Socioprofessionnel Réservé aux abonnés

Combat pour un statut

Publié le 1 février 2005
Par Claire Bouquigny
Mettre en favori

Mickaël Bertho se bat pour conquérir la reconnaissance de son métier de préparateur au sein des centres de secours.

Tout feu, tout flamme. Mickaël Bertho s’emporte lorsqu’il parle de son combat pour faire reconnaître son métier de préparateur chez les sapeurs-pompiers. « Nous n’entrons dans aucune catégorie existante ! », s’insurge-t-il. Mickaël travaille au sein du service départemental d’incendie et de secours de Loire-Atlantique, basé à Nantes. « En 2000, la gestion des médicaments au sein des casernes a changé. Les centres de secours ont été autorisés à créer une pharmacie à usage intérieur au niveau départemental. C’est à ce moment-là que j’ai signé un contrat temporaire au grade d’assistant médicotechnique, catégorie B. » Il s’agissait de tout organiser et de mettre sur pied les procédures. « Nous avons conçu des kits des secours d’urgence adaptés aux noyades, aux arrêts cardiaques, aux victimes d’incendie ou d’intoxication… » Le personnel des pharmacies à usage intérieur (PUI) délivre uniquement les médicaments et matériels adaptés à l’urgence et doit s’occuper de la gestion des stocks en prenant garde aux dates de péremption, ce qui implique une traçabilité très complexe. « Nous nous occupons de l’approvisionnement des véhicules de secours (dispositifs stériles, défibrillateurs…) ainsi que de la répartition de l’oxygène et la destruction des déchets infectieux. » Mickaël aime ce métier qui lui a permis de continuer à vivre sa passion. De 18 à 26 ans, il a été pompier volontaire. Mais pour rester à la caserne, en tant que préparateur, il a dû se battre. Les préparateurs ne sont pas reconnus comme assistants médico techniques. Impossible d’être titularisé dans cette catégorie. « J’ai écrit aux trois ministères dont dépendent les centres de secours : l’Intérieur, la Santé et la Fonction publique. J’en ai parlé à l’ANPPH*, à un député de Loire-Atlantique, à un ancien ministre de la Santé, et à un général car les préparateurs de l’armée sont eux reconnus. » En vain. Les douze préparateurs qui exercent dans les centres de secours (il existe 44 PUI départementales) ont tous ont dû trouver des astuces pour conserver leurs postes. Les pharmaciens peuvent passer un concours pour devenir gérant ou adjoint en PUI chez les pompiers, mais rien de tel n’est prévu pour les préparateurs. Mickaël Bertho n’est pas optimiste car, dit-il : « le Code de la santé publique prévoit que dans les PUI, les pharmaciens peuvent se faire aider non plus seulement par des préparateurs mais par d’autres catégories de personnels spécialisés ». En attendant, le préparateur a bien été titularisé, mais comme… agent d’entretien. Et donc rétrogradé, catégorie A.

Mickaël Bertho

1976 : naissance à Saint-Nazaire.

1994 – 2002 : sapeur-pompier volontaire.

1995 : baccalauréat médicosocial.

1997 : BP de préparateur en pharmacie.

1997 – 1998 : préparateur dans une officine à Saint-Nazaire.

1999 : remplacement à l’hôpital de Saint-Nazaire.

Depuis 2000 : préparateur à la pharmacie à usage intérieur du service départemental d’incendie et de secours de Loire-Atlantique.

* Association nationale des préparateurs en pharmacie hospitaliers.

Publicité