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ALLEMAGNE : La future dérégulation inquiète

Publié le 26 avril 2003
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Le projet de loi de réforme du système de santé préoccupe les pharmaciens allemands. C’est un véritable démantèlement des structures actuelles du marché du médicament que prévoit le législateur d’ici le début de l’été. Outre la VPC, le gouvernement a décidé d’autoriser la constitution de chaînes de pharmacies. Un titulaire pourra gérer jusqu’à cinq pharmacies, pourvu qu’un pharmacien soit présent en permanence dans chacune d’elles. Les répartiteurs sont dans les starting-blocks : « Nous ne faisons pas spécialement pression sur le gouvernement, mais si les chaînes venaient à être autorisées, dès le lendemain nous serions présents sur le marché », annonce Fritz Oesterle, président de Gehe.

Pour le gouvernement, cette dérégulation du marché du médicament ne poursuit qu’un but : la baisse du prix du médicament. « Nous voulons renforcer la concurrence entre les distributeurs afin de susciter une baisse des produits, notamment de l’OTC. C’est l’intérêt du consommateur qui préoccupe le législateur », déclare le ministère de la Santé. Si cette libéralisation du marché freinait la hausse des dépenses de médicaments, le gouvernement promet aux pharmaciens de supprimer le rabais qu’ils doivent concéder aux caisses (voir Le Moniteur n° 2481). Maigre consolation : la part des coûts de distribution dans le prix du médicament n’a cessé de baisser en vingt ans, de 38 à 29 %.

L’Association des pharmaciens allemands (ABDA) souligne que leur marge moyenne est la plus basse des pays européens où existent des chaînes, et que seul un titulaire en charge de son officine est à même de garantir la sécurité du médicament à l’heure où, selon eux, 8 % des produits pharmaceutiques en circulation Outre-Rhin sont faux.

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