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Jusqu’ici les cessions vont bon train
Le marché des transactions en 2022 est marqué par un nouveau renchérissement des prix de cession et reste sur une bonne dynamique en volume. Arrivée en cours d’année dernière, l’inflation a finalement peu pesé dans les prévisionnels des acquéreurs.
Au vu des 159 cessions d’officines qu’ils ont réalisées l’an dernier et étudiées pour les besoins de la statistique, les membres des cabinets d’expertise comptable du groupement CGP remarquent eux aussi que le marché de la transaction est toujours très actif. Ce réseau constate que certains titulaires, fatigués par la crise sanitaire et confrontés aux difficultés d’exploitation liées en grande partie à la pénurie de personnel, anticipent leur cessation d’activité. Dans le même temps, les diplômés engagés depuis plusieurs années dans une carrière officinale voient l’installation comme un aboutissement logique. D’autant que les belles performances économiques de 2022 assoient un peu plus leur décision d’acquérir sans se laisser freiner dans leurs intentions entrepreneuriales par la hausse des taux d’intérêt.
L’an dernier, CGP relève que l’apport personnel a logiquement crû d’un point, passant de 15 % (241 k€) en 2021 à 16 % (297 k€) en 2022, dans la mesure où les acquéreurs délaissent de plus en plus les petites officines et se livrent une course à la taille critique. Le prix d’achat moyen d’une officine a en effet fait un bond important l’an dernier, passant de 1 587 k€ en 2021 à 1 910 k€ en 2022. Une taille suffisante qui apporte la garantie de pouvoir réaliser les nouvelles missions et offrir de meilleures conditions de travail à toute l’équipe ne suffit pourtant pas toujours. « Les acquéreurs refusent d’étudier les officines dont l’environnement médical est dégradé ou dont le manque de personnel est criant, constate Joël Lecoeur, expert-comptable du cabinet LLA et président du groupement CGP. Sachant qu’une personne en moins dans une équipe officinale pèse moins dans une grande pharmacie que dans une petite. »
La taille fait le prix
« Le report des acquisitions sur des officines plus importantes a un effet inflationniste sur les prix », ajoute-t-il. Ce phénomène est une constante depuis plusieurs années. Le prix d’achat moyen 2022 représente 7,45 fois l’excédent brut d’exploitation (EBE) retraité (déduction faite de la rémunération du titulaire) tel qu’il figure dans le prévisionnel de l’acquéreur. En 2021, ce multiple de l’EBE était de 7,10. Cette moyenne cache des disparités importantes selon la taille de l’officine que l’on retrouve également dans l’analyse du prix en pourcentage du chiffre d’affaires HT (moyenne 2022 : 88 %, moyenne 2021 : 85 %).
Ainsi, les pharmacies de moins de 1 M€ qui peinent de plus en plus à trouver un repreneur se négocient en moyenne à 6,65 fois l’EBE et à 47 % du CA HT. Les pharmaciens de CA compris entre 1 M€ et 2 M€ sont les mieux valorisées de toutes par rapport à la rentabilité (7,63 fois l’EBE) et ressortent en prix de vente à 83 % du CA HT. Les prix des officines de plus de 2 M€ atteignent en moyenne 95 % du CA HT et se situent à 7,43 fois l’EBE.
« Le renchérissement des prix tient aussi à l’attractivité de certaines régions, notamment en deuxième ou troisième installation, celles du sud et de la façade ouest de la France. Dans le Sud-Ouest, les prix de cession dépassent d’ailleurs régulièrement les 100 % », indique Joël Lecoeur.
Pour 2023, la vigilance est de mise dans les prévisionnels des acquéreurs en raison de la hausse des taux. D’où la mise en garde de l’expert-comptable de LLA : « La hausse des taux d’intérêt aura un impact direct sur le montant de l’apport personnel si les prix de cession restent à ces niveaux élevés, elle risque même de décourager certains prétendants à l’installation ».
PUBLIÉ DANS LE N° 3458 DU 25/03/2023
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