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« Je préfère le patch contraceptif »

Publié le 1 septembre 2004
Par Florence Bontemps
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Le patch contraceptif féminin délivre un estroprogestatif par voie transdermique. Sa pose hebdomadaire favorise l’observance à condition de respecter certaines règles d’utilisation.

Mode d’emploi

Le patch Evra est une nouvelle méthode contraceptive qui diffuse des estroprogestatifs par voie transdermique. En pratique, on pose un patch par semaine les trois premières semaines du cycle. Il n’y a pas de patch la quatrième semaine. Le patch est changé toujours le même jour de la semaine.

Application

Le patch se colle sur une zone de peau propre, sèche, saine, sans pilosité : fesse, abdomen, face extérieure du bras, partie supérieure du torse mais jamais sur les seins. Il est nécessaire d’éviter toute trace de crème, de lotion ou de talc sur la zone de peau prévue pour placer le patch. Il est préférable de changer de zone à chaque renouvellement de patch afin de limiter le risque d’irritations cutanées.

Jour J selon le mode de contraception précédent

Le premier jour de pose (jour J) dépend du mode de contraception précédent.

• Pas de contraception. La pose se fait le premier jour des règles. Après un accouchement, si la patiente n’allaite pas, le premier patch doit être mis en place quatre semaines après la naissance. Passé ce délai, utiliser des préservatifs pendant sept jours en complément du premier patch.

• Pilule classique. Après une contraception par pilule estroprogestative classique, le premier patch doit être posé le premier jour du saignement qui survient à l’arrêt de la pilule.

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• Micropilule. Après avoir pris une contraception microprogestative continue (Exluton, Microval, Milligynon, Ogyline), arrêter, le jour souhaité, la pilule et appliquer le premier patch. Attention : utiliser des préservatifs en complément pendant sept jours !

Renouvellement

• Pose standard. Le patch se change tous les sept jours pendant trois semaines de suite. Le jour J, le patch peut être changé à n’importe quel moment de la journée. Il suffit de retirer l’ancien patch et d’en remettre un nouveau immédiatement, à un endroit différent. Attention : ne jamais laisser plus de sept jours sans patch !

• Changement du jour J. Il est possible de raccourcir la « fenêtre » sans patch. Par exemple, une patiente dont le jour J est un mardi, et qui préférerait que ce soit un dimanche, peut retirer son dernier patch le mardi et reprendre le cycle suivant dès le dimanche. Attention : ne jamais rallonger la fenêtre sans patch car l’ovulation peut se déclencher !

• Décalage du jour des règles. Pour retarder les menstruations, on peut utiliser un patch six semaines consécutives, après quoi un intervalle sans patch de sept jours est nécessaire.

Précautions

Collecte des déchets

L’ancien patch ne doit pas être jeté dans les toilettes ou dans une poubelle car il contient encore des doses importantes d’hormones qui pollueraient l’environnement. Il doit être plié en deux, collé sur lui-même, remis dans son sachet d’origine et rapporté à la pharmacie.

Problèmes d’adhérence

• Mauvaise adhérence. Si le patch se soulève ou tend à se décoller, le remplacer aussitôt par un nouveau patch, qui sera changé au jour J habituel. C’est un « gaspillage » indispensable car un patch mal collé risque de ne plus diffuser assez d’hormones pour bloquer une éventuelle grossesse.

• Décollement du patch. Si le patch est resté décollé plus de vingt-quatre heures, ou bien si la patiente ne peut pas préciser le moment, il faut recommencer à zéro, c’est-à-dire entamer un nouveau cycle de trois patchs avec un nouveau jour J. Attention : en complément, utiliser des préservatifs pendant sept jours !

Oublis de patch

En cas d’oubli de pose ou de retrait (voir encadré), l’attitude à adopter va dépendre de la période du cycle où intervient l’oubli, de la durée de l’oubli et de l’existence ou non de rapports sexuels durant cette période. Comme pour la pilule classique, l’oubli le plus ennuyeux est l’oubli en début de cycle.

Contre-indications

Les contre-indications du patch sont identiques à celles d’une pilule estroprogestative : antécédents ou facteurs de risque de thrombose veineuse ou artérielle (HTA sévère, diabète avec atteintes vasculaires…), cancers de sein ou de l’endomètre, hémorragie génitale non expliquée. En cas d’immobilisation prolongée, suspendre la contraception (augmentation du risque de phlébites et accidents vasculaires) et la reprendre quinze jours après la récupération totale de la mobilité. Si l’immobilisation est prévue (opération programmée), arrêter les patchs quatre semaines auparavant.

Effets secondaires

Ce sont les mêmes que ceux des pilules estroprogestatives : tensions mammaires, céphalées, nausées. Des réactions locales au patch peuvent parfois survenir.

La survenue des règles

• Une hémorragie de privation (règles) a généralement lieu dans l’intervalle libre sans patch. Le patch du nouveau cycle se pose même si les saignements ne sont pas terminés.

• Certaines femmes ne présentent pas de règles à l’arrêt des patchs. Au moindre doute sur la bonne utilisation des patchs (oubli, décollement…), conseiller un test de grossesse avant de reprendre le cycle suivant.

• Des petits saignements irréguliers (« spottings ») peuvent survenir pendant la période où la patiente est sous patch, surtout les trois premiers mois.