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« Quels vaccins pour mes vacances ? »
Les voyages à l’étranger imposent de faire le point sur les vaccinations avant de partir.
Le moment d’y penser
La plupart des vaccinations doivent être pratiquées au minimum quinze jours avant le départ. Elles peuvent être réalisées le même jour. Seules les vaccinations contre la fièvre jaune et la méningite à souche W135 doivent être effectuées au minimum dix jours avant le départ pour être administrativement valables et réellement efficaces. Lors des rappels pour la fièvre jaune (tous les dix ans), la validité du certificat est en revanche immédiate.
Les vaccins classiques
Les vaccins pour les pays exotiques ne doivent pas faire oublier les indispensables vaccins classiques tétanos et polio (un rappel tous les dix ans). L’association au vaccin contre la diphtérie est vivement conseillée car cette maladie bactérienne est en augmentation dans les pays de l’Est. Chez l’adulte, le vaccin Diftavax comporte une dose dix fois moindre de toxine diphtérique que le DTPolio afin de minimiser les réactions post-vaccinales (fièvre). Il ne faut pas oublier, en particulier chez la personne âgée, la vaccination antigrippale en cas de voyage dans l’hémisphère Nord.
Les vaccins obligatoires
À l’heure actuelle, seules deux vaccinations peuvent être légalement exigées aux frontières de certains pays.
Fièvre jaune
Pays concernés : la vaccination est obligatoire pour certains pays d’Afrique intertropicale et d’Amérique du Sud (y compris la Guyane), mais, en réalité, elle est absolument indispensable pour l’ensemble de cette zone géographique. Le risque : la fièvre jaune peut évoluer vers une hépatite avec hémorragies, entraînant le décès dans un cas sur deux. Il n’existe aucun traitement autre que symptomatique. Modalité : il s’agit d’une injection unique. La vaccination ne peut être effectuée que dans un centre agréé qui délivre un certificat international de vaccination (carnet jaune) valable dix ans, à conserver durant son voyage.
Méningite à souche W135
Pays concernés : la vaccination contre les souches W135 de méningocoque est obligatoire pour tous les pèlerins se rendant à la Mecque ou à Médine. Modalités : une seule injection du vaccin Menomune (actif sur les souches A, C, Y et W135) est nécessaire. Elle n’est pratiquée que dans les centres de vaccination habilités pour la fièvre jaune. Attention : le vaccin méningococcique A et C, disponible à l’officine, n’est pas celui exigé pour les pèlerins se rendant à la Mecque.
Les vaccins recommandés
Certaines vaccinations sont recommandées selon le contexte du voyage (voyage organisé, vie au milieu des autochtones, loin des villes…) et les pays visités.
Typhoïde et hépatite A
Mode de transmission : la typhoïde et l’hépatite A sont deux pathologies aux modes de transmission proche (orofécale). Maladies dites « des mains sales », elles sévissent dans tous les pays où l’hygiène est précaire. Elles se transmettent par ingestion d’aliments souillés par de l’eau polluée (urines, fèces…) à un moment ou à un autre de leur préparation. Gravité : la fièvre typhoïde est marquée par une fièvre, un état de prostration et une diarrhée liquide. Le taux de mortalité est de 30 % en l’absence de traitement et reste de 0,3 % avec une prise en charge par antibiotiques de dernière génération. Quant à l’hépatite A (jaunisse), elle est rarement mortelle. Elle s’accompagne toutefois d’une asthénie qui peut durer plus d’un mois, mais n’évolue jamais vers une hépatite chronique. Quand vacciner : le risque est sans comparaison entre un voyageur qui ne sort pas d’une grande ville, prend tous ses repas en hôtel et ne consomme que de l’eau encapsulée, et le baroudeur qui goûte la cuisine autochtone dans des conditions d’hygiène parfois précaires. Conseiller la vaccination à ce dernier. Vaccination : les deux vaccins contre la fièvre typhoïde et l’hépatite A peuvent s’injecter le même jour, deux semaines au minimum avant le départ. Conseil : il existe dorénavant un vaccin combiné chez l’adulte (Tyavax).
Les vaccinsCholéra
Maladie à transmission orofécale, le choléra ne dispose plus de vaccin en France. La meilleure prophylaxie passe par des règles d’hygiène stricte.
Hépatite B
Mode de transmission : sexuelle ou sanguine. Gravité : le risque principal de l’hépatite B est l’évolution vers un cancer du foie de très mauvais pronostic. Qui vacciner : les patients risquant d’avoir des rapports contaminants sur place (mais conseiller les préservatifs pour éliminer le risque de sida et d’autres infections sexuellement transmissibles) ou pouvant nécessiter des soins dans un contexte d’hygiène douteuse. Dans ce cas, pour éviter une transmission sanguine, conseiller d’emmener dans la trousse à pharmacie une seringue stérile s’il s’avère nécessaire de pratiquer une injection en cas d’hygiène précaire (plutôt pour les baroudeurs). Vaccination : elle nécessite trois à quatre injections. Le schéma vaccinal pour un départ accéléré comprend quatre injections, trois rapprochées (J0, J7 et J21) et la quatrième un an plus tard. Conseil : pour une protection optimale, la vaccination est à démarrer huit à douze mois avant le voyage.
