargée de mission à la DRIRE de Grenoble. Nous nous occupons également du suivi des plans départementaux de gestion des déchets. »

Au niveau départemental, des laboratoires départementaux d’analyse dépendant de la DDASS s’occupent de la surveillance des bactéries dans l’eau potable et autres tests d’écotoxicité. « Enfin, toute commune de plus de 30 000 habitants doit disposer d’un organisme de surveillance de l’eau et de la pollution atmosphérique, ajoute le Pr Lugnier, responsable du DEA de toxicologie de l’environnement à Strasbourg. Mais les scientifiques sont privilégiés. »

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Public et semi-public : la recherche.

Des postes sont accessibles également dans la recherche, au sein des facultés ou bien au sein d’organismes publics comme la D4E, le service chargé de la recherche qui a pour vocation d’élaborer et de diffuser les bases et références scientifiques en lançant des travaux de recherche.

Etablissement public à caractère industriel et commercial, l’INERIS a pour mission d’évaluer et de prévenir les risques accidentels ou chroniques liés aux installations industrielles, aux substances chimiques et aux exploitations souterraines. L’institut, qui compte 250 ingénieurs et chercheurs, effectue des activités de recherche et d’expertise à la demande des pouvoirs publics et des industriels. Autre organisme semi-public, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) s’occupe des déchets, de la pollution de l’air et de la maîtrise de l’énergie.

Secteur privé : production et contrôle qualité.

Le secteur privé est une source d’emplois, notamment les entreprises qui commercialisent des produits de phytopharmacie. « Ce secteur peut s’intéresser à nos diplômés dans le cadre de dossiers d’homologation, soit pour un travail administratif de conformité avec la législation (affaires réglementaires), soit pour des analyses (contrôle qualité) », explique le Pr Férard, responsable du DEA Toxicologie de l’environnement à Caen.

Selon le professeur Lugnier, « les pharmaciens peuvent s’occuper de la gestion des déchets pharmaceutiques des médicaments, des traitements destinés à éviter la toxicité de ces produits. Les analyses se font au sein du laboratoire ou dans des sociétés sous-traitantes. Les pharmaciens peuvent y être chefs d’analyse en s’occupant de la mise en place des bonnes pratiques. Mais les industriels ont plutôt tendance à prendre des chimistes ».

Des bourses d’entrée à l’ADEME

– Chaque année, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) propose 80 allocations de formation par la recherche pour les titulaires d’un DESS ou d’un DEA âgés de moins de 30 ans. Les sujets de recherche proposés doivent s’intégrer dans les domaines correspondant aux missions de l’ADEME : prévention et lutte contre la pollution de l’air ; limitation de la production de déchets, leur élimination, leur récupération, leur valorisation et la prévention de la pollution des sols, la réalisation d’économies d’énergie et de matières premières et le développement des énergies renouvelables, notamment d’origine végétale. Après acceptation du projet, les boursiers sont embauchés en CDD et mis pendant trois ans à la disposition d’un laboratoire de recherche dans lequel ils préparent un doctorat de troisième cycle.

Quelques formations

– DEUST Santé-environnement à Lille. Responsable : Pr Marcincal.

Tél. : 03 20 96 40 40.

– Licence Diagnostic et suivi environnemental. Responsable : Pr Van Haluwyn.

Tél. : 03 20 96. 43 69.

– DESS Biotoxicologie environnementale et industrielle à Lille.

Responsables : Prs Lhermitte et Marzin. Tél. : 03. 20 96 40 40.

– DESS Eaux, Santé et Environnement, à Bordeaux. Responsable : Pr Gang.

Tél. : 05 57 57 12 00.

– DEA toxicologie de l’environnement à Caen, Metz et Strasbourg.

Responsables : Prs Lugnier et Férard.

Tél. : 03 90 24 41 93.

– DEA Méthodes de recherche sur l’environnement et la santé à Grenoble

et Paris-V. Responsables : Prs Benoît-Guyot, Momas et Zmirou.

Tél. : 04 76 63 71 56.