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Négociations avec l’Assurance maladie : la stratégie des pharmaciens
Les chambres patronales sont en train d’affiner leur feuille de route pour le volet économique des négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie qui débuteront à l’automne. L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) et la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) peaufinent leur stratégie.
« Lors d’une conférence, Joël Lecoeur, le président du groupement Conseil Gestion Pharmacie, a annoncé qu’en 2023, les officines allaient être exposées à un effet ciseau. Avec d’un côté, un niveau d’activité revenu à celui de 2019, et de l’autre, une augmentation de la masse salariale de 6 % l’année dernière, et des charges fixes qui ont explosé avec l’inflation. Il estimait ainsi que tous les bénéfices engrangés en 2021 et 2022 risquaient d’être engloutis cette année », redoute Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmacieNs d’officine (USPO) qui va donc militer pour une revalorisation des honoraires. « Lors des échanges que nous avons pu avoir avec Marguerite Cazeneuve, la directrice déléguée de l’Assurance-maladie, celle-ci nous a dit qu’elle avait entendu le message, mais qu’elle ne pourrait pas compenser la totalité de l’inflation, confie-t-il. Si l’on considère que celle-ci a été en moyenne de 10 % l’année dernière, nous allons réclamer une augmentation des honoraires du même ordre, mais en procédant de manière intelligente car si nous appliquions cette mesure à l’ensemble des actes, ce serait prendre le risque de faire exploser le réseau. » L’USPO vient de créer un groupe de travail afin d’évaluer et de simuler les impacts de telle ou telle augmentation. Pierre-Olivier Variot militera également pour que les budgets non dépensés depuis 2018 attribués aux bilans partagés de médication partagés (BPM) soient affectés aux missions qui seront confiées aux pharmaciens. « Cette enveloppe estimée à 40 M€ pourrait effectivement être allouée à la rémunération des interventions pharmaceutiques, aux renouvellements d’ordonnances ou à la prise en charge de la PDA », suggère le président de l’USPO.
L’inflation au cœur des négociations
De son côté, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a, lors de son assemblée générale qui s’est tenue en début de semaine, voté une motion économique visant à obtenir une enveloppe de 750 M€ pour compenser l’inflation depuis 2019. « Cette enveloppe étant justifiée par un chiffrage précis de tous nos actes, que ce soit en prix et en volume, précise Philippe Besset, le président de la FSPF. Pour y parvenir, nous allons demander une réévaluation de l’honoraire de dispensation HDR de 0,50 € à 1,30 €, ainsi qu’une revalorisation de l’acte de vaccination qui est aujourd’hui limité à 9,60 €, alors qu’il est supérieur à 13 € pour les vaccins contre le Covid-19. » La FSPF demandera également la création de quatre nouveaux honoraires portant sur les renouvellements de plus de trois mois des ordonnances de patients chroniques, la dispensation protocolisée, les interventions pharmaceutiques, et le soutien aux officines installées en territoires fragiles. « Cette feuille de route sera transmise dans les jours qui viennent à l’USPO pour que nos confrères puissent la commenter et l’enrichir, l’objectif étant de parler d’une même voix lors des négociations conventionnelles avec l’Assurance-maladie », conclut Philippe Besset.
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