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« Quel pansement choisir ? »
Face à une plaie, le premier geste qui s’impose est de la désinfecter et d’évaluer sa gravité. Mais après, quel pansement choisir dans toute la panoplie existante ?
Cicatriser en milieu sec ou humide ?
Pendant longtemps, le pansement s’est résumé à une compresse centrale en gaze posée sur un support adhésif. Le principe paraissait évident : pour que la plaie cicatrise, il faut qu’une croûte se forme. La plaie cicatrise sous la croûte, qui finit par tomber lorsque la peau s’est régénérée. C’est ce qu’on appelle la cicatrisation en milieu sec. L’inconvénient est que la peau a parfois du mal a cicatriser sous la croûte ; celle-ci peut s’arracher par mégarde ou coller à la partie compresse, ce qui rend le retrait du pansement douloureux… et détruit tout le travail déjà réalisé.
Plus récemment est apparue la cicatrisation en milieu humide, minirévolution qui fit largement ses preuves en milieu hospitalier avant de débarquer à l’officine. Elle représente toute la panoplie de pensements hydracolloïdes. Son approche est radicalement différente : la plaie est maintenue dans un environnement humide pendant toute sa cicatrisation. Il n’y a pas de formation de croûte. Cet environnement humide permet une régénération naturelle de l’épiderme. La cicatrisation est deux fois plus rapide.
Les deux types de pansements coexistent actuellement avec, pour chacun d’eux, des avantages et des inconvénients.
Les pansements secs
Les pansements secs doivent être changés dès qu’ils sont souillés, c’est-à-dire une à deux fois par jour.
Compresse centrale
Elle est le plus souvent en viscose non tissée, et de ce fait adhère moins à la plaie qu’une gaze classique. Certaines sont imprégnées d’antiseptiques comme du chlorure de benzalkonium (Tricostéril Extensible, Urgo Multiextensible…), ce qui favorise la cicatrisation. Mais attention, ces pansements imprégnés d’antiseptique ne doivent pas être appliqués sur un point de vaccination !
Support adhésif
C’est le support adhésif qui fait la différence.
• En tissu (ou en non-tissé aspect tissu), il a l’avantage d’être extensible (facilite la pose près d’une articulation) mais l’inconvénient d’être salissant.
• En plastique, il est lavable et résistant à l’eau, mais inextensible. Il ne peut pas être trempé dans l’eau et peut favoriser la macération. Le support en plastique n’est pas toujours bien toléré par les peaux sensibles.
• En polyuréthanne, support plus récent, il a l’avantage d’être imperméable à l’eau et aux bactéries mais perméable à l’air et à la vapeur d’eau, ce qui en fait un pansement idéal pour le bain ou la douche, et qui peut parfois être gardé plusieurs jours en place. La très grande finesse du polyuréthanne permet une bonne adaptation à la morphologie, même dans les zones de flexion.
Intérêt et limites
C’est le pansement classique, facile à poser, économique, et qui convient bien pour une écorchure ou une petite coupure franche. Il protège la plaie mais ne favorise pas spécialement la cicatrisation (sauf s’il est imprégné d’antiseptique), ce qui n’est pas gênant pour les petites écorchures.
La forme « bande à découper » est pratique pour adapter la taille du pansement, mais elle laisse deux bords non adhérents autour de la plaie qui est de ce fait moins bien protégée.
Les pansements humides
La délivrance d’un pansement à cicatrisation en milieu humide, produit plus technologique, s’accompagne de conseils d’emploi.
Partie centrale
Pour créer un environnement de cicatrisation en milieu humide, il faut remplacer la compresse centrale par une matrice composée d’hydrocolloïde ou de dérivés. Au contact des exsudats de la plaie, les particules hydrocolloïdes se transforment en un gel qui maintient la plaie dans un environnement hydratant. L’hydrocolloïde est mélangé à des particules adhésives qui rendent le pansement adhésif sur toute sa surface.
Support
Le pansement est recouvert sur la face supérieure d’un film de polyuréthanne qui le rend perméable à l’air mais imperméable à l’eau, aux impuretés et aux bactéries. Le pansement peut se garder deux à trois jours, quitte à le renforcer par un peu de sparadrap. Bains et douches sont possibles.
Intérêt et limites
Le pansement colloïde favorise la cicatrisation et peut donc être conseillé pour les plaies un peu plus importantes.
Les bains et les douches sont possibles, ce qui le rend pratique pour les zones fréquemment mouillées. Changé moins fréquemment qu’un pansement classique, il ne faut pas l’enlever avec force au risque de troubler la cicatrisation (attendre qu’il se décolle).
Il nécessite d’être posé sur une plaie bien nettoyée et désinfectée. Il peut favoriser les infections si les conditions d’hygiène sont défavorables (chaleur, voyage en zone tropicale) ou si la plaie a été mal nettoyée.
Le prix de revient à l’unité du pansement hydrocolloïde est nettement plus élevé que pour un pansement classique, ce qui est contrebalancé par le fait que chaque pansement peut rester en place deux à trois jours.
Pansements à l’argent
Principe
L’argent possède une action antibactérienne à large spectre. Il est de plus fongicide (contre les champignons) et stimule la cicatrisation. Il peut être intégré soit à des pansements secs, soit à des pansements en milieu humide. Pour les pansements secs, des particules d’argent métallique sont fixées sur un film de polyéthylène qui recouvre la compresse centrale. Pour les pansements à cicatrisation en milieu humide, la compresse est formée d’un gel de polyuréthanne dans lequel sont dispersés des ions argent.
Intérêt
Les pansements à l’argent favorisent la cicatrisation et surtout préviennent l’infection. Ceux à cicatrisation en milieu humide peuvent rester en place trois à sept jours.
Pansements hémostatiques
Principe
Imprégnés d’une substance hémostatique qui forme une couche gélifiée au contact du sang, ces pansements favorisent l’arrêt du saignement. Sur le même principe existent des sprays hémostatiques à vaporiser sur une plaie qui saigne.
Intérêt
Pansements de première urgence en cas de plaie hémorragique, ils peuvent être remplacés par un pansement sec ou humide classique dans un second temps. •
Les pansements liquides
• Apparus sur le marché récemment, les pansements liquides sont à base de cyanoacrylates (résine acrylique).
• Une fois appliqués, ils forment une pellicule flexible et invisible qui protège la plaie et permet sa cicatrisation.
• Le pansement ainsi formé est imperméable à l’eau (bain, douche possibles) et aux bactéries.
• Certains pansements liquides (Compeed) nécessitent un catalyseur pour polymériser le principe actif (le bâtonnet applicateur sert de catalyseur), d’autres sèchent simplement à l’air.
• Pratiques, les formes liquides s’adressent particulièrement aux plaies légèrement profondes et situées sur des extrémités mobiles (comme les crevasses des mains ou des pieds).
• Elles conviennent aussi aux lésions cutanées par abrasion.
• Le principal inconvénient des pansements pelliculaires est qu’ils tiennent parfois moins bien qu’un pansement classique et ne protègent pas des coups éventuels.
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