Méningite A et C
Le vaccin méningococcique A et C contre les méningites du voyageur diffère de celui destiné aux pèlerins de la Mecque (traité dans le chapitre des vaccinations obligatoires). Mode de transmission : la contamination se fait par voie respiratoire (gouttelettes de salive) à partir de sujets atteints de pharyngite à méningocoque asymptomatique. Gravité : les méningites sont habituellement mortelles en l’absence de traitement en urgence. Quand vacciner : jamais légalement obligatoire, le vaccin est cependant vivement recommandé lors de séjours dans la « ceinture de la méningite », zone d’Afrique tropicale, du Népal et du nord de l’Inde où les méningites sont endémiques. Vaccination : une seule injection dix jours avant le départ. Les enfants peuvent être vaccinés à partir de l’âge de 18 mois. Une seule injection protège pendant quatre ans. Attention : les vaccins contre la souche C seule (Méningitec, Méninvact, Menjugate et Neisvac) ne sont pas adaptés aux méningocoques circulant hors de nos frontières. Ce sont des vaccins destinés à protéger des épidémies de méningites se produisant en France.
Encéphalite japonaise
Cette maladie, transmise par les piqûres de moustiques, sévit dans les zones rurales d’Asie, près des rizières, et peut entraîner une encéphalite mortelle ou laissant des séquelles neurologiques graves. Qui vacciner : la vaccination est proposée aux voyageurs envisageant un séjour prolongé en milieu rural. Modalités : trois doses de vaccins espacées sur un mois. Le vaccin n’est pas disponible en officine mais est pratiqué dans les centres de vaccination antiamarile.
Méningoencéphalite à tiques
On rencontre cette maladie en Europe orientale, dans certaines régions de Suède, d’Autriche, d’Allemagne ou de Sibérie. Qui vacciner: transmise par piqûre de tique, cette maladie sévit surtout dans les régions boisées et humides. Attention donc pour les campeurs et randonneurs. Modalités : la primovaccination nécessite trois injections étalées sur neuf à douze mois. Conseil : il faut commencer la vaccination à l’automne pour une protection l’été suivant.
Rage
Elle est transmise à l’homme de façon accidentelle par morsure ou parfois simple griffure ou léchage d’animal infecté (en particulier le chien). Les plus vulnérables sont les enfants qui caressent volontiers un chien errant. En l’absence de traitement, la rage est mortelle dans 100 % des cas. Qui vacciner : la vaccination est conseillée en cas de séjour prolongé, aventureux, particulièrement en Inde dès l’âge de un an. Vaccination : trois injections étalées sur un mois sont nécessaires pour la primovaccination. Attention : une morsure ou une griffure d’animal suspect chez un patient vacciné nécessitent néanmoins toujours de pratiquer une ou deux injections de rappel du vaccin.
HygièneTyphoïde, hépatite A et choléra : prévention
• Se laver les mains avec du savon avant toute manipulation d’aliments.
• Consommer des aliments cuits et chauds.
• Ne boire que de l’eau en bouteille, décapsulée devant soi, du café ou du thé bouillants, des oranges pressées devant soi.
• Éviter les crudités, les fruits de mer, les fruits non épluchés, les glaces et glaçons, les plats préparés et consommés froids.
• Manger des fruits pelés par soi-même.
• Stériliser l’eau de boisson si elle n’est pas sûre (comprimés Micropur Forte, Hydroclonazone).
À savoir
Chez l’enfant
• Les classiques : le calendrier vaccinal de l’enfant doit être à jour selon son âge : BCG, coqueluche, DTP, Hæmophilus, pneumocoque, ROR.
• Les spécifiques : le vaccin contre la fièvre jaune doit être pratiqué à partir de 6 mois, contre la rage et l’hépatite A à partir de 1 an, contre le méningocoque A et C à partir de 18 mois, et pour la fièvre typhoïde à partir de 2 ans.
Où s’informer ?
Les sites Internet
• Les sites du CHU de Rouen
() ou de Edisan-Médecine des voyages () sont très riches en renseignements sur les pathologies et les risques tropicaux, et fournissent les coordonnées des centres de vaccinations.
• Le site du ministère des Affaires étrangères (, rubrique « Conseils aux voyageurs) et celui du Comité d’informations médicales () sont très simples d’utilisation puisqu’il suffit d’entrer le nom du pays choisi pour obtenir toutes les informations sanitaires correspondantes.
Tous ces sites sont fiables et affichent la date de dernière mise à jour de leurs informations.
Par téléphone
Le CHU de Rouen assure une permanence téléphonique de 9 h à 19 h au : 02 32 88 84 48.
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