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Ramadan : comment concilier jeûne et diabète
Chez le diabétique, la période du ramadan est un moment exposant à un déséquilibre glycémique et à de potentielles complications. Certaines adaptations peuvent être effectuées pour maintenir une prise en charge adaptée.
Le ramadan a débuté le mercredi 22 mars pour 30 jours. Alternant jeûne et prise alimentaire inhabituelle, il est susceptible de déséquilibrer les patients souffrant de maladies chroniques. Les patients diabétiques notamment doivent être particulièrement suivis durant ce mois. Parmi les principaux risques auxquels expose cette période, il faut être vigilant à :
– l’hypoglycémie, principalement si des traitements hypoglycémiants sont associés ;
– l’hyperglycémie, due à une surcharge d’apports alimentaires et une mauvaise adaptation des traitements, avec un risque de déshydratation et de décompensation métabolique aiguë (acidocétose notamment) ;
– une thrombose liée à un état d’hypercoagulabilité secondaire à l’hyperglycémie, l’hypovolémie et l’augmentation de la viscosité sanguine.
Le ramadan se prépare idéalement avec le médecin traitant par une réévaluation de la pathologie et des traitements.
Certains antidiabétiques peuvent être maintenus sans modification de dose. Ainsi, la metformine, l’acarbose, les gliptines (inhibiteur de la DPP-4) et les gliflozines (inhibiteurs de SGLT-2), en restant vigilant au risque de déshydratation pour ces derniers, sont associés à un faible risque d’hypoglycémie. Leur prise peut être poursuivie en adaptant le moment d’administration (lorsque la période de jeûne est rompue et le cas échéant au cours d’un repas). Les analogues de la GLP-1 par voie injectable peuvent être maintenus à condition qu’ils aient été introduits et titrés au moins 6 semaines avant.
Les sulfamides hypoglycémiants et le répaglinide sont à éviter en raison du risque élevé d’hypoglycémie. S’ils sont poursuivis au cours du ramadan, les sulfamides hypoglycémiants seront administrés de préférence en une prise unique le soir et, si nécessaire, à dose réduite le matin (le glibenclamide est à éviter en raison d’un risque très important d’hypoglycémie). Pour le répaglinide, la dose journalière habituelle peut être maintenue avec une prise pendant les repas et éventuellement en répartissant les doses en 2 prises par jour au lieu de 3.
Les patients sous insuline devront renforcer leur suivi glycémique. Une insuline à longue demi-vie est à privilégier, à prendre le soir, éventuellement avec une insuline rapide aux repas, en prévoyant une diminution de la dose totale d’insuline de 15 à 30 %.
De façon générale, un renforcement de l’autosurveillance glycémique doit être mis en place chez tous les patients diabétiques, avec au moins une glycémie capillaire avant chaque repas et deux pendant le jeûne. Si la glycémie est inférieure à 0,70 g/l, le patient doit absolument rompre le jeûne et se resucrer immédiatement (sachant que le seuil de ressenti des signes d’hypoglycémie est souvent bien inférieur). Il convient également de limiter les activités physiques et sportives durant la période de jeûne (particulièrement en cas de forte chaleur). Dans la mesure du possible, l’alimentation doit rester équilibrée et être répartie sur 2 ou 3 repas pendant la rupture du jeûne. Il est également recommandé d’assurer une bonne hydratation.
Sources : Jeûne du ramadan et maladie chronique : mobilité dans l’accompagnement du patient, La Revue médicale Suisse, 2019 ; Fédération française des diabétiques ; Guidelines de la Fédération internationale du diabète, 2016 ; Gestion du patient atteint de pathologies cardiovasculaires pendant le ramadan, Guide pratique de l’Instance tunisienne de l’évaluation et de l’accréditation en santé, 2022.
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