Compléments alimentaires : ils raffolent de la pharmacie

© Getty Images

Stratégie et Gestion Réservé aux abonnés

Compléments alimentaires : ils raffolent de la pharmacie

Publié le 19 avril 2023
Par Audrey Chaussalet
Mettre en favori

Toujours porté par la crise sanitaire, le marché global des compléments alimentaires, qui a représenté en 2022 un chiffre d’affaires de 2,6 Md€, continue de bien se porter en pharmacie. Bien mieux que dans les les hypermarchés. Oui, mais jusqu’à quand ?

En 2022, l’officine a réalisé à elle seule 54 % des ventes de compléments alimentaires. Le circuit a affiché une croissance de 9 % en valeur et de 12 % en volume, selon Iqvia pour le syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet)1. Il faut dire que les Français ne sont pas dans une forme olympique ! Deux sur cinq déclarent ne pas se sentir en très bonne santé, selon le Baromètre 2023 de la consommation des compléments alimentaires d’Haris interactive*2. Ils souffrent principalement de fatigue, stress, troubles du sommeil… Pire encore, la méforme ambiante gagne du terrain. Par exemple, la part de la population qui estime mal dormir augmente d’année en année (46 % en 2022 versus 40 % en 2021). Minés par l’inflation et la réforme des retraites, 36 % des répondants avouent également avoir le moral dans les chaussettes, contre 32 % en 2021…

6 Français sur 10 ont déjà consommé des compléments alimentaires

Bonne nouvelle pour les acteurs du marché des compléments alimentaires : 73 % des Français les jugent les efficaces. Une confiance gagnée qui se retrouve également dans la fréquence d’utilisation. Près de six Français sur dix déclarent avoir consommé des compléments alimentaires au cours des 24 derniers mois. Et 75 % de manière régulière. Un chiffre en augmentation par rapport à 2021 (71 %). La première raison qui pousse les consommateurs à recourir aux compléments alimentaires est pour renforcer leur système immunitaire (45 %), juste devant le souci de se maintenir en forme et de préserver son équilibre (43 %), d’améliorer son sommeil (32 %), de faciliter la digestion (28 %), réguler le stress (28 %), combler les déficiences alimentaires (25 %)… Le caractère naturel du produit est lui devenu le premier critère d’achat (78 %), avant même l’utilité (77 %), l’absence d’additifs (72 %) et le prix (71 %)…

La pharmacie renforce son leadership

En 2022, un Français sur deux a acheté ses compléments alimentaires en pharmacie. Mieux, l’officine est le seul circuit de distribution à gagner des parts de marché (+ 5 %) par rapport à l’année précédente. Avec 38 %, la parapharmacie, deuxième réseau, marque le pas (- 3 %), suivi par Internet (27 %) qui stagne, les hypermarchés (23 %) qui reculent de – 7 %, les magasins bio (22 %) qui accusent une baisse de – 4 %… Quant au pharmacien, il reste le meilleur conseiller de vente, puisque 33 % des consommateurs se rangent à son avis avant de procéder à l’acte d’achat d’un complément alimentaire. Le bouche-à-oreille et l’entourage sont la deuxième voie (29 %), avant le médecin (21 %) et la publicité en pharmacie (16 %). La dernière information extraite de cette étude concerne les éventuels arbitrages de consommation auxquels les Français sont contraints avec l’inflation. Sans surprise, 9 % d’entre eux n’envisagent pas d’augmenter en 2023 leur budget de consommation sur les compléments alimentaires. Mais, ce chiffre est anecdotique comparé aux secteurs de l’habillement et aux produits technologiques où ils sont respectivement 42 % et 39 % des répondants à envisager un gel de leurs dépenses. Même en période de crise, la santé avant tout !

1 Source Iqvia, en cumul annuel mobile à fin 2022.

Publicité

2 Etude Haris interactive menée auprès de 1017 personnes. Questionnaire en ligne mené du 20 au 24 février 2023.

Bio