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« Je me suis brûlé, que faire ? »
Fer à repasser, eau bouillante, porte du four en chauffe… On dénombre chaque année 300 000 brûlures. Certaines d’entre elles peuvent être prises en charge à l’officine.
Stade de la brûlure
Les brûlures du premier degré se présentent sous forme de lésion érythémateuse (rouge), douloureuse mais sans cloque. Elles ne sont en général pas graves mais peuvent être étendues.
Les brûlures du deuxième degré correspondent à la formation quasi immédiate de bulles par décollement de l’épiderme. Ces bulles ou phlyctènes, remplies de sérosités, finissent par se rompre. Le risque infectieux est alors important.
La brûlure du troisième degré relève du traitement hospitalier en urgence. La lésion est sans phlyctène, insensible. Le derme profond est atteint et la cicatrisation spontanée est impossible et nécessite une greffe de peau.
Le premier geste
Il est essentiel de refroidir la zone brûlée dès que possible car la brûlure continue à s’étendre pendant plusieurs minutes. Pour cela, il faut asperger d’eau froide (19 °C), sous un robinet ou une douche, la zone brûlée pendant dix minutes. Attention : dix minutes montre en main ! Ne pas utiliser de glaçons. Si le patient vient à la pharmacie aussitôt après l’accident (dans la demi-heure), il peut être encore bénéfique de mettre la brûlure sous l’eau froide. Sinon, c’est le bon moment pour lui inculquer ce premier geste.
Évaluer la gravité
Pour reconnaître les brûlures qui doivent impérativement être adressées à un médecin, il faut faire le point à la fois côté patient et côté brûlure.
Qui est le patient ?
Les enfants, les personnes âgées, les diabétiques, les sujets souffrant d’artériopathie, celles qui sont immunodéprimées (traitement anticancéreux, sida…) sont particulièrement fragiles. Chez elles, ne prendre en charge que les brûlures du premier degré de petite surface.
Comment se présente la brûlure ?
Les brûlures du premier degré peuvent en général être prises en charge à l’officine, sauf si elles sont très étendues (plus de cinq fois la surface d’une main du patient). Celles avec cloques seront prises en charge avec prudence : si les cloques sont étendues (plus de 2 cm × 2 cm) ou nombreuses, si elles sont percées et présentent des signes d’infection, adresser le patient au médecin.
Où est située la brûlure ?
Attention aux brûlures de la face (cicatrices disgracieuses), des articulations, des mains ou des organes génitaux (difficultés à cicatriser, risque infectieux), qu’il faut adresser au médecin !
Le traitement de la brûlure
Brûlure du premier degré
La cicatrisation est spontanée, avec légère desquamation de la peau lésée. Appliquer une crème ou pommade cicatrisante et calmante trois fois par jour en massage léger. Associer un antalgique oral comme le paracétamol car les brûlures sont souvent douloureuses.
Brûlures du deuxième degré
Dans tous les cas, ne surtout pas percer les cloques volontairement : elles forment une barrière essentielle contre l’infection. Le but du traitement est de protéger la cloque pour éviter qu’elle ne se perce. On limite ainsi le risque d’infection. Plusieurs techniques de soins sont possibles :
• Appliquer de la Biafine (ou Lamiderm) en couche épaisse jusqu’à refus de la peau, puis recouvrir d’une compresse humidifiée maintenue par un pansement. Renouveler l’application pour maintenir toujours un excédent d’émulsion. C’est la solution la mieux adaptée lorsque la brûlure est constituée de plusieurs petites cloques disséminées, ou sur une zone déformable peu propice aux pansements adhésifs. L’inconvénient est que le pansement ne peut pas être mouillé.
• Appliquer un pansement :
– Pansement lipidocolloïde (compresse imprégnée d’une émulsion de vaseline). Il n’adhère pas à la plaie, respecte le tissu nouvellement formé, et son retrait est indolore. Ce type de pansement est idéal pour une zone plane ne risquant pas d’être mouillée lors des activités quotidiennes. Il est moyennement déformable (risque de ne pas coller suffisamment sur une articulation).
– Pansement hydrocolloïde (la couche interne du pansement forme un gel au contact de la plaie et permet son maintien en milieu humide). Son avantage est d’être imperméable à l’eau (bain et douche possible). Il convient aussi pour une petite blessure. L’inconvénient est qu’il est parfois difficile à faire tenir sur une zone mobile.
– Film semi-perméable en poly-uréthanne. Il s’agit d’un film très mince, adhésif et semi-perméable (bain et douche possibles), qui forme comme une seconde peau extrêmement mince. Il peut se poser sur des zones mobiles (articulations, doigts…), car il se déforme facilement, mais il n’a pas de pouvoir d’absorption de l’exsudat.
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