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« Je ne veux ni pilule, ni stérilet »

Publié le 1 juillet 2006
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Préservatifs masculins ou féminins, ovules ou crèmes spermicides, méthodes naturelles… : pas toujours facile d’être à l’aise au comptoir. Première chose à faire : maîtriser le sujet !

Préservatifs masculins

Intérêt

L’avantage du préservatif réside dans la protection qu’il confère vis-à-vis du sida, de l’hépatite B et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST, autrefois appelées MST) comme les infections à gonocoque, à trichomonas, les chlamydioses ou la syphilis. Toutefois, le préservatif masculin protège mal contre l’herpès génital (car les lésions touchent souvent le haut des cuisses) et contre les Papillomavirus, infections qui peuvent ultérieurement dégénérer en cancers. Bien sûr, le préservatif masculin est également une méthode contraceptive, assez sûre si elle est bien utilisée. L’indice d’efficacité dit de Pearl est en théorie de 3, c’est-à-dire que si cent femmes utilisent correctement cette méthode pendant un an, on observera trois grossesses. Dans la réalité, compte tenu des mauvaises utilisations, l’indice de Pearl n’est que de 14.

Différents types

Tous les préservatifs vendus en pharmacie suivent la norme ISO 4074 qui garantit qu’ils sont non poreux, qu’ils ont une résistance suffisante et une bonne conservation lors du stockage. La plupart des préservatifs sont munis d’un réservoir, dans le cas contraire il faut pincer leur extrémité lors de la pose. Les différences se font sur quatre caractéristiques :

L’épaisseur. Les préservatifs très fins (愦灭;lt; 55 microns) procurent une meilleure sensibilité mais sont plus sujets aux déchirures accidentelles. Les plus épais (愦灭;gt; 80 microns) sont plus résistants et souvent destinés aux jeunes.

La lubrification. Les préservatifs non lubrifiés sont devenus rares. Mais la lubrification peut se révéler insuffisante pour assurer un confort maximal durant l’acte sexuel. Il est donc conseillé d’utiliser en complément un gel lubrifiant qui par ailleurs minimise le risque du rupture. Attention ! les corps gras et huiles (vaseline, crème…) altèrent le latex et ne doivent pas être utilisés. Seuls les gels hydrosolubles (Durex TopGel, Keïbo, Ky, Manix, Sensilube, Sensital…) conviennent.

La composition. La plupart des préservatifs sont en latex. Manix Crystal est en latex rendu hypoallergénique, mais c’est insuffisant en cas d’allergie au latex de l’un des deux partenaires. Seuls conviennent alors les préservatifs en polyuréthanne (Durex Avanti, Protex Original et 002…).

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L’atout plaisir. Chaque laboratoire propose des formes, des tailles et des textures destinées à améliorer le confort et les sensations : forme anatomique, grandes tailles, surface nervurée, perlée… On trouve également des préservatifs imprégnés de spermicide (Condomi Supersafe), parfumés (Durex Tropical, Protex Frutti, Khondomz Vanille…), avec languette déroulante pour faciliter la pose (Protex Pull-on), chauffant (Manix Hot) ou imprégné d’un anesthésique pour retarder l’éjaculation (Durex Performa). Depuis peu, les anneaux vibrants à placer autour du sexe de l’homme s’ajoutent à l’offre « sensations » (Durex Pleasuremax Vibrations, Manix Intensify).

Préservatifs féminins

Intérêt

L’homologue féminin du préservatif reste encore très confidentiel. Plus souple et plus résistant, il présente moins de risques de rupture que son homologue masculin. Il protège mieux contre les IST, peut être utilisé avec tout lubrifiant et, enfin, il peut être posé jusqu’à huit heures avant le rapport. L’indice de Pearl est de 5 en utilisation optimale, mais de 21 en pratique courante (14 pour les préservatifs masculins).

Le Fémidom

C’est le seul préservatif féminin sur le marché en France. Il s’agit d’un étui en polyuréthanne ressemblant à un préservatif masculin, mais plus large (5 cm de diamètre), plus long et, surtout, muni de deux anneaux, l’un de 7 cm de diamètre, destiné à rester à l’extérieur, protégeant la vulve, et l’autre de 5 cm de diamètre, à insérer au fond du vagin, et servant à maintenir le préservatif en place. Fémidom est lubrifié des deux côtés. Il est à usage unique et doit être retiré en tournant l’anneau extérieur de façon à fermer le préservatif en bloquant le sperme à l’intérieur. Fémidom ne doit pas être utilisé en même temps qu’un préservatif masculin.

Ses inconvénients sont essentiellement un coût élevé et surtout l’inconfort durant le rapport (bruit, aspect poisseux, obligation de maintenir l’anneau extérieur en place lors de la pénétration…).

Spermicides

Intérêt

Les spermicides sont exclusivement destinés à se prémunir d’une grossesse mais leur indice de Pearl est nettement moins bon que celui des préservatifs (6 en utilisation optimale, 26 en utilisation courante). Ils ne protègent pas des IST et du sida. Ils peuvent être utilisés en complément des préservatifs ou chez les couples stables chez qui une grossesse peut éventuellement être envisagée.

Présentations

Les crèmes ont une efficacité immédiate et une durée d’action de dix heures. Elles doivent être réappliquées en cas de nouveau rapport. Les ovules et capsules n’agissent qu’après cinq à dix minutes (temps de fusion) et doivent également être renouvelés avant chaque nouveau rapport. Seules les éponges contraceptives sont efficaces 24 heures même en cas de rapports multiples, sous réserve de ne pas prendre de bain qui diluerait le principe actif. Elles ne doivent être retirées que deux heures après le dernier rapport.

Conseils d’utilisation

Le spermicide doit être appliqué au fond du vagin en position allongée. L’utilisation de savon avant ou après la pose est à proscrire car toute trace de savon détruit le principe actif. N’utiliser que de l’eau claire ou un pain sans savon (Pharmatex…) pour la toilette. Ne pas utiliser en cas de traitement par ovules (antifongiques, antiseptiques…). •

Les méthodes naturelles

• La méthode Ogino, basée sur l’élévation thermique de 0,5 °C observée lors de l’ovulation, n’est pas fiable car elle ne peut s’appliquer qu’aux femmes ayant un cycle très régulier.

• Certaines utilisent cette mesure de la température couplée avec l’observation de la glaire cervicale (dont l’abondance et la consistance changent lors de l’ovulation). Mais sans garantie d’efficacité.

• Les adeptes des techniques naturelles peuvent être orientées vers l’utilisation du test Persona, plus fiable. Son principe : rechercher les périodes à risque de grossesse en dosant deux hormones urinaires (l’E3G et la LH). En pratiquant régulièrement les tests urinaires (huit par cycle), l’appareil indique les périodes fertiles entre le sixième jour après les règles et le cinquième jour après l’ovulation. Cet autodiagnostic n’est cependant pas recommandé aux adolescentes (risque de grossesse trop important).