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Les pharmaciens adjoints expriment leur malaise
Premier sujet abordé lors de la conférence sur l’avenir des adjoints d’officine, organisé par la section D de l’Ordre : faut-il ou non s’assurer ? « Le titulaire est responsable des fautes de l’adjoint mais il reste nécessaire de s’assurer à titre personnel pour sa responsabilité civile, compte tenu de l’évolution de la jurisprudence de la Cour de cassation, répond un juriste de l’Ordre. Un arrêt récent précise en effet que les préposés – ici les adjoints – sont civilement responsables des actes qu’ils commettent. En pratique, le titulaire souscrit une assurance civile pour ses adjoints mais ce n’est pas toujours le cas. Le plus sûr, quand c’est possible, serait de regarder comment est rédigée l’assurance du titulaire et les clauses qui couvrent les adjoints. »
Deuxième sujet de discussion : beaucoup de titulaires préfèrent employer des préparateurs au coefficient 400 plutôt que des adjoints. Que peut-on faire ? « Trop souvent les titulaires se cachent derrière la pénurie pour ne pas recruter d’adjoint, remarque Jérôme Paresys-Barbier, président de la section D. Je voudrais à ce propos mettre un bémol. Je souhaite que soit mis en place un observatoire qui permettrait de mesurer et de localiser précisément les manques. Mais en tout état de cause nous devrons trouver un autre mode de calcul que la tranche de CA pour les embauches. » « De toute façon, nous sommes en position de subordination totale », lance un adjoint. « La responsabilité se prend », rétorque Jean-Luc Audhoui, membre du central A. « Mon titulaire m’a menacé de me mettre dehors si je ne délivrais pas sans ordonnance pour certains clients », lâche une autre adjoint. « C’est inacceptable, vous avez votre responsabilité. La démographie actuelle vous permet de changer facilement d’officine », lui a répondu Jean-Luc Audhoui.
Réformer la convention collective.
« En cas de différends professionnels, vous devez en informer l’Ordre, explique Jean-Benoît Dufour, conseiller ordinal de la section D. Nous pouvons tenter une conciliation, avant que vous ne portiez plainte. » « Si on fait ça, on se grille sur toute la région !, lance un adjoint. Tant que les officines seront des tirelires pour financer la retraite des titulaires on ne pourra pas avancer. Il faut en finir avec la propriété personnelle et faire une différenciation entre patrimoine personnel et professionnel. Il faudrait clarifier la mission de l’adjoint au sein de l’officine. Nous sommes des cadres, on ne devrait pas être payé à l’heure mais à la fonction. Et l’ancienneté, que devient-elle lorsque l’on change de pharmacie ? » « Les choses sont en train d’évoluer, nuance Jérôme Paresys-Barbier. Beaucoup de titulaires reconnaissent aujourd’hui que leurs adjoints sont de véritables collaborateurs. Mais il est vrai que nous devrons revoir la convention collective. »
Jean Parrot, président de l’Ordre, concluait la conférence : « J’ai entendu une partie des malaises exprimés. Malheureusement l’Ordre ne pourra pas répondre sur tous ces aspects, qui dépendent pour beaucoup des syndicats. Mais sachez que l’Ordre est sensible à une meilleure représentativité des adjoints. La section D sera mieux représentée après les élections. Nous devrons alors revoir les équilibres entre adjoints et titulaires et le partage des responsabilités. »
Entendu
» On a pu voir dans la presse une annonce : « Cherche pharmacien, 5 000 euros par mois, bête de comptoir. » C’est une atteinte à la dignité humaine ! «
Jérôme Presys-Barbier, président de la section D
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