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Répondre à la dénutrition
Si la dénutrition concerne 20 à 50 % des patients hospitalisés, le maintien et l’hospitalisation à domicile les amènent en ville. Tour d’horizon des indications et des produits spécifiques.
Les suppléments oraux
Les suppléments oraux sont des aliments diététiques destinés à des fins médicales spéciales (ADDFMS) complémentant une alimentation non satisfaisante sur le plan nutritionnel.
Quand parler de dénutrition ?
La dénutrition répond à des critères bien définis, souvent sous-estimés en médecine de ville. Un patient est dénutri :
– S’il a perdu 2 kg en un mois ou 4 kg en six mois (perte de poids inférieure à 5 % en un mois ou supérieure à 10 % sur six mois).
– Si les ingestats sont inférieurs à 1 500 kcal/j.
– Si l’albumine plasmatique est inférieure à 35 g/l.
– Si l’indice de masse corporelle est inférieur ou égal à 18,5 ou 21 chez les plus de 70 ans.
Indications
Les suppléments oraux sont utilisées dans deux types de situation.
• Ponctuellement, de façon exclusive, dans le cadre d’une prise en charge médicale chez certains patients : en cas de chirurgie maxillaire, de cancer ORL… Ils peuvent aussi être utilisés en relais ou en parallèle avec une alimentation entérale ou parentérale : grands brûlés, patients sous radiothérapie…
• Chez la personne âgée. Les suppléments oraux sont aussi utilisés chez les personnes âgées dont l’inappétence et les difficultés matérielles (revenus insuffisants…), pratiques et physiques peuvent compliquer la qualité de l’alimentation.
Type de prescription
Nombre de portions par jour •
Supplémentation. Le médecin prescrit alors deux à trois portions par jour, selon les besoins du patient.
• Alimentation exclusive. On prévoit sept à huit portions quotidiennes. L’évaluation régulière de la consommation réelle de ces produits permet d’adapter les quantités ou de passer à la nutrition entérale si cette alimentation se révèle insuffisante.
Choix d’une gamme de produits
Souvent, le médecin choisit une gamme de produits (Clinutren, Fortisip…) mais ne précise pas spécifiquement quels produits délivrer. Or, dans une même gamme, les produits répondent souvent à des contextes cliniques différents et qui, schématiquement, sont au nombre de trois :
– dénutrition « simple »,
– dénutrition avec hypercatabolisme associé,
— nécessité d’un apport en fibres.
Quels
Produits conseiller ?
Caractéristiques des produits
Tous les produits de supplémentation orale sont composés de protéines, lipides, glucides, vitamines et électrolytes et sont sources d’un apport important d’énergie. Ils se différencient par leur teneur en protéines, en calories, en fibre, en composant ajouté ou par leur texture et répondent ainsi à des besoins différents. Avant de commander ces suppléments par cartons entiers, proposer au patient ou à sa famille, lorsque c’est possible, plusieurs produits adaptés et déterminer ensemble celui qui s’avère le plus adapté. Donner des échantillons pour les goûter.
• Hyperprotidique ou non ? L’apport en protéines doit être renforcé lorsque le patient présente une maladie associée à un catabolisme protéique accéléré (affections tumorales, pathologies infectieuses, présence d’escarres…). Dans ces cas, on utilise des produits hyperprotéinés, c’est-à-dire comportant au moins 20 % des calories d’origine protidique.
• Avec ou sans fibres ? Pour prévenir la constipation des malades alités ou bien sous traitement influant le transit intestinal, comme certains antalgiques opiacés, les présentations riches en fibres sont préconisées.
• Liquide ou épais ? Les fabricants offrent des textures variées : crèmes, purées, boissons liquides… On privilégie les produits plus consistants pour les patients qui ont des problèmes de déglutition, une dysphagie ou des risques de fausse route. Ces diverses textures sont précieuses aussi pour varier les sensations (salées, sucrées…), afin d’éviter la routine et de favoriser l’absorption de ces suppléments.
• Quel goût ? Toujours prendre en compte les goûts du patient afin de proposer saveurs et textures qui le tenteront le plus. Cela orientera votre choix.
Autres spécificités •
Produits sans lactose : ils pallient les problèmes d’intolérance qui parfois augmentent avec l’âge.
• Produits adaptés à certaines pathologies : cancer, mucoviscidose, escarres, diabète…
• Épaississants et eaux gélifiées : pour éviter les fausses routes et aider les patients dysphagiques,
• Poudres de protéines : utiles parfois pour enrichir l’alimentation classique.
Motiver le patient
La prise de suppléments oraux, souvent moins plaisante que la dégustation d’un mets cuisiné, les aliments étant liquides ou au mieux mixés, le patient (et sa famille) a besoin d’être encouragé. On peut conseiller aux aidants d’encadrer le patient, de le motiver, de suivre sa consommation, de manger avec lui… En ce qui concerne les compléments à vocation de supplémentation, conseiller une prise à distance des repas, comme une collation, afin de respecter les heures et la composition du vrai repas sans perturber l’appétit. Certaines gammes proposent parallèlement des compléments (plats mixés, purées, compotes, …) à prendre durant la période du repas. •
Conditions de remboursement
Le taux de remboursement dépend de l’apport calorique par unité. Les produits de supplémentation oraux correspondant au groupe I de tarification répondent à des indications précises de remboursement, dépendantes du nombre de calories apportées (voir tableau) :
– épidermolyse bulleuse dystrophique ou dermolytique ;
– mucoviscidose ;
– patients VIH présentant une dénutrition caractérisée par une perte de poids (5 % du poids habituel) ;
– tumeurs ou hémopathies malignes associées à une dénutrition caractérisée par une perte de poids de 5 % du poids habituel ;
– maladies neuromusculaires présentant une dénutrition caractérisée par une perte de poids de 5 % du poids habituel ou pour les enfants présentant une stagnation staturopondérale durant une période de 6 mois.
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